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Les entreprises de BTP du Grand Est peinent à recruter, pénalisées par l'« effet frontière »

Les entreprises de BTP du Grand Est peinent à recruter, pénalisées par l'« effet frontière »

Les Echos2 days ago
Maçons, électriciens, plombiers et chauffagistes, ingénieurs… Ce sont quelques-uns des professionnels du bâtiment dans le Grand Est qui partent exercer de l'autre côté de la frontière, principalement vers le Luxembourg ou la Suisse, attirés par de meilleurs salaires, des conditions sociales avantageuses, un cadre fiscal plus favorable. Une enquête dirigée et publiée par l'Observatoire des métiers du bâtiment et des travaux publics se penche sur les difficultés des entreprises régionales à recruter et fidéliser les salariés dans ce contexte. 33 % des dirigeants de Moselle et 56 % de la Meuse, proches du Luxembourg, ainsi que 39 % du Haut-Rhin, frontalier de la Suisse, déclarent que la situation géographique de leur entreprise influe fortement sur leurs difficultés à fidéliser leurs salariés.
Dans le Bas-Rhin, où les frontaliers travaillent principalement en Allemagne, 13 % des chefs d'entreprise dressent le même constat. « Il y a quelques années, l'Allemagne offrait des conditions salariales plus intéressantes, mais maintenant les flux de travailleurs frontaliers se dirigent majoritairement vers le Luxembourg et la Suisse », analyse Catherine Bétourné, directrice études, métiers, compétences et certifications à l'institut Paradoxes, qui a réalisé l'étude.
Meilleur équilibre de vie
Le document comporte un certain nombre de préconisations pour la branche professionnelle. Comme de mieux faire connaître les avantages que les entreprises peuvent offrir aux salariés - paniers repas, prêt de matériel… - encourager la formation et la promotion en interne, ou encore valoriser la qualité de vie au travail. « Certaines entreprises proposent la semaine de quatre jours. Elles peuvent aussi mettre en avant la proximité des chantiers, alors que les temps de trajet liés au travail frontalier représentent un vrai point négatif », reprend Catherine Bétourné.
Des atouts pour trouver de nouvelles recrues ou fidéliser les salariés en poste, pointe l'étude, d'autant que l'équilibre entre la vie professionnelle et la vie familiale gagne en importance. « Nous avons interrogé des frontaliers qui sont revenus travailler en France après quelques années à l'étranger. Ils le font pour pouvoir s'engager plus pleinement dans leur vie de famille. Ce sont des réponses assez nouvelles par rapport à celles que nous aurions pu recueillir il y a cinq ou dix ans », explique Catherine Bétourné.

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A Paris, le transport fluvial cherche à s'étendre aux usagers du quotidien
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Les Echos

time16 minutes ago

  • Les Echos

A Paris, le transport fluvial cherche à s'étendre aux usagers du quotidien

La Seine offre une multitude d'activités. Habituellement, le fleuve accueille plutôt le fret fluvial ou les touristes qui souhaitent profiter d'une balade ou d'un déjeuner sur l'eau. En 2023, ce sont 9 à 10 millions de personnes qui sont montées à bord pour une croisière à Paris, selon Haropa Port. Mais l'établissement public espère aussi pouvoir permettre aux Franciliens de se déplacer, au quotidien, sur la Seine, par exemple pour aller travailler. Il a lancé un appel à projets début 2025, pour mettre à disposition onze escales depuis Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine) jusqu'à Alfortville (Val-de-Marne). « L'enjeu est de voir si des projets crédibles d'un point de vue technique et économique émergent pour du transport régulier », insiste Antoine Berbain, directeur général délégué à Haropa Port. Ce transport, dont la mise en service est attendue pour 2027, devra surtout être écologique, via des bateaux électriques. Aujourd'hui, sur la centaine de navires de passagers, une trentaine a déjà passé ce cap. Haropa espère que d'ici 2037, l'ensemble de la flotte sera composé de bateaux n'émettant pas de gaz à effet de serre. Cette nouvelle offre de transport fluvial repose aussi sur un opérateur privé qui proposera le circuit, la fréquence et la tarification. Ce recours au privé fait suite à une forte demande d'opérateurs et va de pair avec le refus d'Île-de-France Mobilité de subventionner le projet. Il faut dire que l'autorité organisatrice s'est déjà mouillée par le passé. Avec Voguéo, elle avait lancé un trajet entre Alfortville et Austerlitz via la Seine. Peu rentable, il est finalement tombé à l'eau. « Voguéo nous coûtait aussi cher que deux lignes de bus alors que sa fréquentation ne représentait que 10 % d'une seule ligne. Nous nous retrouvions à subventionner une offre de loisir », déplore Pierre Ravier, directeur général adjoint d'Île-de-France Mobilités. L'expérimentation qui a attiré 580.000 usagers en deux ans et demi coûtait 20 euros par voyage à Idfm. La difficulté d'un transport fluvial quotidien réside dans l'identification et l'adaptation au besoin des utilisateurs, notamment en termes de temps de trajet. « C'est un transport lent. Ça ne se prête que peu au traditionnel trajet domicile - travail. Pour une puissance publique comme nous, il faut des horaires stricts et réguliers. Or, sur le fluvial, il faut aussi intégrer les contraintes liées à certaines interdictions de navigation », exprime Pierre Ravier. Des séminaires pour équilibrer les dépenses Au terme de discussions, Idfm et Haropa Port ont acté le recours au privé qui « permet une plus grande flexibilité dans la manière de trouver des réponses rentables. « Les opérateurs peuvent répondre à des demandes de séminaires privées pour équilibrer les dépenses d'investissements du fluvial par exemple », admet le directeur général adjoint d'Île-de-France Mobilités. Mais pour les Franciliens désireux d'effectuer leur trajet quotidien sur la Seine, cela signifie qu'il faudra mettre la main à la poche. Le dispositif n'étant pas subventionné par Ile-de-France Mobilités, le pass Navigo ne permettra pas de l'emprunter. Le coût n'est toutefois pas encore déterminé.

Au Royaume-Uni, les sites pornographiques tenus de vérifier l'âge de leurs utilisateurs
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LeMonde

time16 minutes ago

  • LeMonde

Au Royaume-Uni, les sites pornographiques tenus de vérifier l'âge de leurs utilisateurs

Les sites et plateformes diffusant des contenus pornographiques au Royaume-Uni sont tenus, à partir de vendredi 25 juillet, de vérifier l'âge de leurs utilisateurs, conformément aux nouvelles mesures de sécurité en ligne imposées par le régulateur des médias, l'Ofcom. « Nous commençons à voir non seulement des paroles, mais aussi des actes de la part de l'industrie technologique », a déclaré la directrice générale de l'Ofcom, Melanie Dawes, à la BBC. Les sites Web, réseaux sociaux et plateformes de partage de vidéos doivent désormais mettre en œuvre des contrôles stricts de l'âge pour empêcher les mineurs d'accéder à des contenus inappropriés. Online Safety Act adopté en 2023 L'Ofcom oblige les plateformes à mettre en place des systèmes de vérification « efficaces »: pièce d'identité, carte de crédit ou encore un selfie permettant d'estimer l'âge de l'utilisateur. Quelle que soit la méthode retenue, elle doit être « techniquement précise, robuste, fiable et équitable », précise le régulateur. En cas de non-respect, les plateformes s'exposent à des amendes pouvant atteindre 18 millions de livres sterling (plus de 20 millions d'euros), ou 10 % de leur chiffre d'affaires mondial si ce montant est plus élevé. Dans les cas les plus graves, l'Ofcom pourra saisir la justice pour bloquer l'accès au site ou à la plateforme concernée depuis le territoire britannique. Cette mesure s'inscrit dans le cadre de l'Online Safety Act, adopté en 2023, qui impose par ailleurs d'autres obligations aux plateformes telles que la suppression de tout contenu promouvant les troubles alimentaires, les idées suicidaires et l'automutilation. 1,5 million d'enfants exposés à du contenu pornographique Le secrétaire d'Etat à la technologie, Peter Kyle, a salué « un grand pas en avant », estimant que parents et enfants « vont faire l'expérience d'un Internet différent pour la première fois ». « Nous voyons enfin les entreprises de la tech être obligées d'assumer leurs responsabilités pour garantir des services sûrs pour les enfants », s'est réjouie Rani Govender, de l'association de protection de l'enfance NSPCC, auprès de la BBC. Elle a cependant mis en garde contre « les failles » et « les moyens pour contourner ces systèmes », espérant que « l'Ofcom agisse rapidement » avec des « sanctions » si nécessaire. Selon une étude de l'Ofcom, 8 % des enfants âgés de 8 à 14 ans – près d'un demi-million - ont été exposés à du contenu pornographique en ligne au cours du mois de juin. Selon l'organisme, près de 14 millions de Britanniques ont consulté un site pornographique en mai 2024, soit 29 % des internautes du pays.

Lactalis sort des laits végétaux au Canada, un an seulement après leur lancement
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Les Echos

timean hour ago

  • Les Echos

Lactalis sort des laits végétaux au Canada, un an seulement après leur lancement

Dix-huit mois et puis s'en va. A peine plus d'un an après avoir annoncé le lancement d'une gamme de laits végétaux made in Canada, le groupe Lactalis vient d'annoncer la fermeture de son usine de Sudbury, en Ontario, à compter du 12 décembre 2025, ce qui marquera sa sortie complète de la catégorie des boissons à base de plantes. « Cette décision fait suite à un changement dans la dynamique du marché et aux défis associés au climat économique dans son ensemble, qui ont entraîné une baisse soutenue du rendement de la catégorie des boissons à base de plantes. Malheureusement, la poursuite des activités n'est plus financièrement viable ni durable pour Lactalis Canada », justifie la filiale du groupe mayennais dans un communiqué. Usine reconvertie Selon les informations transmises aux « Echos » par Lactalis, 30 personnes travaillent actuellement dans cette usine. A noter, cela n'acte pas la disparition totale du groupe français des alternatives végétales aux produits laitiers au Canada, puisqu'il continuera de commercialiser ses tranches et ses râpés, imitations du fromage. Lire aussi : INTERVIEW - « L'agroalimentaire n'est pas assez concentré en Europe », selon le PDG de Lactalis EN CHIFFRES - Lactalis passe le cap des 30 milliards de chiffre d'affaires Lactalis Canada s'est lancé sur le marché des laits végétaux - avec une gamme à base d'avoine, amande et noisette et sans sucre - en mai 2024, avec la marque Enjoy !. Pour ce faire, l'entreprise avait réhabilité une ancienne usine de laits animaux, fermée en 2022. Elle avait pour cela reçu une aide de 1,4 milliard de dollars du gouvernement de l'Ontario, soit plus d'un quart du montant d'un plan visant à stimuler la production alimentaire locale. Marché très concurrentiel Selon un rapport de 2023 d'Ernst & Young pour Protein Industries Canada, le marché canadien des produits laitiers à base de plantes atteindrait 51,3 milliards de dollars américains en 2035, contre 14,4 milliards en 2021, avec une croissance moyenne annuelle de 9,5 %. « Enjoy ! répond à la demande croissante des consommateurs pour des options végétales au goût délicieux et aux effets positifs sur la santé », avait souligné Nathalie Cusson, directrice générale de la division Liquides de Lactalis Canada, lors de son lancement. Mais le marché est marqué par une forte concurrence, avec de nombreux acteurs, comme les entreprises spécialisées Oatly ou Earth's Own. En 2017, en rachetant le géant américain WhiteWave, Danone a mis la main sur Silk, une marque canadienne qui a lancé le premier lait de soja bio au Canada en 1996, et revendique aujourd'hui 61 % de part de marché sur le marché du lait d'amande. Présent dans le pays depuis plus de 140 ans, Lactalis y possède plus de 30 sites d'exploitation, dont 20 usines de fabrication, et emploie plus de 4.000 personnes.

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