
Matériaux de construction : l'Autrichien Wienerberger veut encore grossir en France
« Nous allons développer nos activités dans la rénovation de l'enveloppe du bâti », a récemment indiqué le francophone et très francophile président du directoire de Wienerberger, Heimo Scheuch, à l'occasion de la célébration du trentième anniversaire de Wienerberger France, organisée au siège d'Achenheim, près de Strasbourg. C'est là que l'aventure tricolore du groupe autrichien a commencé par le rachat, en 1995, de Sturm, un fabricant de tuiles et briques en terre cuite.
Le deuxième marché
Trente ans plus tard, la branche française de Wienerberger réunit plus de 2.000 employés, compte 25 sites de production, 34 carrières et 2 centres de recherche et développement. « Nous avons investi plus de 1 milliard d'euros en trente ans en France », rappelle Heimo Scheuch. L'Hexagone est le deuxième marché pour le groupe autrichien - actif en Europe, en Amérique du Nord et en Inde - après les Etats-Unis, générant 13 % de son chiffre d'affaires (595 millions d'euros l'an dernier, pour un total groupe de 4,5 milliards d'euros).
« Nous sommes passés du fabricant de tuiles et briques en terre cuite à expert du bâti durable. La rénovation, qui compte pour 70 % de notre activité, est notre axe majeur », précise le directeur général de Wienerberger France, Frédéric Didier. Au-delà de l'offre actuelle de l'entreprise dans les domaines de la couverture et de la façade, ce dernier précise que l'entreprise « réfléchit » à des développements relatifs à « l'isolation avec des panneaux biosourcés ». « Cela pourrait se faire en investissant dans une nouvelle ligne de production ou par croissance externe », poursuit Frédéric Didier.
Dans l'immédiat, Wienerberger consolide son ancrage dans le domaine du photovoltaïque intégré aux toitures en France : le groupe vient en effet de porter de 51 % à 100 % sa participation dans la société GSEI (82 millions d'euros de chiffre d'affaires l'an dernier), fournisseurs de systèmes ad hoc pour la construction neuve et les travaux de rénovation.
La décarbonation, l'autre grande affaire
Ce mouvement vise non seulement à accompagner une demande alimentée par un souci d'autoconsommation, mais aussi à répondre à des besoins en Europe. « Le solaire, ce n'est pas que la France », souligne Frédéric Didier.
Sur son marché intérieur, le directeur général de Wienerberger France note que « la rénovation se porte bien dans la couverture », l'entreprise retrouvant même « des niveaux d'avant Covid-19 ». « Dans la construction neuve, la reprise est là. Mais, on part de très bas », ajoute-t-il.
Par ailleurs, la décarbonation des activités est l'autre grande affaire de l'industriel. Alors que le groupe vise une réduction de ses émissions de CO2 de 40 % entre 2020 et 2030 (émissions directes de gaz à effets de serre et émissions liées à la consommation d'électricité), sa branche française, qui les a déjà réduites de 19 % entre 2020 et 2024, prépare un nouveau programme pour les réduire encore de 21 % d'ici à 2030.
« Le premier point important est la chasse aux gaspis. En outre, nous allons revoir nos lignes de production. Nous avons plusieurs options pour l'adaptation de nos fours », indique Frédéric Didier avant d'évoquer un plan d'investissements d'une centaine de millions d'euros.
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