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« Il ne fallait pas une étape de montagne de plus » : Tadej Pogacar entre fatigue et lassitude à deux jours de l'arrivée du Tour de France 2025

« Il ne fallait pas une étape de montagne de plus » : Tadej Pogacar entre fatigue et lassitude à deux jours de l'arrivée du Tour de France 2025

L'Équipe25-07-2025
Sur le point de remporter son quatrième Tour de France, Tadej Pogacar masque de plus en plus difficilement sa lassitude de disputer des courses de trois semaines.
La veille, en haut du Col de la Loze, il comptait les jours. Vendredi, sous un rideau de pluie, Tadej Pogacar égrenait carrément les dix-neuf kilomètres de l'ascension, les derniers de ce Tour qui lui semble interminable, entre la chute à Toulouse, la rencontre avec le coffre de la voiture de Visma au départ de Vif et le coup d'épaule involontaire d'un membre de la sécurité sur la ligne, à La Plagne, après un sprint timide pour la deuxième place avec Jonas Vingegaard. Le Slovène, finalement 3e de la 19e étape, ne cache plus son empressement de plier les gaules et de rejoindre son domicile monégasque.
La dernière journée en haute montagne fut encore longue pour le champion du monde, qui constate que son équipe, privée de Joao Almeida depuis Châteauroux, tire la langue chaque jour un peu plus, et lui-même commence à rouler sur la réserve. Vendredi, ses attaques à 14 puis à 7 kilomètres de l'arrivée n'avaient rien à voir avec les fulguropoings assénés ces derniers mois. Au pied de son car, son staff soufflait d'en finir avec la montagne - « il ne fallait pas une étape de montagne de plus » - et rembobinait une saison où il n'a pas tant couru (41 jours de course, contre 50 l'an passé à la même époque) mais où il a beaucoup gagné (15 victoires) et puisé dans des défis qui lui ont réussi (Strade Bianche, Tour des Flandres, Liège-Bastogne-Liège, Flèche Wallonne), d'autres qui lui ont résisté (Milan-San Remo, Paris - Roubaix).
« Bataille des nerfs » et signes d'agacement
« Je suis évidemment fatigué, admettait l'intéressé, vendredi. Et puis, ça n'a pas été facile, avec les coureurs qui m'attaquaient de tous les côtés, du premier au dernier jour, d'être concentré et motivé. Donc oui, je comptais les kilomètres, j'allais à mon rythme en espérant que personne n'attaquerait par derrière. » Cette approche de petit comptable ne lui ressemble pas mais, parce que les années précédentes il roulait « full gas », comme il dit souvent, et qu'il offrait de la prise à son adversaire de Visma-Lease a bike (2022 et 2023), il a accepté de devoir gérer, contre-nature. Comme quand, inexplicablement, il n'est pas allé chercher Thymen Arensman, pourtant à portée de fusil dans le dernier kilomètre.
Pogacar en a-t-il marre ?
« On a surtout vu une bataille des nerfs, analysait après coup Mauro Gianetti, le manager général d'UAE. Vingegaard pensait que Tadej allait attaquer assez tôt pour revenir sur Arensman et sûrement que Tadej espérait que Vingegaard attaque également et puis, finalement, ni l'un ni l'autre n'a essayé. » Cette guéguerre psychologique, dont les deux équipes avaient usé l'an passé, lui pèse forcément et il s'ennuie probablement de devoir calculer ses coups de pédales, de constater que le vélo n'est plus un jeu.
Ce n'est pas la première fois qu'il montre des signes d'agacement. L'an passé, sur le Giro, il ne comprenait pas de devoir tous les jours « répondre aux mêmes questions », de se plier à un protocole long et épuisant. Lors de la victoire de son équipier et ami Tim Wellens à Carcassonne, il a exprimé, bras levés et en soufflant, son exaspération face aux journalistes qui, à ses yeux, torpillaient leur bonheur partagé par des interrogations polémiques. À 26 ans, la pression fissure son image de gamin, qu'il n'est plus mais qui fonctionne encore à la carotte.
La Vuelta, de l'évidence à l'incertitude
Dans l'entretien que Jeroen Swart nous a consacré, le directeur de la performance de la formation émirienne cible sa fraîcheur mentale et se demande « combien de temps on peut le maintenir à ce niveau et ce n'est plus une question d'âge mais principalement de motivation. Avec Tadej, le plus important est de maintenir son enthousiasme et lui adore ce qui est nouveau, comme de s'essayer sur Paris-Roubaix ou tenter de gagner Milan San Remo. Quelque part, le Tour est un casse-tête. Vous devez être bon sur les chrono, en montagne, rester en bonne santé, ne pas tomber, mais il n'y a rien de nouveau (pour lui). »
Si, l'an prochain, la quête d'un cinquième Tour sera paradoxalement plus simple pour lui, car il sera lié à l'histoire, se pose dorénavant la question de la Vuelta (23 août-14 septembre). En stage cet hiver, il avait été acté qu'il disputerait deux grands Tours (comme l'an passé) et, à partir du moment où le Giro a été raturé de son agenda, il semblait évident qu'il irait en Espagne à la fin de l'été, là où il s'était révélé pour la première fois sur un grand Tour (3e du général et trois victoires d'étapes en 2019) et qu'il aimerait remporter.
À l'entendre pendant la Grande Boucle, ce n'est plus du tout sûr et son staff, pour le préserver, n'en fait pas des tonnes sur le sujet non plus. « Je ne sais pas si je veux passer encore un mois entier loin de la maison », a avoué Pogacar. En revanche, les Championnats du monde au Rwanda, sur quelques jours, avec la perspective de garder son maillot arc-en-ciel, ça, oui, cela l'excite encore.
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