
Droits de douane : le gouvernement assure n'avoir aucun «tabou» pour rééquilibrer les échanges avec les États-Unis
Paris refuse de s'avouer vaincu. Lors d'une conférence de presse conjointe à Bercy, ce mercredi, le ministre de l'Économie, Éric Lombard, et le ministre délégué chargé du Commerce, Patrick Saint-Martin, ont défendu la position de fermeté de la France dans les négociations commerciales avec les États-Unis.
Alors que la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, et le président américain, Donald Trump, ont conclu dimanche un accord instaurant, à partir du 1er août, une taxe de 15 % sur une partie des importations européennes vers les États-Unis, ce compromis a été largement critiqué à Paris. L'accord prévoit non seulement des droits de douane de 15 % sur l'ensemble des importations européennes aux États-Unis, incluant les taxes déjà existantes, mais aussi des engagements d'achats massifs d'hydrocarbures américains (gaz, pétrole) et de combustibles nucléaires, pour un montant total de 750 milliards de dollars sur trois ans, soit 250 milliards par an.
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Rien n'est encore joué, a toutefois fait valoir Éric Lombard : «Les négociations ne font que commencer», a-t-il assuré, soulignant que «des rapports directs avec nos collègues américains» ont déjà eu lieu. Le ministre a ensuite ajouté que «le dialogue va se poursuivre cette année» entre les deux rives de l'Atlantique.
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Pas de tabou
De son côté, Laurent Saint-Martin n'a pas hésité d'évoquer un sujet que Donald Trump se garde bien de prendre en compte lorsqu'il vise le déficit commercial avec l'Union européenne : la balance des services, largement excédentaire en faveur des États-Unis. «Si la volonté de Donald Trump était de rééquilibrer la balance des biens, alors je crois qu'il n'y a pas de tabou à avoir sur la balance des services également», a-t-il martelé. «La ligne française n'a pas varié : elle a été d'assumer un rapport de force», a-t-il insisté.
Le patron de Bercy a ensuite appelé à une prise de conscience européenne : «Dans un monde où la règle de l'ouverture commerciale est derrière nous, nous allons devoir réévaluer cette question au niveau européen. Sans être aussi craints que le souhaiterait le président de la République, nous ne sommes pas naïfs», a-t-il ajouté.
Pas la fin de l'histoire
La France entend également défendre ses filières stratégiques. Patrick Saint-Martin a rappelé que Paris «pousse» pour inclure les vins et spiritueux dans les exemptions à négocier. Mais la décision finale revient à Bruxelles, seule compétente en matière commerciale. «C'est quelque chose qui doit être résolu dans les prochains jours», a-t-il assuré.
Cette ligne rejoint celle du chef de l'État. Resté silencieux depuis dimanche, Emmanuel Macron a affirmé mercredi en Conseil des ministres que «ce n'est pas la fin de l'histoire et nous n'en resterons pas là. C'est une première étape dans un processus de négociation qui va se poursuivre», selon une source gouvernementale.
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