
Le pétrole chute, entre offre excédentaire et craintes commerciales
«Les stocks mondiaux de pétrole sont susceptibles d'augmenter en raison d'une offre excédentaire sur le marché pétrolier, ce qui se traduit généralement par une baisse des prix du brut», explique auprès de l'AFP Rob Thummel, de Tortoise Capital. La hausse des quotas de production menée par l'Arabie saoudite et sept autres membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole et ses alliés (Opep+) présente, entre autres, un risque d'offre trop abondante.
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En outre, la date butoir du 1er août, donnée par le président américain Donald Trump aux partenaires commerciaux des États-Unis pour parvenir à un accord sur les droits de douane, approche. Les surtaxes douanières brandies par l'administration Trump font peser des incertitudes sur la croissance mondiale, avec des répercussions potentielles sur la demande dans le secteur pétrolier.
Stocks de brut
Le groupe parapétrolier américain Halliburton a d'ailleurs publié mardi un bénéfice net et un chiffre d'affaires en recul au deuxième trimestre, pénalisé par la faible demande pour ses services en Amérique du Nord. «Le marché des services pétroliers sera plus faible que je ne l'avais prévu à court et moyen terme», a prévenu le PDG du groupe Jeff Miller, cité dans un communiqué. «Les producteurs pourraient ainsi ralentir leurs activités de forage afin d'équilibrer le marché excédentaire», commente M. Thummel.
Lors de son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump avait pourtant décrété un état d'«urgence énergétique» pour augmenter le nombre de forages aux États-Unis. Les acteurs du marché attendent désormais la publication mercredi des chiffres de l'Agence américaine sur l'énergie (EIA) sur les stocks de brut aux États-Unis. Une hausse inattendue des stocks américains pourrait d'autant plus miner les prix de l'or noir.
Toutefois, pour John Evans de PVM, «il est prématuré» d'oublier le risque qui pèse sur l'approvisionnement d'or noir du Moyen-Orient. «Les raisons pour lesquelles les prix du pétrole ont augmenté après l'attaque du Hamas contre Israël, le 7 octobre 2023, sont toujours d'actualité», estime l'analyste. Sur le marché pétrolier, le risque principal reste le blocage par l'Iran du détroit d'Ormuz par où transitent près de 20% des barils dans le monde, et qui était au cœur des préoccupations lors du conflit entre l'Iran et Israël en juin.
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