
François Bayrou précise son budget 2026, les syndicats plus remontés que jamais
Lundi de Pâques et 8 mai ou autres, peu importe les jours, martèle-t-on au gouvernement, tant que le rendement pour l'État tourne autour des 4,2 milliards d'euros. Le document d'orientation transmis aux partenaires sociaux est formel : le projet de loi de finances examiné à l'automne portera bien la suppression de jours fériés, libre aux syndicats d'échanger jusqu'au 30 septembre au plus tard pour savoir lesquels.
Une sorte de main tendue… bien partie pour être repoussée. « La CFTC ne va pas participer à ce débat », a tranché sur BFMTV dimanche 10 août son président Cyril Chabanier. Le représentant conteste autant la rentabilité d'une telle mesure - en raison des pertes liées la baisse de la consommation - que « l'angle d'attaque » du gouvernement. Les mesures, estime-t-il devraient s'attacher à augmenter le taux d'activité des moins de 25 ans et des plus de 55 ans, actuellement en dessous de la moyenne. « Le problème central n'est pas de faire travailler davantage des personnes qui ont déjà un emploi », insiste-t-il. Un avis repris par Denis Gravouil, secrétaire confédéral CGT en charge de l'emploi, sur BFMTV ce lundi 11 août : « il n'y a que des perdants parmi les salariés. (...) Que ce soit ces deux jours-là ou d'autres, c'est le principe même de la suppression de deux jours de repos qui est scandaleux. »
De l'assurance-chômage au secteur médical
Si la mesure sur les jours fériés a cristallisé l'attention et est largement rejetée par les Français, elle n'est pas la seule à indigner les syndicats. Le projet de révision de l'accord assurance-chômage a été confirmé et précisé par le Premier ministre dans une lettre de cadrage datée du 8 août : le gouvernement y demande aux partenaires sociaux de parvenir à un accord d'ici le 15 novembre, avec l'objectif de dégager de 2 à 2,5 milliards d'euros d'économies par an en moyenne entre 2026 et 2029, et 4 à partir de 2030.
Sauf que le dernier accord assurance-chômage a été bouclé à l'automne 2024, avec de nouvelles règles permettant de dégager 2,3 milliards d'euros d'économie sur quatre ans, selon un calcul de l'Unédic. Ces dispositions, obtenues dans la douleur, ne sont entrées en vigueur qu' en avril. Et à l'idée de remettre déjà le sujet sur la table, les syndicats disent non. « Sept mois après, les prévisions économiques sont sensiblement identiques. Il n'y a donc aucune justification légale à exiger une nouvelle négociation », a cinglé l'intersyndicale dans un communiqué publié le 9 août.
Les autres dispositions du budget ne trouvent pas plus grâce à leurs yeux. Le 8 août, c'est la CGT qui est montée au créneau sur l'augmentation des franchises médicales. Alors que trois projets de décrets ont été transmis deux jours plus tôt par l'exécutif à la Caisse nationale d'assurance maladie (CNAM), la CGT a dénoncé une « mesure injuste, brutale, et profondément antisociale, qui confirme une fois de plus que le redressement du pays se fera, selon lui, sur le dos des plus fragiles. » À l'initiative de la CGT, FO, CFTC et UNSA, des assemblées générales sont en cours de préparation dans l'optique d'une « grève unie de toute l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris », ont annoncé les syndicats.
Rendez-vous le 1er septembre
Deux ans après la réforme des retraites, le projet de budget du gouvernement Bayrou a ressuscité l'intersyndicale. Le 22 juillet, c'est ensemble que CGT, Force Ouvrière, CFDT, CFTC, CFE-CGC, Unsa, Solidaires et FSU ont lancé une pétition pour s'opposer aux pistes du gouvernement. Trois semaines après son lancement, elle comptait ce lundi quelque 316 000 signatures.
En parallèle, les organisations syndicales se sont donné rendez-vous en septembre pour « examiner ensemble les moyens d'agir pour contrer ce nouvel accès de brutalité envers la société et le monde du travail », indique le communiqué. « Tout est sur la table » et « il y a quand même de fortes chances qu'une journée de mobilisation soit prévue », anticipe Cyril Chabanier.
Côté gouvernement pendant ce temps, l'heure est à la (tentative de) pédagogie. Ce, alors que selon un sondage Ifop pour LCI, 72 % des Français interrogés jugent « inéquitables » les efforts réclamés par le gouvernement. Une critique que François Bayrou refuse « d'entendre », selon ses propres mots. Tous les éléments sont réunis pour un automne bouillant et la marmite a déjà commencé à chauffer.
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