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« Il faut être toujours plus créatif » :  David Kahn, président du Paris Basketball, réaffirme son ambition après une saison historique

« Il faut être toujours plus créatif » : David Kahn, président du Paris Basketball, réaffirme son ambition après une saison historique

L'Équipe21-07-2025
Malgré son expérience comme manager général d'Indiana époque finale NBA (perdue face aux Lakers en 2000), le président du Paris Basketball David Kahn affirme n'avoir jamais vécu les émotions charriées par son aventure française, marquée par un premier titre de champion de France décroché fin juin, et promet une ambition intacte pour l'exercice à venir.
Il flottait en ce soir de juillet les parfums mêlés du premier jour et de l'au revoir. L'Adidas Arena était comme éventrée, son parquet rendu à l'état de béton en attendant d'être renouvelé pour le début de la saison prochaine. Un peu comme son équipe, dont les cadres sont partis - TJ Shorts, Tyson Ward, Mikael Jantunen...- et qui va subir un lifting contraint et inédit. Jamais à court d'idées, le Paris Basketball avait choisi ce moment pour positionner des sièges transparents à même le sol et projeter sur le cube central le film documentaire - Tout éteindre, disponible sur Amazon Prime Video - contant son historique saison, conclue par le titre de champion de France et une place en quarts de finale de l'Euroligue (défaite 0-3 dans la série contre Fenerbahçe, futur champion d'Europe).
À cette occasion, David Kahn (63 ans), le président américain du club né en 2018, avait confessé un sentiment « doux-amer », acceptant de revenir sur la fin du premier cycle du Paris Basketball tout en clamant une ambition intacte.
« Qu'avez-vous ressenti en revivant en version documentaire votre dernière saison ?C'est un sentiment doux-amer, car TJ (Shorts), Tyson (Ward), Kevarrius (Hayes), Mikael (Jantunen) s'en vont. Il est impossible de repenser à cette aventure sans y songer. Mais les relations créées avec eux me donnent l'espoir qu'ils reviendront peut-être un jour. J'ai ressenti une immense joie, de la fierté. J'ai eu un peu mal au coeur, aussi. Mais il est encore tôt pour la nostalgie.
Où placeriez-vous cette aventure dans votre carrière ?J'ai été fier d'être le manager général d'Indiana quand nous sommes allés en finale NBA (2000, défaite contre les LA Lakers). On a ouvert l'Arena - le Conseco Fieldhouse -, Larry Bird était notre coach. Et pourtant... Paris, ça reste différent. Il y a quelque chose d'incomparable quand tu construis quelque chose du sol au plafond, littéralement. Quand on est arrivés avec Eric (Schwartz, le principal financier, ex-actionnaire minoritaire des Atlanta Hawks), il n'y avait rien. Pas de salle, pas un club purement parisien depuis le titre du PSG Racing en 1997... Alors, la satisfaction de réussir est sans commune mesure. Nous avons façonné un club, son image, ses trophées, et vu grandir toute une communauté qui a embrassé le projet : staff, coaches, joueurs, supporters. C'est leur équipe désormais, celle de la ville de Paris. On a créé quelque chose qui est plus qu'un club. Une entité culturelle en qui les gens peuvent s'identifier, qu'ils veulent accompagner, dont la ville peut se servir au niveau politique et sociétal. Il faut en être fiers. Le travail n'est pas fini, mais ces premières années ont été incroyablement enrichissantes.
De la Pro B au titre de champion de France : une fulgurante ascension en huit dates
Aviez-vous idée de pouvoir en arriver là en 2018 ?Cela dépasse largement ma vision. Le mot « parfait » est surutilisé, galvaudé. Mais, sincèrement, j'ai le sentiment qu'on s'approche d'une forme de perfection quand je vois ce que je vois, et que je vis ce que je vis ici. On a gagné la Coupe et le titre de champion tout en perdant en Euroligue face au futur champion. On n'allait pas remporter l'Euroligue dès notre première année (rire). On avait déjà pris la Leaders Cup et l'Eurocoupe l'an passé. C'est inimaginable. Cette soirée à Madrid, où l'on va chez eux en play-in et qu'on domine (81-73) l'organisation et la marque sportives numéro 1 au monde, restera dans notre histoire. Comme d'autres moments plus insolites. Que le rappeur Sheck Wes (dont la chanson « Mo Bamba » fait partie des hymnes du club) ait fait partie de l'équipe (3 matches en Pro B en 2020-2021) reste un truc aussi improbable que génial, rendu possible par l'agence Yard.
« Notre objectif est, au pire, un business à l'équilibre »
Le club perd plusieurs millions d'euros par an pour l'instant. Un modèle bénéficiaire est-il possible ?Aucun club d'Euroligue ne fait de bénéfices... Je ne vis pas bien le fait de perdre de l'argent. Eric (Schwartz) non plus. Mais nous sommes dans une position intéressante à Paris, dans l'Adidas Arena. Si le basket européen parvient à résoudre son puzzle commercial, et tant qu'on continuera à faire ce qu'il faut ici, ça finira par marcher. Dans quelles proportions ? Je l'ignore, mais notre objectif est, au pire, un business à l'équilibre.
La solution réside-t-elle dans les droits télé ? La NBA Europe ?Il faut réduire le gap entre la qualité du produit et ses résultats commerciaux. La NBA ? Elle serait forcément d'un grand secours. Mais il est crucial que le basket européen parvienne lui-même, déjà, à assembler les pièces du puzzle. Il y a beaucoup à faire sur les droits télé/médias en effet.
Les architectes du sacre de Paris
Pour le site News Tank, lors d'une intervention, vous avez évoqué la nécessité d'un « changement fondamental » et suscité l'ire des instances en affirmant : « Nous sommes en train d'être tués par la LNB et l'Euroligue ». Comment résoudre ce problème de droits ?C'est vrai, ils étaient fâchés, à la Ligue. Mais ce n'est pas le sujet. Ce que je veux dire, c'est que tant qu'ils n'agiront pas, au quotidien, avec la même urgence dont nous essayons d'être animés au Paris Basketball, je continuerai à les irriter. Je serai toujours exigeant, parce que j'attends le meilleur de mon club comme du basket européen, dont je reste convaincu qu'il est le meilleur produit en dehors de la NBA. Mais aujourd'hui ? Cela n'est pas matérialisé commercialement.
« Le fait que Nadir Hifi reste est un signal important. Il était crucial de ne pas perdre à la fois TJ (Shorts) et Nadir »
Avez-vous peur du vide laissé par TJ Shorts, parti au Panathinaïkos ?On peut espérer ne pas trop s'en ressentir. On passe beaucoup de temps, avec James Newman (manager général), Amara Sy (directeur sportif) à faire l'équipe pour les années à venir. D'autres joueurs arrivent. La masse salariale va augmenter (5,6 M€ en 2024-2025, 2e derrière Monaco). Et le fait que Nadir Hifi reste est un signal important. Il était crucial de ne pas perdre à la fois TJ et Nadir.
Comment maintenir le momentum né de la saison écoulée ?Penser que ça va tourner tout seul est une recette pour le désastre. Le succès me pousse à travailler encore plus dur. Je me sens fier et, plus encore, accompli. Mais pas satisfait pour autant. Je ne le serai jamais. C'est ma maladie à moi (il rit.). Il faut être toujours plus créatif, intelligent, précurseur, faire en sorte que le spectacle continue d'être magique, autant pour celui qui nous découvre que celui qui vient pour la 50e fois. »
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Il reste un mois avant le premier match officiel, beaucoup de travail à faire mais l'envie et la passion sont là». Comment profiter de l'héritage des JO : «L'identité de toutes les équipes de France, c'est être fort défensivement, on ne peut pas passer à côté. C'est très dur de travailler en si peu de temps sur l'expérience qui ne s'achète pas mais se construit. On va essayer de gagner du temps vite sur les matchs de préparation, montrer des images du passé. Mais se baser sur une défense forte et aussi sur ce que l'équipe a fait sur la deuxième partie des JO». Propos recueillis en conférence de presse

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