Finistère : dans son hôtel 4 étoiles, il supprime piscine et hammam au nom de l'urgence climatique
(Finistère)
, petite commune située non loin du littoral à côté de Brignogan-Plages et des superbes dunes de Keremma, se dresse depuis 1952 l'hôtel-restaurant La Butte. Cet établissement de luxe, tenu désormais par la troisième génération d'une famille résolument hôtellière, est dirigé depuis 2007 par le chef étoilé Nicolas Conraux et son épouse Solène (
dont les parents étaient les précédents gérants, NDLR
). Et ce dernier, déjà détenteur de plusieurs labels écoresponsables, vient de franchir un cap pour le moins osé pour ce genre de lieu et d'autant plus en pleine saison touristique : celui de supprimer sa piscine et son hammam… au nom de l'urgence climatique.
« Ce choix n'est pas anodin, explique-t-il. C'est pour nous une question de cohérence. En cuisine, qui est mon premier métier, j'essaie de rester au plus proche du territoire, de ses produits et de ses saisons. Je fais très attention à toutes mes eaux d'alimentation… Alors, dans cette même volonté de faire bouger les lignes, je ne vois pas pourquoi, dans ce même endroit, on continuerait à se baigner dans une eau chlorée et chauffée à 32 degrés ! D'autant qu'on a la mer juste à côté… »
Pour autant, toutes les activités et propositions de bien-être de La Butte ne sont pas occultées, au contraire. « On propose toujours le sauna, des baignades avec combi si besoin sur de super plages à 5 minutes de chez nous, des gommages au sel de mer et des soins aux algues récoltées localement (
le Finistère est le premier département ramasseur d'algues en Europe, NDLR
). On propose tout simplement de se reconnecter au patrimoine naturel de la région, tout en respectant ses ressources. »
Pour rappel, le Finistère est sur le coup de deux arrêtés préfectoraux limitant sa consommation et utilisation d'eau depuis le mois de juin. La ressource, malgré une forte pluviométrie à l'année, est devenue assez faible. Pourtant, si les réactions de clients relèvent plutôt « de la surprise » amusée, beaucoup d'internautes, depuis l'annonce de Nicolas Conraux, ne se privent pas de critiquer de façon acerbe.
« On se fait tirer dessus car soi-disant, on est des bobos écolos, on cherche à faire le buzz ou juste des économies… soupire le chef cuisinier. C'est un peu blessant, car nous n'avons pas commencé ces démarches écoresponsables hier ! On essaye de montrer qu'on peut s'alimenter autrement, et profiter de ses vacances ou de soins autrement, et donc penser les lieux d'accueil touristiques autrement. N'en déplaise aux climatosceptiques : l'avenir est là ! »
En attendant, la clientèle de La Butte (30,000 personnes par an à l'hôtel-spa ; 60,000 en comptant la clientèle du restaurant-bar) reste fidèle.
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