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«Sans nous, ils ne sont rien» : quel est ce collectif qui appelle à bloquer le pays à partir du 10 septembre ?

«Sans nous, ils ne sont rien» : quel est ce collectif qui appelle à bloquer le pays à partir du 10 septembre ?

Le Figaro2 days ago
En opposition à la «politique d'austérité» du gouvernement de François Bayrou, ce collectif aux leaders inconnus entend «mener une action pacifique pour dénoncer les injustices et reprendre le pouvoir».
Le gouvernement de François Bayrou va-t-il devoir faire face à un mouvement social d'ampleur dans quelques semaines ? Sur les réseaux sociaux circule depuis le 19 juillet l'appel d'un nouveau collectif, qui encourage les Français à se mobiliser contre les orientations budgétaires du gouvernement, déjà contestées par les élus de tous bords et les syndicats. Baptisé «Mobilisation 10 septembre», ce rassemblement plaide pour la «solidarité» entre travailleurs et un «arrêt total et illimité du pays à partir du 10 septembre».
Ceux qui se présentent comme des infirmiers, enseignants, chômeurs, mères de famille et jeunes précaires, souhaitent dire «stop à l'austérité Bayrou» qui, à leurs yeux, «sacrifie» leurs droits. «Deux jours fériés supprimés, coupes massives dans la santé, gel des retraites, suppression de milliers de postes publics. Ce plan injuste frappe les plus fragiles et détruit nos services essentiels», écrivent-ils sur leur site, appelant à «mener une action pacifique pour dénoncer les injustices et reprendre le pouvoir collectivement». «Sans nous, ils ne sont rien», brocardent aussi les auteurs.
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Ce mouvement s'inscrit dans un contexte où les principales représentations syndicales dénoncent également les dernières annonces du premier ministre. Dans une pétition lancée mardi 22 juillet sur le site Change.org, la CGT, la CFDT, FO, la CFE-CGC, la CFTC, l'Unsa, la FSU et l'union syndicale Solidaires s'élèvent contre la «brutalité sans nom» du plan présenté par le premier ministre et dénoncent les «sacrifices pour le monde du travail». Quelques mois après la réforme des retraites passée en force, «le gouvernement nous annonce à nouveau une litanie de mesures là encore, brutales, injustes et inefficaces», s'insurgent les représentants des salariés, pour qui «ça suffit». Le texte a réuni 36.156 signatures, en un peu moins d'un jour.
À lire aussi Budget 2026 : fronde généralisée contre le plan Bayrou
On ne «représente aucun parti»
Sur les réseaux sociaux, les appels à la mobilisation se multiplient - rappelant la colère venue de simples citoyens lors de la crise des «gilets jaunes». De son côté, le collectif pour une mobilisation le 10 septembre assure n'y «représenter aucun parti». «On est juste en colère (...) On rassemble quel que soit le bord politique», pointent-ils encore. Leur discours reprend toutefois des éléments de langage et combats plutôt marqués à gauche. Leur méthode s'articule autour de trois mots d'ordre : «boycott», «désobéissance» et «solidarité». Et de promettre : «à partir du 10 septembre 2025, on passe à l'action. Le mot d'ordre est simple : on arrête de faire tourner leur système».
Ce boycott pur et dur doit prendre une forme assez radicale. Le collectif appelle notamment le plus grand nombre à «ne plus acheter dans les grandes surfaces» faisant référence à Carrefour, Auchan et Amazon, à «retirer son argent des grandes banques complices de la spéculation et de la politique de casse sociale» citant la BNP Paribas et la Société Générale, ou encore à «refuser de consommer ce qui alimente le système : essence, fast-fashion, plateformes numériques prédatrices telles que Uber et Deliveroo». Ils plaident aussi pour «cesser de travailler dans la mesure du possible : prendre des congés, déposer des arrêts, ralentir volontairement la production (grève du zèle, grève du travail gratuit…)», ou encore «suspendre les paiements symboliques : ne plus valider ses tickets de transport, retarder ses impôts symboliquement pour dénoncer leur usage injuste». Parallèlement, ils conseillent de «soutenir les circuits courts : acheter local, échanger, partager, se débrouiller entre citoyens». Autant d'actions symboliques qui visent à «créer notre propre réseau économique temporaire».
Pour fédérer autour de lui, le collectif entend créer des groupes Telegram dans chaque ville mobilisée. «Ces espaces permettront d'accéder à des informations concrètes, de participer à des échanges et de coordonner les actions de manière autonome et efficace», précise-t-il. À ce stade, impossible de savoir combien de personnes sont mobilisées, mais le collectif invite tous ceux qui le souhaitent à rejoindre un groupe ou à en créer un. En outre, une «carte des rassemblements» a été mise en ligne.
Cet appel à une «censure populaire» a déjà rencontré un certain écho auprès de certains députés, là encore plutôt à gauche. François Ruffin souhaite «une censure populaire» du gouvernement dans la rue à la rentrée «avant la censure parlementaire».
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Droits de douane : environ 2000 entreprises françaises sont très exposées au marché américain
Droits de douane : environ 2000 entreprises françaises sont très exposées au marché américain

Le Figaro

time18 minutes ago

  • Le Figaro

Droits de douane : environ 2000 entreprises françaises sont très exposées au marché américain

Plus de 10% du chiffre d'affaires de ces sociétés tricolores dépend de leurs exportations aux États-Unis, alertent les douanes françaises dans une étude parue ce vendredi, alors que l'UE négocie avec Donald Trump. Quelque 2000 entreprises qui réalisent la moitié des exportations françaises vers les États-Unis sont exposées au marché américain pour 10% ou plus de leur chiffre d'affaires, et subiraient la moitié du choc des droits de douane additionnels, selon une étude des douanes françaises parue ce vendredi 25 juillet. Avec 48,6 milliards d'euros de biens exportés vers les États-Unis en 2024, dont l'essentiel par 14.700 entreprises des secteurs marchands (hors biens agricoles et financiers), le pays est la deuxième destination d'exportation de la France en valeur derrière l'Allemagne (78 milliards d'euros). Alors que le dénouement des négociations sur les droits de douane entre l'Union européenne (UE) et les États-Unis est espéré le 1er août, les discussions se poursuivent et un accord semblait se dessiner ces derniers jours avec des droits de douane américains ramenés à 15%, assortis d'exemptions dans le secteur aéronautique ou pharmaceutique. Temporairement, un droit de douane de 10% s'applique sur les exportations européennes vers les États-Unis. À lire aussi Quels sont les 11 départements français les plus vulnérables aux droits de douane de Donald Trump ? Publicité Taux de marge faible pour certaines entreprises La moitié des droits de douane additionnels pourrait donc peser sur environ 2000 entreprises françaises qui réalisent les trois quarts des exportations de matériel de transport (construction aéronautique et navale), de boissons ou de produits de la maroquinerie vers les États-Unis, indique l'étude. La capacité de ces entreprises à résister au choc de cette nouvelle donne douanière réside notamment dans les taux de marge : un taux élevé peut-être réduit par une entreprise afin de «conserver sa clientèle» ou d'«absorber en tout ou partie la hausse des droits de douane pour ses clients en abaissant ses prix», ajoute le document. Le taux de marge des entreprises exportatrices vers le marché américain s'établit en moyenne à 35,5% en 2024, contre 27,9% pour des entreprises en France en 2022, avec des situations contrastées selon la taille ou le secteur d'activité. Ainsi, un quart de ces entreprises ont un taux de marge inférieur à 11%, et un quart supérieur à 52,1%, relève l'étude. Dans l'hypothèse où les entreprises tenteraient de neutraliser intégralement la hausse des prix en réduisant le taux de marge, elles devraient les réduire de 0,6 point avec des droits de douane de 10%, et de près de 2 points avec des droits de douane à 30%. Compte tenu de l'exposition au marché américain et des taux de marge des entreprises, la situation serait «plus difficile pour les industries de fabrication de matériel de transport (construction aéronautique et navale)» et «pour les microentreprises et pour les entreprises indépendantes», estiment les auteurs.

« À cause » du contrôle aérien français, 6,5 millions de passagers de Ryanair ont été retardés en 2025, dénonce la compagnie
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« À cause » du contrôle aérien français, 6,5 millions de passagers de Ryanair ont été retardés en 2025, dénonce la compagnie

Ryanair gronde encore la France. Quelque 6,5 millions de passagers de la compagnie ont subi des retards depuis le début de l'année en raison des grèves et de la « mauvaise gestion » du contrôle aérien français, dénonce ce vendredi la première compagnie aérienne d'Europe. « Plus de 36 000 vols Ryanair et plus de 6 millions de passagers ont subi des retards entre le 1er janvier et le 22 juillet 2025 à cause de la mauvaise gestion du service de contrôle aérien français, du manque de personnel et de grèves récréatives », écrit la compagnie irlandaise Ryanair dans un communiqué. La compagnie aérienne appelle le ministre français des Transports Philippe Tabarot à prendre des mesures « urgentes » pour réformer ce service en estimant que « 90 % de ces retards auraient pu être évités ». Elle préconise de protéger les survols lors des grèves nationales et d'obliger les contrôleurs aériens à assurer un effectif complet pour les départs de la première vague chaque jour. D'après Ryanair, la France est le pays en Europe où le contrôle aérien cause le plus de retards pour ses passagers . À titre de comparaison, 3,8 millions de passagers ont subi des retards imputés aux contrôleurs aériens en Espagne, 1,8 en Allemagne, 700 000 au Royaume-Uni et 600 000 au Portugal, selon les statistiques citées par la compagnie. Dernière en date, la grève déclenchée par deux syndicats minoritaires d'aiguilleurs du ciel français les 3 et 4 juillet, réclamant une amélioration des conditions de travail et des effectifs plus importants , a touché plus d'un million de passagers et coûté environ 120 millions d'euros aux compagnies européennes, selon l'organisme de surveillance du trafic Eurocontrol. La compagnie aérienne britannique EasyJet avait elle aussi dénoncé « les coûts importants » liés à ce mouvement social lors de la publication de ses résultats du troisième trimestre, le 17 juillet.

Pourquoi l'UE a visé deux banques chinoises dans son dernier paquet de sanctions contre la Russie
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time20 hours ago

  • Le Figaro

Pourquoi l'UE a visé deux banques chinoises dans son dernier paquet de sanctions contre la Russie

Réservé aux abonnés DÉCRYPTAGE - Les Européens ont ciblé pour la première fois deux entités financières chinoises dans leur 18e paquet de mesures restrictives à l'égard de Moscou. Bruxelles accuse régulièrement Pékin de soutenir l'économie de guerre russe. Un dix-huitième paquet de sanctions mais une grande première. L'Union européenne, qui a annoncé vendredi 18 juillet une nouvelle série de mesures restrictives contre la Russie, cible pour la première fois deux banques chinoises. Jusqu'ici, Bruxelles avait bien sanctionné des entreprises du géant asiatique, accusées d'aider Moscou dans sa guerre en Ukraine, mais jamais des institutions financières. Une décision qui a aussitôt provoqué la fureur de Pékin. Il y a quelques semaines, le ministre des Affaires étrangères chinois, Wang Yi, menaçait déjà l'UE de représailles si Bruxelles passait à l'acte. Lundi 21 juillet, le ministère chinois du Commerce a à son tour dénoncé des sanctions «portant gravement atteinte aux relations commerciales, économiques et financières» sino-européennes. Et mercredi 23 juillet, ce même ministère a annoncé avoir «solennellement» protesté auprès du commissaire européen au Commerce, Maros Sefcovic, à l'occasion d'une rencontre bilatérale. Les deux banques chinoises concernées sont la Heihe Rural Commercial Bank et la Heilongjiang Suifenhe Rural Commercial Bank, deux institutions régionales situées près de la frontière avec la Russie. Il est désormais interdit à tout opérateur de l'UE de conclure, sous quelque forte que ce soit, des transactions avec elles.

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