
Les entreprises de BTP du Grand Est peinent à recruter, pénalisées par l'« effet frontière »
Dans le Bas-Rhin, où les frontaliers travaillent principalement en Allemagne, 13 % des chefs d'entreprise dressent le même constat. « Il y a quelques années, l'Allemagne offrait des conditions salariales plus intéressantes, mais maintenant les flux de travailleurs frontaliers se dirigent majoritairement vers le Luxembourg et la Suisse », analyse Catherine Bétourné, directrice études, métiers, compétences et certifications à l'institut Paradoxes, qui a réalisé l'étude.
Meilleur équilibre de vie
Le document comporte un certain nombre de préconisations pour la branche professionnelle. Comme de mieux faire connaître les avantages que les entreprises peuvent offrir aux salariés - paniers repas, prêt de matériel… - encourager la formation et la promotion en interne, ou encore valoriser la qualité de vie au travail. « Certaines entreprises proposent la semaine de quatre jours. Elles peuvent aussi mettre en avant la proximité des chantiers, alors que les temps de trajet liés au travail frontalier représentent un vrai point négatif », reprend Catherine Bétourné.
Des atouts pour trouver de nouvelles recrues ou fidéliser les salariés en poste, pointe l'étude, d'autant que l'équilibre entre la vie professionnelle et la vie familiale gagne en importance. « Nous avons interrogé des frontaliers qui sont revenus travailler en France après quelques années à l'étranger. Ils le font pour pouvoir s'engager plus pleinement dans leur vie de famille. Ce sont des réponses assez nouvelles par rapport à celles que nous aurions pu recueillir il y a cinq ou dix ans », explique Catherine Bétourné.
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A Paris, le transport fluvial cherche à s'étendre aux usagers du quotidien
La Seine offre une multitude d'activités. Habituellement, le fleuve accueille plutôt le fret fluvial ou les touristes qui souhaitent profiter d'une balade ou d'un déjeuner sur l'eau. En 2023, ce sont 9 à 10 millions de personnes qui sont montées à bord pour une croisière à Paris, selon Haropa Port. Mais l'établissement public espère aussi pouvoir permettre aux Franciliens de se déplacer, au quotidien, sur la Seine, par exemple pour aller travailler. Il a lancé un appel à projets début 2025, pour mettre à disposition onze escales depuis Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine) jusqu'à Alfortville (Val-de-Marne). « L'enjeu est de voir si des projets crédibles d'un point de vue technique et économique émergent pour du transport régulier », insiste Antoine Berbain, directeur général délégué à Haropa Port. Ce transport, dont la mise en service est attendue pour 2027, devra surtout être écologique, via des bateaux électriques. Aujourd'hui, sur la centaine de navires de passagers, une trentaine a déjà passé ce cap. Haropa espère que d'ici 2037, l'ensemble de la flotte sera composé de bateaux n'émettant pas de gaz à effet de serre. Cette nouvelle offre de transport fluvial repose aussi sur un opérateur privé qui proposera le circuit, la fréquence et la tarification. Ce recours au privé fait suite à une forte demande d'opérateurs et va de pair avec le refus d'Île-de-France Mobilité de subventionner le projet. Il faut dire que l'autorité organisatrice s'est déjà mouillée par le passé. Avec Voguéo, elle avait lancé un trajet entre Alfortville et Austerlitz via la Seine. Peu rentable, il est finalement tombé à l'eau. « Voguéo nous coûtait aussi cher que deux lignes de bus alors que sa fréquentation ne représentait que 10 % d'une seule ligne. Nous nous retrouvions à subventionner une offre de loisir », déplore Pierre Ravier, directeur général adjoint d'Île-de-France Mobilités. L'expérimentation qui a attiré 580.000 usagers en deux ans et demi coûtait 20 euros par voyage à Idfm. La difficulté d'un transport fluvial quotidien réside dans l'identification et l'adaptation au besoin des utilisateurs, notamment en termes de temps de trajet. « C'est un transport lent. Ça ne se prête que peu au traditionnel trajet domicile - travail. Pour une puissance publique comme nous, il faut des horaires stricts et réguliers. Or, sur le fluvial, il faut aussi intégrer les contraintes liées à certaines interdictions de navigation », exprime Pierre Ravier. Des séminaires pour équilibrer les dépenses Au terme de discussions, Idfm et Haropa Port ont acté le recours au privé qui « permet une plus grande flexibilité dans la manière de trouver des réponses rentables. « Les opérateurs peuvent répondre à des demandes de séminaires privées pour équilibrer les dépenses d'investissements du fluvial par exemple », admet le directeur général adjoint d'Île-de-France Mobilités. Mais pour les Franciliens désireux d'effectuer leur trajet quotidien sur la Seine, cela signifie qu'il faudra mettre la main à la poche. Le dispositif n'étant pas subventionné par Ile-de-France Mobilités, le pass Navigo ne permettra pas de l'emprunter. Le coût n'est toutefois pas encore déterminé.

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Les sites et plateformes diffusant des contenus pornographiques au Royaume-Uni sont tenus, à partir de vendredi 25 juillet, de vérifier l'âge de leurs utilisateurs, conformément aux nouvelles mesures de sécurité en ligne imposées par le régulateur des médias, l'Ofcom. « Nous commençons à voir non seulement des paroles, mais aussi des actes de la part de l'industrie technologique », a déclaré la directrice générale de l'Ofcom, Melanie Dawes, à la BBC. Les sites Web, réseaux sociaux et plateformes de partage de vidéos doivent désormais mettre en œuvre des contrôles stricts de l'âge pour empêcher les mineurs d'accéder à des contenus inappropriés. Online Safety Act adopté en 2023 L'Ofcom oblige les plateformes à mettre en place des systèmes de vérification « efficaces »: pièce d'identité, carte de crédit ou encore un selfie permettant d'estimer l'âge de l'utilisateur. Quelle que soit la méthode retenue, elle doit être « techniquement précise, robuste, fiable et équitable », précise le régulateur. En cas de non-respect, les plateformes s'exposent à des amendes pouvant atteindre 18 millions de livres sterling (plus de 20 millions d'euros), ou 10 % de leur chiffre d'affaires mondial si ce montant est plus élevé. Dans les cas les plus graves, l'Ofcom pourra saisir la justice pour bloquer l'accès au site ou à la plateforme concernée depuis le territoire britannique. Cette mesure s'inscrit dans le cadre de l'Online Safety Act, adopté en 2023, qui impose par ailleurs d'autres obligations aux plateformes telles que la suppression de tout contenu promouvant les troubles alimentaires, les idées suicidaires et l'automutilation. 1,5 million d'enfants exposés à du contenu pornographique Le secrétaire d'Etat à la technologie, Peter Kyle, a salué « un grand pas en avant », estimant que parents et enfants « vont faire l'expérience d'un Internet différent pour la première fois ». « Nous voyons enfin les entreprises de la tech être obligées d'assumer leurs responsabilités pour garantir des services sûrs pour les enfants », s'est réjouie Rani Govender, de l'association de protection de l'enfance NSPCC, auprès de la BBC. Elle a cependant mis en garde contre « les failles » et « les moyens pour contourner ces systèmes », espérant que « l'Ofcom agisse rapidement » avec des « sanctions » si nécessaire. Selon une étude de l'Ofcom, 8 % des enfants âgés de 8 à 14 ans – près d'un demi-million - ont été exposés à du contenu pornographique en ligne au cours du mois de juin. Selon l'organisme, près de 14 millions de Britanniques ont consulté un site pornographique en mai 2024, soit 29 % des internautes du pays.


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