
«À cinq minutes près, on sautait tous» : un adolescent sauve les habitants d'un immeuble en flammes à Vénissieux
Après avoir tout juste réchappé d'un incendie dans lequel ils auraient «tous pu y passer», les voisins du 10 rue Georges Marrane à Vénissieux, dans le quartier Viviani limitrophe de Lyon, n'ont qu'un prénom à la bouche : «Corentin». «Il y a eu un bon Dieu, mais c'est surtout à lui que je dis merci. À cinq minutes près, on sautait tous», raconte Anne, habitante du cinquième étage de l'immeuble, encore sous le choc.
Jeudi 14 août, sur les coups de 13h30, le jeune homme de 19 ans a probablement sauvé la vie de tout un immeuble, en allant prévenir chaque habitant d'un départ de feu dans un logement situé au cinquième étage, juste au-dessous du sien. «J'ai entendu l'alarme incendie de l'appartement dont la porte était ouverte. Et quand j'ai regardé par le balcon, j'ai vu une fumée noire, épaisse, et des flammes d'au moins trois mètres», raconte-t-il.
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Des bouteilles de gaz sur le balcon
S'ensuit alors une course contre-la-montre : tandis qu'il fait descendre sa famille par les escaliers, Corentin, torse nu et sans chaussure, se «rend compte que les autres (résidents) ne sont pas au courant et qu'ils risquent gros». «Par instinct et sans réfléchir, je suis allé toquer à toutes les portes», retrace-t-il avec humilité.
«Personne n'avait senti l'odeur. Dès qu'il est arrivé, mon mari m'a dit 'essaie de prendre des seaux d'eau', mais quand on s'est retrouvés devant la porte de l'appartement d'où était parti le feu, on a vu qu'il y avait trop de flammes», témoigne encore Anne. Tandis que le couple «descend en catastrophe», Corentin, lui, entre dans l'appartement à l'origine du sinistre pour secourir la famille.
Au fond du salon, sur le balcon, il découvre une trottinette en flammes, dont la batterie est à l'origine de l'incendie, selon les constatations postérieures des pompiers, qui ont précisé qu'elle était entreposée à côté de plusieurs bonbonnes de gaz. Sans l'intervention des soldats du feu, les trois derniers étages du bâtiment auraient été soufflés.
«Dans l'immeuble, beaucoup m'ont vu naître»
Le jeune homme a poursuivi son entreprise jusqu'au premier étage, rassurant les voisins paniqués. «Ça se bousculait, tout le monde criait. Alors j'ai crié 'calmez-vous, tout va bien se passer, descendez par les escaliers'», raconte-t-il, se souvenant avoir «tapé dans le dos» de certains pour «leur donner un peu de courage». «J'ai fait des rondes pour m'assurer que tout le monde était parti, et une fois que j'étais sûr d'être seul, j'ai rejoint tout le monde en bas», relate-t-il très calmement.
Il faut dire que, dans cet immeuble du parc de logements sociaux de la Métropole de Lyon, beaucoup partagent un même palier depuis la construction des lieux en 1996. «Certains m'ont vu naître. Je refusais l'idée que quelqu'un soit blessé ou meurt dans cet incendie, c'est la seule chose qui m'obsédait», témoigne le jeune homme, dont le récit est entrecoupé par des quintes de toux, stigmates de la fumée inhalée pendant de longues minutes.
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Avertis par une femme qui rendait visite à son frère habitant au troisième étage, les pompiers sont arrivés entre 15 et 20 minutes sur les lieux et ont pu rapidement circonscrire le feu. «On a tous eu un contrecoup quand on a compris qu'on avait échappé au pire», confie Christelle, la mère de Corentin qui venait juste de rentrer dans l'appartement au moment où le feu s'est déclaré.
Appartement squatté
Le soulagement a rapidement laissé place à la colère envers la famille qui occupait l'appartement à l'origine le feu. Une famille qui squattait les lieux, selon les dires des voisins confirmés au Figaro par plusieurs sources proches du dossier. «Ils se sont enfuis avant tout le monde et, en bas, ils regardaient l'incendie avec le sourire», assure un voisin qui ne souhaite pas être identifié.
«Ça fait un an et demi que ça dure, qu'on voit des trucs être jetés par la fenêtre et qu'on alerte Alliade Habitat (du groupe de logements sociaux Action Logement, NDLR). Ça devait arriver. Dès lundi, nous allons porter plainte», affirmait vendredi David, habitant du sixième étage, qui était au travail lorsque les faits se sont déroulés, et dont la famille a été mise hors de danger par Corentin.
Ce lundi, le bailleur social indique au Figaro avoir effectivement reçu un signalement de violation de domicile de la part du locataire officiel, dont l'appartement était squatté, en date du 31 juillet. Selon nos informations, ce dernier continuait de payer son loyer, tout en vivant chez sa mère et en continuant de passer régulièrement chez lui.
Procédure lancée par le bailleur
Une première remontée d'information avait été effectuée par les employés de terrain d'Alliade une semaine plus tôt. Une procédure avait été lancée par les services du bailleur, précise ce dernier. La famille qui occupait illégalement l'appartement est introuvable depuis les faits. Ses membres se trouvent en situation irrégulière sur le territoire français.
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Quant au locataire officiel, il ne pourra pas réintégrer son domicile, ravagé par les flammes. «Il n'y a plus rien, tout a brûlé», témoigne une voisine dans une vidéo remise au Figaro montrant l'étendue des dégâts.

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