
Ces études alarmistes sur les écrans et les enfants « aggravent la culpabilité des parents », dénoncent ces experts
Or, ces déclarations dogmatiques sont souvent largement exagérées, affirme un collectif de chercheurs dont font partie le psychiatre Serge Tisseron et les pédiatres François-Marie Caron et Georges Picherot.
Dans une tribune parue dans Le Monde ce lundi 21 juillet, ils mettent en garde contre les « discours alarmistes » autour du temps d'écran chez les enfants, qui « aggravent les angoisses et la culpabilité des parents ».
« Un récit univoque fondé sur la peur »
Dans leur viseur, notamment, une première tribune relayée dans Le Monde en 2013. Signée par plusieurs scientifiques, elle affirmait alors que des retards de développement étaient constatés chez les enfants regardant ne serait-ce qu'une heure de télévision par semaine, et que chaque heure quotidienne de télévision supplémentaire augmentait ces retards de développement de 42 %. Pour le collectif, cette interprétation trompeuse, largement démentie par l'autrice des travaux, a contribué à façonner « un récit univoque fondé sur la peur ».
Autre critique émise par le collectif : celle de donner bien trop de crédit aux travaux du pédiatre autrichien Peter Winterstein qui, en 2006, avait recueilli les dessins de quelque 1 500 enfants à qui était aussi demandé leur temps d'écran quotidien. « Quatre de ces dessins, très peu structurés, et associés à des enfants 'regardant la télévision plus de trois heures par jour', ont été largement relayés par des chercheurs comme preuve de l'impact terrible des écrans ».
Or, malgré l'absence de « valeur scientifique », ces dessins « présentés sur Internet comme émanant d'une 'étude de l'Inserm sur l'impact de la télévision sur les enfants' » sont largement relayés par « des responsables d'écoles, de crèches et de PMI [centres de protection maternelle et infantile] ».
Accompagner et non culpabiliser
Pour les signataires de la tribune, « ces discours alarmistes » sont contre-productifs : plutôt que d'aider les parents à réduire le temps que passent leurs enfants devant la télé, la tablette ou le smartphone, ils « aggravent leurs angoisses ». « Beaucoup se sentent coupables. Ils n'osent plus venir demander l'aide de professionnels par crainte d'être stigmatisés », constatent les membres du collectif, qui rappellent aussi « qu'il n'existe, pour beaucoup de familles, notamment défavorisées, aucune alternative aux écrans parmi les activités à proposer à leurs enfants ».
D'où la nécessité de « quitter la spirale du soupçon et du spectaculaire pour retrouver le sens de notre responsabilité collective et revenir à une logique de l'accompagnement et du 'prendre soin' ». « Personne ne nie l'urgence de mesures de régulation, mais nous refusons que la peur devienne le seul moteur de l'action publique », concluent les signataires.
Hashtags

Essayez nos fonctionnalités IA
Découvrez ce que Daily8 IA peut faire pour vous :
Commentaires
Aucun commentaire pour le moment...
Articles connexes


Le Parisien
3 hours ago
- Le Parisien
Nice déploie des kiosques de police municipale sur les lieux touristiques
On connaissait les kiosques à journaux ou les kiosques à glace. Place désormais aux kiosques… à policiers municipaux . La ville de Nice a lancé, lundi, l'expérimentation de deux guérites dans lesquelles des agents se relaient, sept jours sur sept en journée, sur les places Garibaldi et Masséna. Assez visibles, les petits préfabriqués bleus constituent un point de contact de proximité avec la population qui peut y signaler directement des troubles à l'ordre public ou des incivilités. « Des patrouilles seront dans le secteur et pourront être mobilisées encore plus rapidement depuis ces endroits », promet une responsable. Les kiosques, prévus au départ exclusivement pour la police municipale, portent également une mission d'accueil multiservice grâce à la présence d'agents de proximité et de la réserve civile, ainsi que des employés de l'office de tourisme. « Un dispositif similaire avait été mis en place durant l'Unoc (la conférence de l'ONU sur les océans) , en juin dernier. 6 000 personnes avaient été reçues, donc nous avons décidé de faire évoluer le projet pour le transformer en un dispositif plus large afin de répondre à une grande diversité de besoins », détaille le maire Christian Estrosi. Au-delà des soucis éventuels de sécurité, les habitants et les nombreux touristes ont donc, aussi, la possibilité de venir y poser des questions, obtenir de la documentation et effectuer des doléances « qui devront être traitées dans un délai de 24 heures ». Si le test de deux mois est concluant, ces installations devraient se multiplier dans d'autres lieux très fréquentés de la ville comme la gare, l'avenue commerçante Jean-Médecin, le port et l'ouest de Nice.


Le Parisien
3 hours ago
- Le Parisien
« 300 000 euros d'économies par an » : cette agglomération mise sur l'IA pour réparer les fuites de son réseau d'eau
Gilet orange fluo sur le dos et casque audio sur les oreilles, Aymeric Declercq écoute l'eau ruisseler. Pas celle qui dévale en trombe le ciel pluvieux de ce lundi 21 juillet mais celle qui coule à un peu moins 1,5 m sous ses pieds, dans une canalisation enterrée sous le trottoir d'une rue de Saint-Pierre-du-Perray (Essonne) . Quelques jours auparavant, ce technicien de la régie de l'eau de Grand Paris Sud (GPS) a ainsi repéré un débit anormal dans le secteur grâce à son logiciel de supervision du réseau de distribution d'eau potable.


Le Parisien
4 hours ago
- Le Parisien
Versailles : centre de neurologie, maison de soins palliatifs, extension de l'hôpital… l'offre de santé s'étoffe
Trouver un médecin à Versailles (Yvelines) dans l'urgence n'est pas toujours facile, mais pas non plus une mission impossible. Contrairement à certains secteurs des Yvelines confrontées à la désertification médicale , la cité royale tire à peu près son épingle du jeu. Selon la caisse primaire d'assurance Maladie (CPAM), elle compte actuellement 73 généralistes, 75 dentistes, 15 ophtalmologues 24 gynécologues, 21 psychiatres pour près de 84 000 habitants. Des chiffres quasiment inchangés depuis cinq ans. Durant cette période, elle a perdu 2 généralistes, mais gagné 4 gynécologues.