
SilMach va équiper les gilets pare-balles des armées de ses détecteurs de chocs
La deeptech de Besançon (Doubs) lancera à la rentrée la fabrication de ces microsystèmes de la taille d'une puce de carte de crédit, afin de répondre à une première dotation d'une tranche ferme « d'un montant supérieur à 3 millions d'euros », sur sept ans. « Cela correspondant à plusieurs centaines de milliers de capteurs. Il s'agit d'un contrat-cadre adossé à un autre contrat-cadre sur les achats de plaques balistiques », détaille Pierre-François Louvigné, codirecteur général.
Rayons X
Fondée en 2003, cette société de 25 salariés est spécialisée depuis sa création dans les microsystèmes sur silicium, les Mems (Micro-electro-mechanicals systems). Des innovations de rupture qui mettent du temps à trouver leurs marchés. Début 2025, SilMach, qui a réalisé un chiffre d'affaires de 1,1 million d'euros en 2024, a dû recourir à du chômage technique.
Le microdétecteur de chocs est l'une de ses applications phare : il enregistre la déformation de la structure sans aucun apport d'énergie. C'est cette autonomie a priori unique qui a attiré l'attention de la DGA. D'un coût de « quelques euros » et garanti quinze ans, le capteur permet de visualiser en temps réel si l'équipement a subi une chute accidentelle susceptible d'avoir fissuré la plaque céramique fragile qu'il équipe et pourrait compromettre son efficacité.
« Auparavant, toutes les plaques étaient systématiquement passées aux rayons X et analysées à Marseille, ce qui nécessitait une logistique importante », poursuit le dirigeant de SilMach. Le dispositif permettra ainsi de diminuer les coûts de contrôle et d'assurer une meilleure disponibilité de l'équipement : tant que le détecteur n'indique pas qu'il a été déclenché, il restera en service. La puce en silicium sera réalisée chez SilMach, à Besançon. Le support plastique et la petite vitre transparente permettant de visualiser d'un coup d'oeil l'état du gilet pare-balles seront sous-traités à deux entreprises voisines de quelques kilomètres, assure Pierre-François Louvigné.
Depuis février, la PME porte un programme de recherche pour faire baisser le coût de ses capteurs intelligents et les démocratiser. Dans ses locaux, elle industrialise aussi des micromoteurs horlogers de technologie Mems qu'elle espère pouvoir commercialiser auprès de grandes marques pour des montres de luxe. En attendant, elle a conçu une montre avec le designer Alain Silberstein, dont huit exemplaires seront offerts aux vainqueurs du championnat du monde de Badminton qui se tiendra fin août à Paris. Un sport très prisé en Asie, où SilMach aimerait bien pouvoir percer.
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