
Le jour du dépassement arrive plus tôt que jamais cette année, ce qui se cache derrière cet indicateur phare
Cette année, plus qu'aucune autre, cette date arrive avec beaucoup d'avance. Car il n'aura fallu que sept petits mois à la population mondiale pour atteindre ce fameux jour du dépassement. Et c'est ce jeudi 24 juillet. À titre de comparaison, le jour du dépassement 2024 avait eu lieu le 1er août, le 2 août en 2023 ou le 16 août si l'on remonte jusqu'en 2020.
Comme le souligne Le Monde en partant de ce constat alarmant pour la préservation des ressources naturelles et l'accélération du changement climatique, il faudrait l'équivalent de 1,8 planète pour subvenir à l'ensemble des besoins de l'humanité. De son côté, l'ONG WWF met en perspective cette donnée en indiquant que « si tous les humains consommaient comme les Français, le jour du dépassement aurait eu lieu le 19 avril ».
Ce bilan qui a surtout une valeur pédagogique est résumé par WWF en expliquant qu'à partir de vendredi, nous vivrons « à crédit écologique en entamant le capital naturel nécessaire au maintien de la vie ». Ainsi, « l'eau, la terre ou les forêts que nous consommerons ne seront pas remplacées ».
L'humanité vit à crédit
Bien que la méthode de calcul de ce « jour du dépassement » soit parfois remis en cause, voici comment elle fonctionne. L'ONG Global Footprint Network se base sur deux notions principales : celle d'empreinte écologique de la population et celle de biocapacité.
La première revient à calculer « l'ensemble des ressources naturelles dont l'humanité a besoin pour se nourrir, se loger, se déplacer et compenser les déchets qu'elle génère, y compris les gaz à effet de serre ». On obtient alors une empreinte globale, qui dépend du nombre d'habitants sur un territoire donné et de leur mode de vie. Une première raison expliquant pourquoi le calcul final est soumis à interprétation. La seconde revient à calculer la biocapacité d'un territoire − en l'occurrence l'ensemble du globe − en estimant « la surface nécessaire pour produire des ressources naturelles et services écologiques renouvelables », comme l'explique encore Le Monde en s'appuyant sur la méthodologie de l'ONG.
Chaque pays est donc passé au crible, à l'aide d'un grand nombre de données disponibles et actualisées chaque année. Ce qui donne des estimations finales autour de 12 milliards d'hectares globaux concernant la biocapacité de la planète. Contre près de 20 milliards d'hectares utilisés par an par les humains. Soit 1,7 fois plus.
Cette différence entre la consommation et les rejets néfastes de l'homme dans son environnement est donc convertie en dette. Raison pour laquelle un jour de l'année est défini pour illustrer ce dépassement. De quoi permettre d'indiquer à partir de quel moment de l'année l'humanité vit « à crédit », comme le souligne encore WWF. Et comme on peut le voir illustré dans le graphique ci-dessous, produit par Global Footprint Network.
Le jour du dépassement estimé pour chaque année entre 1971 et 2025.
Une « dette écologique » toujours plus grande
Ces données sont toutefois à nuancer puisqu'elles sont réajustées chaque année. Ainsi, le jour du dépassement arrive cette année 8 jours plus tôt qu'en 2024 si l'on applique la même méthode de calcul qu'en 2024. Ce qui s'explique, en partie, à cause « des ajustements de données scientifiques (notamment la réévaluation à la baisse de la capacité de séquestration carbone des océans) », indique WWF. Mais si la méthode de calcul utilisée avec les données de 2025 était appliquée à 2024, le jour du dépassement de l'année dernière aurait eu lieu le 25 juillet, comme le souligne Le Dauphiné Libéré.
Pour autant, il ne faut pas croire que ce réajustement annuel est un bon signe en évoluant peu d'une année à l'autre. Car chaque année, l'humanité ne fait que creuser davantage sa « dette écologique ».
Ce calcul annuel est aussi remis en cause en raison des « raccourcis » obligatoires pour rendre cet indicateur compréhensible pour le plus grand nombre. Mais il est vrai qu'il fausse certaines données, qui devraient plutôt être calculées pays par pays, compte tenu des disparités d'un territoire à l'autre. Certains pays ont en effet une « biocapacité supérieure » à d'autres. Le Monde cite comme exemple le Brésil qui a une biocapacité cinq fois plus élevée que la Macédoine grâce à la forêt amazonienne.
Mais le but de ce calcul est bien d'ouvrir les yeux du grand public sur l'état de notre planète et l'accélération du dérèglement climatique entraîné par l'accumulation de gaz à effet de serre dans l'atmosphère. Le jour du dépassement reste donc un indicateur fiable, même si imparfait. C'est ce que revendique auprès du Monde Matthieu Jousset, de la fondation GoodPlanet : « Cette étude utilise des données qui sont généralement analysées séparément (émissions de gaz à effet de serre et impacts de nos comportements sur la biodiversité). Son intérêt est d'adopter une approche globale qui permette au grand public de se familiariser avec un budget écologique qu'il ne peut dépasser ». Et surtout de mieux « incarner l'enjeu climatique ».
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