Arthur Fils domine Pablo Carreno Busta pour son retour sur le circuit et se qualifie pour le troisième tour du Masters 1000 de Toronto
Pour un match de reprise, les conditions de jeu auraient difficilement pu être pires, mais Arthur Fils a été sérieux de bout en bout. Huit semaines après son forfait pour le troisième tour de Roland-Garros (qu'il devait disputer face à Andrey Rublev) en raison d'une fracture de fatigue au dos, le Français de 21 ans, qui effectuait son retour sur le circuit, a été contraint de dompter à la fois le vétéran espagnol Pablo Carreno Busta (34 ans) et la tempête qui rodait au-dessus du Sobeys Stadium de Toronto.
Sur un exigu court n°1 particulièrement exposé aux bourrasques, le 21e joueur mondial s'est montré d'entrée extrêmement appliqué. Dès le premier point, Fils envoyait un message à l'ancien double demi-finaliste de l'US Open (en 2017 et 2020), en lâchant un coup droit gagnant. Concentré et offensif, le protégé d'Ivan Cinkus dictait le tempo et se détachait rapidement 5-1, service à suivre.
En face, Carreno Busta (93e mondial mais encore Top 20 il y a deux ans, avant une grave blessure au coude) était dominé en puissance et peinait à se régler dans le vent tourbillonnant. Pourtant, au moment où quelques gouttes faisaient leur apparition, Fils perdait subitement sa concentration en laissant bêtement filer deux balles de set, puis en concédant un de ses deux breaks d'avance. À 5-3, le numéro un tricolore en gâcha encore trois, mais un enchaînement service - coup droit gagnant lui permit enfin de conclure, à sa sixième occasion.
« C'est la concentration qui va m'aider à revenir le plus vite possible à mon niveau »
Dans le second acte, tandis qu'une des petites tribunes tanguait de plus en plus dans le vent, c'est une nouvelle fois Carreno Busta qui flanchait le premier. Alors qu'il servait à 1-1 40-30, l'ancien lauréat du tournoi (en 2022, à Montréal) enchaînait trois doubles fautes, offrant le break à son adversaire. Dans le jeu suivant, Fils connaissait son ultime frayeur de la rencontre, sous la forme de trois balles de break brillamment sauvées (volée de coup droit gagnante, service gagnant, ace.) Après un dernier coup droit dans le filet de l'Espagnol, il levait les bras au ciel et souriait, visiblement heureux de regoûter à la victoire (6-3, 6-4 en 1h28').
« Dans de telles conditions, je trouve que le niveau était très bon, jugeait-il quelques instants plus tard. Je m'attendais à une vraie bataille car il a été Top 10, et je suis très content de la manière dont j'ai joué. Le point le plus important, c'était vraiment que je reste très concentré, on en avait parlé avec mon équipe. Que je gagne ou que je perde, ce n'est pas si grave, mais c'est la concentration qui va m'aider à revenir le plus vite possible à mon niveau. »
Mannarino impuissant face à Shelton au 2e tour à Toronto
Extrêmement efficace au service malgré le vent (68 % de premières balles, 72 % de points remportés derrière celle-ci), Fils se sentait surtout rassuré physiquement. « Le corps est un peu fatigué et c'est normal, mais sur le court je me suis bien senti. On verra si je peux enchaîner les matches, je vais essayer de bien récupérer avec mon équipe pour le prochain tour. En tout cas, je ne pensais pas aussi bien servir car on n'a fait que quatre ou cinq jours d'entraînement au service. Ça ne s'explique pas (sourires). »
Engagé ce jeudi en double avec son pote Ben Shelton (le duo affrontera au premier tour la paire américaine Lammons-Withrow), Fils affrontera vendredi au troisième tour le Tchèque Jiri Lehecka (27e ATP), qu'il avait battu l'automne dernier en Coupe Davis, à Valence, dans un match sans enjeu. « Pour un deuxième match de reprise, ça va être intense. Mais comme je l'ai dit, je reviens et je n'ai rien à perdre. Je suis juste content d'être sur le terrain. »
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