
Donald Trump instrumentalise les droits de douane pour apporter son soutien à Jair Bolsonaro et déclarer la guerre à Lula
Donald Trump a exposé les motifs de sa décision dans une lettre adressée à Luiz Inacio Lula da Silva lui-même et rendue publique sur les réseaux sociaux. « La manière dont le Brésil traite l'ex-président Bolsonaro – un dirigeant hautement respecté dans le monde entier durant son mandat, y compris par les Etats-Unis – est une honte internationale. Ce procès ne devrait pas avoir lieu. C'est une chasse aux sorcières qui doit cesser IMMÉDIATEMENT ! », torpille le républicain.
Dans son courrier, Donald Trump dénonce également les « attaques insidieuses » que le Brésil pratiquerait contre « les élections libres » et la « liberté d'expression », pointant du doigt les tentatives de la justice locale pour réguler les réseaux sociaux. « Je vous prie de comprendre que le taux de 50 % est bien inférieur à ce qui serait nécessaire pour établir un terrain de jeu équitable entre nos deux pays », insiste le président américain, qui menace d'appliquer une hausse supplémentaire de 50 % des tarifs douaniers en cas de représailles de Brasilia.
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LeMonde
18 minutes ago
- LeMonde
Droits de douane : comment Trump diversifie l'usage de ses menaces à des fins économiques, diplomatiques ou idéologiques
Donald Trump a ajouté, samedi 12 juillet, l'Union européenne à sa liste des pays menacés de nouvelles taxes douanières. Dans un message publié sur son réseau social privé, devenu plus que jamais le principal canal d'information de la Maison Blanche, le président des Etats-Unis a assuré que les produits importés en provenance de l'Union européenne seraient frappés d'une surtaxe de 30 % en l'absence d'un accord conforme à ses vues, à savoir un marché européen « complètement ouvert » aux produits américains. Le 7 juillet, Donald Trump avait pris acte de l'absence de résultats de ses menaces en matière commerciale en repoussant par décret au 1 er août la date butoir à partir de laquelle s'appliqueraient les hausses unilatérales annoncées le 2 avril et qui avaient déjà fait l'objet de premiers reports. Ces derniers ont valu au président des Etats-Unis un acronyme peu flatteur, TACO, pour « Trump Always Chickens Out » (« Trump finit toujours par se dégonfler »). Les marchés sont d'ailleurs pratiquement restés de marbre lorsque le locataire de la Maison Blanche a de nouveau agité des menaces de hausses dans des lettres expédiées aux principaux partenaires commerciaux des Etats-Unis, dont la Corée du Sud et le Japon, le 8 juillet.


Courrier International
28 minutes ago
- Courrier International
Trump annonce 30 % de droits de douane pour l'Union européenne et le Mexique
Depuis le début de la semaine, le président américain Donald Trump partage sur sa plateforme Truth Social les lettres qu'il envoie à différents dirigeants du monde entier concernant les droits de douane. Jeudi, il annonçait dans un long entretien téléphonique à NBC que l'Union européenne allait, elle aussi, recevoir sous peu une lettre. C'est chose faite depuis ce samedi. Ainsi ' l'Union européenne (UE) mais aussi le Mexique rejoignent la liste grandissant des pays dont les produits vont être soumis à des surtaxations douanières à partir du 1er août ' indique CNN. ' Dans ces deux lettres distinctes, Trump indique que toutes les importations seront taxées à hauteur de 30 %, à l'exception des tarifs spéciaux de l'acier et l'aluminium, ou encore de l'automobile (taxé à 25 %). La guerre tarifaire de Trump, résumé des épisodes précédents 1 er février Décrets présidentiels imposant des taxes douanières sur les marchandises importées de 25 % pour le Mexique et le Canada et de 10 % pour la Chine. 3-4 février Suspension des taxes vis-à-vis du Mexique. Sursis d'un mois pour le Canada. Mars Première salve de taxes américaines. Contre-mesures ciblées de la Chine (poulet, blé, maïs, soja…). 2 avril Le 'jour de la libération' de Donald Trump fixe des droits de douane 'réciproques' pour une soixantaine de pays, dont 46 % pour le Vietnam, 34 % pour la Chine, 27 % pour l'Inde. 7 avril Les taxes américaines sur les produits chinois sont portées à 104 %. 9 avril L'Europe menace les États-Unis de contre-mesures ciblées (moto, soja, volaille). 10 avril Trump suspend pour quatre-vingt-dix jours ses droits 'réciproques', réduisant les taxes à 10 %, sauf pour la Chine (145 %). Pékin répond par une taxe de 84 %. L'Europe suspend sa riposte. 12 avril Les taxes américaines sur la tech chinoise repassent à 20 %. 4 mai Trump annonce des droits de douane à 100 % sur les films diffusés aux États-Unis et produits à l'étranger. 8 mai Accord entre les États-Unis et le Royaume-Uni, qui devra acquitter 10 % de droits sur ses exportations américaines. 12 mai Première désescalade majeure de la guerre tarifaire : suspension de quatre-vingt-dix jours par la Chine et les États-Unis de leurs taxes réciproques. 25 mai Prolongation jusqu'au 9 juillet de la pause pour l'Europe, devant l'impasse des négociations. 2 juillet Trump annonce un accord avec le Vietnam, qui paiera 20 % sur ses exportations américaines et 40 % pour les produits en transit pour les États-Unis. 7 juillet Trump annonce qu'il va envoyer des lettres pour avertir ses partenaires qu'ils devront négocier un accord ou faire face à une nouvelle hausse au 1 er août. Le président menace aussi 'tout pays s'alignant sur les politiques antiaméricaines des Brics' de 10 % de droits de douane supplémentaires. Afficher la suite Concernant l'UE, il ' avait initialement annoncé une taxe de 20 % début avril, avant de la baisser à 10 % à l'occasion d'une pause qui devait être l'occasion de négociations. Mais furieux du manque d'avancée dans les négociations avec le bloc des 27, il avait fini par brandir la menace d'une taxe de 50 % sur les marchandises en provenance de l'UE à compter du 1er juin ', rappelle Bloomberg. Déficit commercial Le président américain justifie sa décision d'une taxation douanière s'élevant à 30 % par un supposé déficit commercial des États-Unis vis-à-vis de l'UE qu'il considère comme une 'menace majeure' pour l'économie et la sécurité nationale américaines. Il écrit dans sa lettre, dont des extraits sont publiés par The Guardian, adressée à Ursula von der Leyen : ' Nous avons eu des années pour discuter de nos relations commerciales avec l'Union européenne. Et nous avons conclu que nous devions en finir avec ces déficits commerciaux importants et persistants, engendrés par vos politiques tarifaires et non tarifaires et vos barrières commerciales '. Il insiste : ' Notre relation a été, malheureusement, loin d'être fondée sur la réciprocité '. La présidente de la Commission européenne a répondu à Donald Trump via un communiqué. Elle y a exposé son point de vue, insistant sur le fait qu'imposer 30 % de droits de douane aux produits européens ' perturberait les chaînes d'approvisionnement transatlantiques essentielles, au détriment des entreprises, des consommateurs et des patients des deux côtés de l'Atlantique'. Celle qui se dit favorable à la poursuite de négociations d'ici le 1er août ' prendra toutes les mesures nécessaires pour sauvegarder les intérêts de l'UE, y compris l'adoption de contre-mesures proportionnées si cela s'avère nécessaire'. Migrants et narcotrafic ' Dans sa lettre adressée à la présidente mexicaine Claudia Sheinbaum, Trump a indiqué que le pays l'avait 'aidé à sécuriser la frontière' vis-à-vis de l'immigration illégale mais que ce n'était pas suffisant', rapporte Bloomberg. Et il ajoute que si Mexique parvient à 'maîtriser les Cartels [de la drogue] et à arrêter le flux de Fentanyl [vers les États-Unis] ', des ajustements à ces tarifs douaniers pourraient être envisagés.


Les Echos
30 minutes ago
- Les Echos
Droits de douane : à Bruxelles se pose désormais la question des représailles
Ayant été informée à l'avance, Ursula von der Leyen a publié, samedi sur X, sa réponse à la lettre de Donald Trump imposant des droits de douane de 30 % sur les marchandises européennes moins d'une heure après son officialisation. La présidente de la Commission, dans le registre lexical mesuré habituel de Bruxelles, expose - encore une fois - les risques de la situation conflictuelle actuelle : « imposer des droits de 30 % sur les exportations européennes perturberait des chaînes de valeur transatlantiques essentielles, au détriment des entreprises, des consommateurs et des patients des deux côtés de l'Atlantique ». Menaces de Trump Médecin de formation, Ursula von der Leyen met donc l'accent sur le sujet particulièrement critique des médicaments et des produits pharmaceutiques, dont les chaînes de valeur sont très imbriquées entre l'Europe et l'Amérique. Elle met surtout en avant la bonne volonté des négociateurs européens jusqu'ici : « l'UE a toujours donné la priorité à une solution négociée avec les Etats-Unis, reflétant notre engagement pour le dialogue, la stabilité, et un partenariat transatlantique constructif ». Depuis le retour de Donald Trump à la Maison-Blanche, l'UE se pose comme le seul bloc commercial de cette taille à respecter le droit international et l'esprit du multilatéralisme. A 30% tariff on EU exports would hurt businesses, consumers and patients on both sides of the Atlantic. We will continue working towards an agreement by August 1. At the same time, we are ready to safeguard EU interests on the basis of proportionate countermeasures. — Ursula von der Leyen (@vonderleyen) July 12, 2025 La présidente de la Commission explique ensuite qu'elle continuera de « prendre les décisions nécessaires à la préservation des intérêts européens, y compris par l'adoption de contre-mesures proportionnées si nécessaire ». Dans sa lettre, Donald Trump l'a mise en garde contre des représailles : « si pour une raison ou une autre vous décidez d'augmenter vos tarifs et que vous répliquez, alors, quel que soit le niveau d'augmentation que vous choisissez, nous ajouterons le même aux 30 % que nous vous appliquons ». Réunion des ministres du Commerce Les Européens devront se décider dès lundi, quand expire la suspension d'un premier paquet de contre-mesures douanières. Conçu pour répondre aux premiers droits de douane américains sur l'acier et l'aluminium européen, il avait été suspendu en avril pour donner du temps à la négociation, en gage de bonne volonté. Après une réunion des représentants permanents des Vingt-Sept dimanche après-midi, les ministres du Commerce de l'UE se réunissent lundi à Bruxelles et échangeront sur l'opportunité de déclencher ce paquet. Il est très modeste, portant sur seulement 21 milliards d'euros de marchandises américaines. La Commission en a élaboré en mai un deuxième, d'un volume de 95 milliards d'euros, qui n'est pas finalisé. Les Etats membres, traditionnellement, demandent à retirer de la liste de l'exécutif des produits trop sensibles pour leur économie. Ce deuxième train peut être validé très rapidement. « Provocation délibérée » L'UE s'est en outre dotée dans la dernière législature de nouveaux outils de défense commerciale, notamment un instrument anti-coercition qui donne à la Commission un large spectre de moyens d'action. Marie-Pierre Vedrenne, membre centriste de la Commission du Commerce international du Parlement européen, milite pour la fermeté : « l'instrument anti-coercition doit être mis sur la table dès lundi au Conseil Commerce. J'appelle également la Commission européenne à finaliser sans délai un paquet de mesures de rétorsion ciblées. Les premières mesures doivent être activées immédiatement ; les secondes prêtes à l'emploi ». Publicité Son raisonnement : « si nous avons doté l'Europe d'outils pour garantir la stabilité économique, faire respecter le droit international et défendre nos intérêts stratégiques, c'est précisément pour faire face à ce type de provocation délibérée ». Enjeux économiques et militaires Il est possible qu'Ursula von der Leyen fasse montre de plus de prudence. Dans sa propre lettre, elle se dit « prête à continuer à oeuvrer à un accord d'ici le 1 er août ». Si elle reste dans la même logique que jusqu'ici, cela peut laisser penser qu'elle n'appuiera pas encore sur le bouton. L'Union européenne joue gros dans ces négociations inhabituelles, « plus politiques qu'économiques », selon un diplomate européen. Non seulement pour ses entreprises exportatrices. Mais aussi pour son image de puissance commerciale dans le monde. Quel est le bénéfice de son marché de 450 millions de consommateurs aisés si elle ne peut décrocher un meilleur accord que le Royaume-Uni ? La redéfinition de la relation transatlantique a aussi une dimension de sécurité, à un moment où la place des Etats-Unis dans l'OTAN est en question. Plusieurs Etats membres faiblement exportateurs et proches du front ukrainien souhaitent ménager Washington sur le front commercial pour s'assurer son soutien militaire en Europe. Intérêt général Pour Céline Imart, eurodéputée conservatrice (PPE), « l'intérêt général nous oblige à avancer ensemble : Parlement, Conseil, Commission. Et à ceux qui voulaient renverser la Commission hier et offrir une crise institutionnelle à Trump sur un plateau d'argent, no comment… » Jeudi dernier, le Parlement a rejeté une motion de censure contre Ursula von der Leyen, déposée par l'extrême droite qui lui reproche sa gestion des commandes de vaccins anti-Covid. La présidente de la Commission, dans son discours dans l'hémicycle avait souligné le contraste entre la dimension politicienne de la démarche et la gravité des enjeux du moment.