
Guerre en Ukraine : « seuls les fous n'ont pas peur », les soldats désemparés face au déluge de drones russes « améliorés »
Ukraine
. Depuis le mois de mai, Moscou a intensifié ses frappes, étant capable de
lancer régulièrement des salves à plus de 500 appareils
simultanément.
L'objectif : mener une guerre du sommeil pour tenter de « démoraliser les Ukrainiens ». Et cela fonctionne. Les
témoignages de soldats de Kiev
sur le front totalement épuisés se font nombreux.
L'équipe de Vassyl qui opère dans la région de Dnipropetrovsk (centre-est) s'est notamment confiée à l'AFP. « Seuls les fous n'ont pas peur, lâche le commandant, mais la peur motive ». Face à ses hommes,
les drones russes - souvent les Geran-2 - sont « constamment améliorés »
et peuvent maintenant dépasser 3 000 m d'altitude et changer de trajectoire en vol.
Avec leurs canons antiaériens des années 1960 « en fin de vie », son équipe atteint péniblement 2 200 m de portée. « C'est
devenu plus difficile de les détruire
, tempête le soldat bourru de 49 ans. On arrive à en abattre, mais je ne sais pas si ce sera encore le cas la semaine prochaine ».
Ses équipiers sont obligés de choisir leur cible, laissant des dizaines de points rouges sur leur radar passer vers la ville de Pavlograd (centre-est). « C'est dur. On ne peut rien faire, ce n'est pas notre zone », regrette Sacha, un combattant expérimenté. Pourtant sa fille de 20 ans réside là-bas : « Elle ne répond pas au téléphone, dit-il. Pourtant, je l'avais prévenue… »
Face à ces drones bon marché, Kiev limite l'usage de ses précieux systèmes antiaériens aux missiles et cherche des solutions alternatives. Le président
Volodymyr Zelensky
mise sur des drones d'interception, peu coûteux, et estime que l'Ukraine devrait pouvoir en produire 1 000 par jour pour tenir face à Moscou.
En attendant, pour protéger les villes, un réseau de centaines d'unités équipées de mitrailleuses est déployé sur le territoire. Mais la défense antiaérienne ukrainienne a « besoin de plus d'hommes et plus d'armes récentes », selon Vassyl.
Son équipe, selon lui, sera bientôt décimée. Lui souffre des problèmes « de tension, de dos, de genoux », « Wolf » cauchemarde du front et n'en dort plus, « Bely » a des nausées à chaque tir de mitrailleuse. Ils vont pourtant tous continuer le combat malgré tout. Au moins une nuit de plus.

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