Alex Lanier de retour à l'Open du Japon, le tournoi où il s'est révélé sur la scène mondiale
Pour éviter de souffrir du décalage horaire, Alex Lanier est arrivé à Tokyo plus d'une semaine avant le début de l'Open du Japon. Et pour bien se préparer en vue de la compétition qui s'ouvre ce mardi, le Français s'est trouvé une place dans un club de l'élite tokyoïte, rejoint également par le Danois Anders Antonsen, l'actuel n°2 mondial.
Le Normand (20 ans) a fait tout ce qu'il fallait pour vivre de belles retrouvailles avec le plus grand tournoi nippon. En août 2024, c'est là qu'il s'était révélé sur la scène internationale du badminton. Deux semaines après des JO de Paris qui s'étaient disputés sans lui, Lanier était devenu à 19 ans le plus jeune vainqueur d'un Super 750 et le premier Français à s'imposer à ce niveau.
Un an plus tard, le voilà de retour sur les terrains de son exploit. Pas exactement dans la même salle puisque l'organisation est tournante et qu'elle s'est déplacée de Yokohama à Tokyo, mais de quoi quand même raviver de tendres souvenirs. « Il y aura forcément un petit truc en arrivant, pensait-il avant son départ de Paris. J'y ai vécu quelque chose de fort, ça sera sympa. »
Avec le niveau qu'il a affiché depuis, l'actuel n°8 mondial aurait sans doute approché le top 10 même sans triompher là-bas. Mais l'Open du Japon l'a fait entrer de manière spectaculaire dans une nouvelle dimension. Lanier venait de passer 29e mondial, il n'avait jamais disputé un tournoi de cette ampleur, et pourtant il a battu les meilleurs, y compris le numéro 1 mondial. Un chemin s'est tracé, la suite l'a confirmé : demi-finales à l'Open du Danemark et au All England, victoire à l'Orléans Masters et titre de champion d'Europe 2025.
Un succès construit durant la période olympique
Avec le recul, comment analyse-t-il son succès, le plus grand coup d'éclat du badmigton français en simple hommes ? Le Normand se souvient avoir créé des conditions propices durant la période olympique. Il y a accompli « de grosses séances d'entraînement », venues conclure une succession de tournois à la difficulté croissante : « J'avais joué énormément de Challenges, donc je savais comment aller loin. Et j'avais terminé par l'Open du Canada (finale en Super 500), où j'avais croisé de bons joueurs. »
Une fois sur le court à Yokohama, Lanier avait sorti d'entrée le Malaisien Lee Zii Jia, médaillé de bronze à Paris. Et il avait enchaîné, doté d'un coup de raquette un peu spécial : « Est-ce qu'il y avait quelque chose d'exceptionnel, je ne sais pas. Mais je sais que je jouais particulièrement bien, c'était comme ça. Je n'étais pas non plus surpris, c'est juste qu'il y avait beaucoup moins de fautes que d'habitude. Du positif tout le temps, comme un cercle vertueux. » Une spirale qui ne s'interromprait ni en demi-finales face au Chinois Shi Yuqi (n°1) ni en finale face au Taïwanais Chou Tien-Chen (n°10).
« Il y avait un petit côté innocent, tu arrives tout bien, tout frais »
Alex Lanier
Le 25 août 2024, Lanier a écrit l'histoire du bad et, pour l'instant, rien n'a surpassé pour lui cette consécration, vécue dans une candeur presque enfantine. « Je pense que c'est le plus grand moment de ma carrière, estime-t-il, en mettant dans la balance son titre de champion d'Europe. Les autres tournois sont incroyables à leur manière, mais ils sont un peu plus attendus. C'étaient d'autres contextes. Là, j'avais l'impression de n'avoir jamais aucun problème. Il y avait un petit côté innocent, tu arrives tout bien, tout frais. »
Cette semaine, la même naïveté ne peut plus être au rendez-vous. Lanier aborde l'Open du Japon en tenant du titre et en tête de série n°8, qui ne peut affronter un joueur mieux classé au premier tour. Le grand monde lui a bien ouvert ses portes. Il s'agit maintenant de lui appartenir pour longtemps.
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