
Propriété d'une fondation, le fort de Vaise à Lyon sort d'une période troublée
Retour en arrière : en surplomb de la Saône dans le 9e arrondissement de Lyon, le fort de Vaise illustre la première couronne de défense dessinée par le général Hubert Rohault de Fleury (1779-1866) après la Révolution. Rappelons que les Autrichiens sont entrés dans Lyon en 1814 puis en 1815.
Conçu pour une soixantaine de soldats et quelques canons, il ne sera érigé qu'après la révolution de 1830, comme Montluc et le fort de Loyasse. Ces verrous ont ensuite intégré la ceinture plus vaste du général Séré de Rivière après la défaite de 1870, dont font partie les forts de Feyzin, Bron et Francheville.
Associations autour du patrimoine
L'Armée l'a cédé à la ville en 1927, qui l'a détruit en partie pour percer le boulevard Saint-Exupéry en 1965. Les seuls faits d'armes de ce discret fortin sont d'avoir abrité des réfugiés polonais après la Seconde guerre mondiale.
Dans les années 1960, Pierre Renaud, condisciple de l'architecte Tony Garnier, demeure non loin dans une maison bourgeoise en bord de Saône, dont le parc a été identifié par la commune comme zone tampon d'une station de pompage d'eau potable. En échange de sa parcelle, Pierre Renaud accepte la partie du Fort encore debout, soit 1.700 mètres carrés.
Encombrant échange. L'architecte y aménage une dizaine de studios de rapport, dont le dernier a été libéré en 2018. Puis ses fils créent une fondation en 1994 pour placer tous leurs biens. Ils l'installent au fort et obtiennent la reconnaissance d'utilité publique. Au départ, l'idée est de défiscaliser.
Les fils de Pierre Renaud, Jean-Jacques et Serge, avaient placé leurs propres biens dans cette fondation, dont une soixantaine d'appartements et maisons dont les loyers assurent le fonctionnement de l'institution. Mais les représentants de l'Etat ont estimé que la gestion n'était pas assez rigoureuse.
Tableaux et mouchoirs d'instruction
Acheteurs compulsifs ou collectionneurs avisés, les Renaud père et fils ont amassé quelque 8.000 pièces, dont beaucoup de tableaux de peintres lyonnais entre 1850 et 1950, ainsi que des dessins de l'architecte Tony Garnier.
« Il y a une étonnante collection de mouchoirs d'instruction, qui rappelaient aux poilus comment réviser un fusil ou poser un garrot. Un collaborateur permanent de la Fondation est chargé de l'inventaire », indique Jean-Michel Bossard, ex-directeur général de la région Rhône-Alpes puis de Clermont Métropole, nommé directeur provisoire par l'administrateur judiciaire de la Fondation Renaud.
« Aujourd'hui, nous hébergeons la délégation régionale de la Fondation du patrimoine et d'autres associations du même secteur, soit une douzaine de salariés au total », ajoute celui qui dirige la fondation depuis 2021. Récemment créé, l'Institut Tony Garnier a ainsi rejoint le fort de Vaise.
Nouveau conseil d'administration
Au-delà du contentieux, il reste un fort en pleine ville difficile à chauffer mais qui se visite. Depuis 2019, la Fondation Renaud accueille des artistes en résidence et des expositions. La société d'événementiel GEM y organise des séminaires d'entreprises.
La question juridique étant réglée, la Fondation Renaud constitue un nouveau conseil d'administration. Outre Jean-Jacques Renaud, 93 ans, ce CA comprend la métropole et la ville de Lyon, le département du Rhône, ainsi que la ville de Villefranche-sur-Saône en raison du partenariat avec le musée Paul-Dini, et la collection privée Tomaselli. Il décidera dans les prochains mois ce qu'il adviendra du fort de Vaise, de son trésor immobilier, ainsi que du château fort de Serrières à Trept (Isère), lui aussi propriété de la fondation.
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