logo
Budget 2026: «Il y a une mode, c'est taper sur les agences» de l'État, tance Clément Beaune

Budget 2026: «Il y a une mode, c'est taper sur les agences» de l'État, tance Clément Beaune

Le Figaro6 days ago
Le haut-commissaire à la Stratégie et au Plan estime que pour réduire le train de vie de l'État, il faut d'abord couper dans les dépenses sociales et locales.
Clément Beaune a beau avoir réaffirmé son appartenance à la macronie dimanche lors du Grand Jury RTL-Le Figaro-M6-Public Sénat, le haut-commissaire à la Stratégie et au Plan n'a pas hésité à faire entendre une voix dissonante sur les économies à faire pour le budget 2026. La ministre des Comptes publics, Amélie de Montchalin, escompte deux à trois milliards d'euros d'économies en fusionnant ou en supprimant des agences d'État ? « Il y a une mode, c'est taper sur les agences, rétorque Clément Beaune. Réduire les dépenses de fonctionnement peut rapporter 500 millions. Si on monte à deux milliards ou trois milliards, on touche aux dispositifs portés par ces agences. »
À lire aussi Comment Bercy veut remettre de l'ordre dans le maquis des agences et opérateurs de l'État
Les esprits mal tournés pourraient penser qu'il défend sa « boutique ». « La fusion du haut-commissariat au Plan avec France Stratégie nous a permis de faire 12 % d'économies de fonctionnement cette année, estime Clément Beaune. Et nous en ferons autant en 2026. Par ailleurs, nous avons publié dix rapports (un sur les efforts de défense, un autre sur le service national…). »
Publicité
Vouloir se passer des éoliennes, « c'est mentir aux Français »
En revanche, dans ce contexte difficile où il faut trouver quarante milliards d'économies, pas question pour lui d'augmenter les impôts. À ses yeux, la priorité consiste plutôt à juguler la dérive des dépenses locales et sociales. Sur le volet social, il insiste : « Il ne faut pas détricoter la réforme des retraites. Et il faudra peut-être aller plus loin en 2027. » Et de soutenir la lutte contre la fraude à la Sécurité sociale et aux faux arrêts maladie.
À lire aussi Bernard Accoyer et Xavier Moreno: «Combien de Français savent que l'éolien et le solaire ont fait doubler leur facture d'électricité depuis dix ans ?»
Sur le plan énergétique, Clément Beaune dénonce vigoureusement la prise de position de Bruno Retailleau, ministre de l'Intérieur et président des Républicains, qui veut en finir avec les subventions aux énergies renouvelables (éolien et photovoltaïque) : « Dire qu'on peut se passer des éoliennes, c'est mentir aux Français, souligne le haut-commissaire. On n'aura pas de nouvelle centrale nucléaire avant 2035. »
Dans le cadre de la transition écologique, Clément Beaune ne défend pas plus le tout-voiture : « La semaine où j'ai quitté le gouvernement (en février 2024, NDLR), je m'apprêtais à annoncer l'arrêt de quatre projets d'autoroute sur huit. » Mais il reste persuadé que l'A69 Toulouse-Castres sera un facteur de développement du sud du Tarn, alors que cette autoroute a encore suscité la mobilisation d'opposants ce week-end.
Orange background

Essayez nos fonctionnalités IA

Découvrez ce que Daily8 IA peut faire pour vous :

Commentaires

Aucun commentaire pour le moment...

Articles connexes

« Ce niveau de taxe, ce serait du jamais-vu » : pourquoi Donald Trump relance la guerre commerciale
« Ce niveau de taxe, ce serait du jamais-vu » : pourquoi Donald Trump relance la guerre commerciale

Le Parisien

time8 hours ago

  • Le Parisien

« Ce niveau de taxe, ce serait du jamais-vu » : pourquoi Donald Trump relance la guerre commerciale

Le service courrier de la Maison-Blanche a eu du travail en cette fin de semaine. Ce sont environ vingt lettres qui sont parties du bureau de Donald Trump entre vendredi 11 et samedi 12 juillet pour signaler aux partenaires commerciaux des États-Unis que les tarifs douaniers allaient être relevés dès le 1er août. Les deux dernières sont arrivées ce samedi sur le bureau de l'Union européenne (UE) et sur celui du Mexique. Ces deux gros partenaires économiques ont eu le droit au même traitement : 30 % de droits de douane à partir du 1er août .

Week-end du 14 Juillet : plus de 1000 km de bouchons cumulés sur les routes des vacances
Week-end du 14 Juillet : plus de 1000 km de bouchons cumulés sur les routes des vacances

Le Parisien

time10 hours ago

  • Le Parisien

Week-end du 14 Juillet : plus de 1000 km de bouchons cumulés sur les routes des vacances

Bison futé voyait ce samedi en rouge et noir sur la route des départs en vacances ou plus modestement en ce week-end du 14 Juillet . Ses prédictions n'ont pas été démenties. La circulation a été « très dense » avec un pic de plus de 1 000 kilomètres de bouchons cumulés en journée, classée noire par le service public de prévision routière en Auvergne-Rhône-Alpes et rouge sur le territoire dans le sens des départs. « La tendance est à la baisse après un après-midi bien soutenu. On peut espérer un retour à la normale en début de soirée », a indiqué vers 18h30 un porte-parole de Vinci Autoroutes, qui gère notamment l'A7 en direction du Sud. À la mi-journée, un pic de 1 086 km de bouchons cumulés sur le territoire a été atteint dont 235 km en Auvergne - Rhône-Alpes, les principales difficultés s'étant concentrées classiquement sur les autoroutes A7 et A9 vers le sud et A10 pour la façade atlantique, selon Bison futé. Dès le début de journée, une moyenne de plus de « 5 000 véhicules par heure » a donné le tempo, le temps de parcours entre Lyon-Sud (Rhône) et Orange (Vaucluse) ayant atteint au plus fort 3h55 au lieu de 1h35. Sur l'A9, administrée également par Vinci, il a été de 3h40 vers 15 heures d'Orange vers Narbonne contre 1h40, selon les bulletins de Vinci Autoroutes. Sur l'A61, de Toulouse (Haute-Garonne) vers Narbonne (Aude), les automobilistes avaient dû ronger leur frein pendant une bonne demi-heure pour parcourir l'heure de voyage habituelle. Sur le littoral ouest, le trafic a également été très chargé sur l'autoroute A10, où le temps de parcours avait atteint les 4h30 entre Saint-Arnoult (Yvelines) et Poitiers (Vienne) soit deux heures de plus qu'accoutumée et dépassé d'une heure les deux heures de route entre la capitale poitevine et Bordeaux. Dans le sens des retours, toute la journée, les usagers de l'A7 avaient pu gagner le sud de Lyon en deux heures depuis Orange au lieu des 1h35 de trajet habituel. Dimanche, l'ensemble des voies de circulation est classé vert, selon Bison futé.

Droits de douane à 30% : «C'est une folie tarifaire !»
Droits de douane à 30% : «C'est une folie tarifaire !»

Le Figaro

time12 hours ago

  • Le Figaro

Droits de douane à 30% : «C'est une folie tarifaire !»

ENTRETIEN - L'économiste Antoine Bouët est persuadé d'un «coup de bluff» de la part du président des États-Unis, qui semble ainsi vouloir «accélérer le dénouement des négociations» avec l'Union européenne. Antoine Bouët est économiste. Depuis le 1er octobre 2022, il est directeur du Centre d'études prospectives et d'informations internationales (CEPII) et est également professeur d'économie à l'Université de Bordeaux. LE FIGARO. - L'annonce de Donald Trump de l'imposition de droits de douane de 30% pour l'Union européenne fait vivement réagir. Était-elle prévisible ? Publicité Antoine BOUËT. - Oui et non, parce que si l'on s'en tient à ses propos tenus la semaine dernière, le président des États-Unis avait annoncé que les négociations étaient en cours. Et en même temps, voilà, c'est Donald Trump et il avait déjà annoncé des surcharges tarifaires sur pas mal de pays ces derniers temps : le Japon, la Corée du Sud... Il a annoncé aussi des nouveaux tarifs sur le cuivre. Ce qui devient complètement incohérent parce que si on veut faire du protectionnisme, il ne faut surtout pas le faire sur des matières premières, puisque ça augmente le prix des inputs (éléments entrants dans la production d'un bien, NDLR). Donc maintenant, aux États-Unis, l'acier, l'aluminium, le cuivre et peut-être maintenant bientôt le bois vont être plus chers et cela va gêner les industries. Antoine Bouët est le directeur du CEPII depuis le 1er octobre 2022. CEPII Que risque l'Union européenne ? C'est un peu une folie tarifaire. En même temps, il y a une négociation qui est en cours avec l'Union européenne qui - a priori - allait être dénouée le 1er août. Manifestement, Donald Trump a envie de mettre la pression sur les négociations pour qu'elle cède sur davantage de points, en menaçant d'un droit de douane qui est plus élevé que prévu. Si effectivement, cela se traduit par l'augmentation de 30 points de pourcentage des droits de douane sur les produits importés de l'Union européenne, ça va coûter cher à l'Union européenne. Surtout pour l'Allemagne et pour la France, dans certains secteurs. Sur le secteur des boissons et des alcools, cela risque d'être assez dur ainsi que sur l'automobile, l'aéronautique et les équipements. Donc est-ce qu'il y aura des exemptions sur ces secteurs ? C'est difficile à dire, mais 30% c'est très cher pour l'Union européenne. Publicité Sachant que ça va être aussi être payé par les ménages et les entreprises américains, il risque d'y avoir dans les prochains mois une augmentation de l'inflation aux États-Unis plutôt autour de 3% au lieu de 2 ou 2,5% cette année. Les entreprises américaines risquent aussi payer plus cher tout un tas de matières premières. Le problème est de savoir si cela va accélérer une annonce de représailles de la part de l'Union européenne qui en avait déjà évoqué contre les tarifs dans l'acier et de l'aluminium. Comment pourrait réagir et répondre l'Union européenne ? Il devait y avoir, sur les tarifs réciproques annoncés le 2 avril, la possibilité de représailles européennes sur 95 milliards de produits. On va voir ce que va faire l'Union européenne, mais il y a un problème car le flux de commerce des États-Unis vers l'Europe est évidemment beaucoup plus petit que le flux de commerce de l'Europe vers les États-Unis. Il est donc plus difficile pour l'Union européenne de trouver des produits sur lesquels on peut exercer des représailles. Mais il y a des pistes, cela pourrait être des biens de consommation finale. Il faut aussi éviter des biens sur lesquels les chaînes de valeur européennes reposent beaucoup sur les importations en provenance des États-Unis, donc il faut faire très attention à ne pas remettre en cause leur résilience. Je pense par exemple à des biens dans l'aéronautique ou dans la pharmacie. Après est-ce qu'on va faire des représailles ailleurs ? Cela pourrait être des restrictions d'exportation sur les fertilisants, sur les inputs chimiques, sur les inputs organiques et inorganiques, sur les appareils de photolithographie sur lesquels les entreprises européennes sont très compétitives. Et si l'on veut faire très mal, on peut même faire des restrictions d'exportation sur les vaccins, mais ce serait peut-être moralement condamnable. Tout ça est un peu délirant. À lire aussi Droits de douane à 30% : Trump met l'Union européenne sous pression maximale Publicité Peut-on parler de coup de bluff de la part du président des États-Unis ? Ces 30% sont quand même très surprenants, c'est vraiment transactionnel pour faire pression sur l'Union européenne, pour qu'elle cède en s'engageant à davantage acheter du gaz naturel liquéfié ou encore des armements. Manifestement, Donald Trump souhaite, depuis une semaine accélérer le dénouement des négociations. Beaucoup assurent que «Trump always chicken out» - «Trump se dégonfle toujours» - donc il a envie de prouver le contraire. Peut-être que les négociations traînent trop à son goût du côté européen et il souhaite faire pression à l'approche de l'échéance du 1er août. En attendant, ces droits de douane ne sont pas encore mis en place non plus. Mais s'ils ne seront pas forcément appliqués, il n'en demeure pas moins qu'une partie du protectionnisme américain pourrait rester autour de 10 points de pourcentage en plus de droits de douane. Tout simplement parce que les États-Unis estiment qu'il faut faire payer aux pays étrangers la protection militaire, le dollar, les bons du Trésor... Il a l'impression qu'avec un tarif de droits de douane plus élevé, il portera tort uniquement aux pays étrangers, mais il se trompe sur l'analyse parce qu'il portera tort à ses propres concitoyens, car ce sont aussi les ménages et les entreprises américains qui vont payer ces droits de douane. Je pense que cette partie est un coup de bluff, avec sans doute des droits de douane en plus d'au moins 10%. On aura peut-être plus en fonction de ce que l'Union européenne cédera ou pas. Mais 30%, les Allemands pousseront pour que ça ne touche pas un certain nombre de secteurs dont l'automobile. Est-ce que l'Union européenne pourrait céder ? Peut-être oui, sur des promesses d'achat supplémentaires.

TÉLÉCHARGER L'APPLICATION

Commencez dès maintenant : Téléchargez l'application

Prêt à plonger dans un monde de contenu mondial aux saveurs locales? Téléchargez l'application Daily8 dès aujourd'hui sur votre app store préféré et commencez à explorer.
app-storeplay-store