D'un lundi post-sommet Trump-Poutine aux frissons de Jackson Hole vendredi, les marchés aux aguets cette semaine
Les choses s'accélèrent par la suite. Les indices des directeurs d'achat PMI, ces indicateurs clés de la conjoncture dans les secteurs manufacturier et des services, seront publiés dans les grandes économies (Japon, Inde, France, Allemagne, zone euro, Royaume-Uni et Etats-Unis) au titre du mois d'août en données préliminaires. Les chiffres définitifs de l' inflation en Allemagne et dans les 20 pays partageant la monnaie unique viendront préciser le tableau macroéconomique. En parallèle, la consommation des ménages américain sera mesurée avec les comptes du deuxième trimestre de plusieurs poids lourds de la distribution : Home Depot, Target et Walmart. La page des résultats sera officieusement tournée quand le mastodonte de la cote, Nvidia, rendra sa copie. Mais ça, c'est pour le 27 août.
Le grand rendez-vous de la semaine est fixé à jeudi, avec l'ouverture du symposium économique de la Réserve fédérale américaine à Jackson Hole, dans l'Etat du Wyoming, le temps fort de la fin de l'été pour les responsables de banques centrales du monde entier. L'édition 2025 est consacrée aux « Marchés du travail en transition : démographiques, productivité et politique macroéconomique » et l'intervention de Jerome Powell en est évidemment le moment phare. Ce sera vendredi.
Un combat âpre entre faucons et colombes
Une question majeure sera au coeur des préoccupations : quel est le problème le plus important pour l'économie à l'heure actuelle, l'inflation persistante ou le ralentissement des embauches ? La faiblesse des créations de postes depuis avril a poussé certains responsables à soutenir une baisse des taux lors de la réunion de juillet, mais les commentaires d'autres membres de la Fed montrent que le niveau des prix, susceptible d'accélérer à cause des droits de douane, est une source d'inquiétudes. Les marchés sont assez certains, pour l'instant, que la banque centrale réduira ses taux en septembre, les prix à terme estimant la probabilité d'une baisse à 93 %, selon CME FedWatch. Mais Jerome Powell pourrait tenter de tempérer ces attentes, selon les experts. Le président de la Fed ne veut pas que le marché considère une détente comme acquise. Si le marché anticipe une baisse juste avant la réunion des 16 et 17 septembre, il sera très difficile pour la banque centrale de décider de maintenir les taux inchangés, pense Ethan Harris, ancien économiste en chef de Bank of America Securities. La Fed n'aime pas surprendre les marchés les jours de décision, a-t-il ajouté. « Je m'attends à un débat assez animé entre faucons et colombes jusqu'à la réunion de septembre, ce qui jettera un doute sur un assouplissement », a déclaré Ethan Harris.
Les économistes de Wall Street sont également divisés. Bill Adams, chez Comerica, pense que la Fed maintiendra son statu quo en septembre, et Matt Luzzetti, chez Deutsche Bank, le voit durer jusqu'en décembre alors qu'Ellen Zentner, de Morgan Stanley Wealth Management, penche pour une coupe d'un quart de point le mois prochain. Mais tous estiment que la décision est serrée. De nombreux économistes disent que la décision dépendra du rapport sur l'emploi d'août (le 5 septembre) et des données sur l'inflation (PCE : 29 août et CPI : 11 septembre) qui seront publiées avant la prochaine réunion du FOMC.
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