
«Souviens-toi l'été dernier», «Les filles désir», quels films voir ce 16 juillet?
Au cœur de l'été, le public cible est celui des ados. Le «slasher» «Souviens-toi… l'été dernier», suite d'un succès de 1998, va tâcher de les appâter. Publié aujourd'hui à 09h41
Mais qui est le tueur?
Sony
Série de meurtres ritualisés, mystère autour de l'identité d'un tueur au crochet, histoire de vengeance floue et pas forcément originale. Suite des deux premiers volets de « I Know What You Did Last Summer », ce film, qui peut aussi s'apparenter à un reboot , se fonde sur la répétition, voire les redites. Reprenant les motifs du slasher , le scénario décrit un groupe dont chaque membre est tour à tour décimé, sans réelle surprise.
À ce stade, vous trouverez des contenus externes supplémentaires. Si vous acceptez que des cookies soient placés par des fournisseurs externes et que des données personnelles soient ainsi transmises à ces derniers, vous devez autoriser tous les cookies et afficher directement le contenu externe.
L'ensemble fonctionne parce qu'on y participe. C'est-à-dire qu'on accepte un certain nombre de règles tacites, qui servent de dénominateur commun à la plupart des films du genre (de «Scream» à «Halloween»). Précision nullement inutile, cette nouvelle version est un film de femme, puisqu'il est signé Jennifer Kaytin Robinson , jusqu'alors spécialisée dans le teen movie (ou film pour adolescents). Elle a coécrit le scénario de ce quatrième volet. Au vu de la fin, un autre film pourrait même voir le jour.
À ce stade, vous trouverez des contenus externes supplémentaires. Si vous acceptez que des cookies soient placés par des fournisseurs externes et que des données personnelles soient ainsi transmises à ces derniers, vous devez autoriser tous les cookies et afficher directement le contenu externe. «Les filles désir»
Des jeunes de Marseille confrontés au retour d'une amie d'enfance qui s'est prostituée.
Pathe
Dans ce quartier de Marseille, le retour de Carmen n'est pas sans provoquer des réactions. Rejet, méfiance, indignation. Il faut dire que l'ancienne amie d'enfance de la bande est passée entre-temps par la case de la prostitution. Tolérance ou bannissement, il n'y a pas d'attitude moyenne au sein de ce clan. Par comparaison, Omar, plus ou moins leader du groupe, s'apprête à se marier avec Yasmine, parfaite image de la future épouse sans histoires, bien soumise et obéissante.
À ce stade, vous trouverez des contenus externes supplémentaires. Si vous acceptez que des cookies soient placés par des fournisseurs externes et que des données personnelles soient ainsi transmises à ces derniers, vous devez autoriser tous les cookies et afficher directement le contenu externe.
«Les filles désir», premier long métrage de Prïncia Car, véhicule une belle énergie, solaire et positive, mais pêche aussi par une volonté démonstrative que le film voudrait éviter sans toutefois y parvenir. Les deux personnages féminins centraux du film, Carmen et Yasmine, incarnent en fait des idées et des conceptions opposées de la vie et de la liberté. Le métrage transite par différentes scènes un peu faciles, prévisibles, mais surtout lestées d'un excès de schématisme. On aurait aimé un peu plus de nuance, que Carmen soit moins effrontée, par exemple, et que Yasmine soit dès le départ moins docile.
Leurs transformations respectives, leur amitié soudaine paraissent tout à coup artificielles et plaquées sur l'intrigue sans réelle justification. Malgré tout cela, le film parvient à nous emporter et à se singulariser dans sa justesse d'observation au niveau du groupe. Travaillant avec des non-professionnels issus d'un atelier de théâtre à Marseille, dont elle s'occupe, Prïncia Car en tire le meilleur, les dirigeant de manière instinctive, avec des dialogues idoines qu'ils ont sans doute conçu en accord avec elle. Il y a là un vivier de jeunes comédiens et comédiennes doués, qui n'auraient pas forcément déparé chez Kechiche.
À ce stade, vous trouverez des contenus externes supplémentaires. Si vous acceptez que des cookies soient placés par des fournisseurs externes et que des données personnelles soient ainsi transmises à ces derniers, vous devez autoriser tous les cookies et afficher directement le contenu externe. «Les Schtroumpfs – Le film»
Mine de rien, on les préfère dans les albums.
Paramount Animation
Dans l'animation actuelle, on a le droit de préférer Jean-François Laguionie ou Michel Ocelot à ce genre de films. Nous n'avons rien contre les Schtroumpfs, et leurs albums, y compris les derniers, restent plaisants à lire. Mais leur passage au cinéma n'a jamais été mirobolant. Cette énième tentative (on renonce à lister les précédentes) mélange comédie musicale et récit d'enlèvement.
À ce stade, vous trouverez des contenus externes supplémentaires. Si vous acceptez que des cookies soient placés par des fournisseurs externes et que des données personnelles soient ainsi transmises à ces derniers, vous devez autoriser tous les cookies et afficher directement le contenu externe.
Le Grand Schtroumpf est en effet kidnappé par Gargamel et son frère Razamel (qui n'existe pas dans la BD). Quelques autres, dont la Schtroumpfette et le Schtroumpf Sans-Nom, partent en mission pour le retrouver. Rihanna prête sa voix à la première, ce qui ne nous paraît pas indispensable. Résultat hystérique, coloré et fouillis.
À ce stade, vous trouverez des contenus externes supplémentaires. Si vous acceptez que des cookies soient placés par des fournisseurs externes et que des données personnelles soient ainsi transmises à ces derniers, vous devez autoriser tous les cookies et afficher directement le contenu externe. «Certains l'aiment chauve»
Kev Adams et Rayane Bensetti: l'un devient chauve, l'autre pas.
Praesens films
Historiquement, le thème de la calvitie masculine n'avait jamais débouché sur un film. Il a fallu que ce soit un nanar particulièrement lourdingue qui l'inaugure. Zacharie, un jeune trentenaire, voit sa vie conjugale menacée lorsqu'il commence à perdre ses cheveux. Pour tenter d'y trouver un remède, il fait appel à son oncle Joseph, qui avait eu exactement le même problème. C'est donc le tandem Kev Adams-Michael Youn qui se retrouve aux commandes de cette comédie (signée Camille Delamarre) à la débilité assumée. Côté promo, ils ont l'air d'y croire.
À ce stade, vous trouverez des contenus externes supplémentaires. Si vous acceptez que des cookies soient placés par des fournisseurs externes et que des données personnelles soient ainsi transmises à ces derniers, vous devez autoriser tous les cookies et afficher directement le contenu externe.
On se souvient peut-être qu'à Cannes, les deux comédiens avaient gravi les marches affublés de leurs postiches de chauves, histoire d'attiser la curiosité sur un projet qu'UGC (son distributeur français) espérait vendre à l'international. Mais entre la photo marrante des deux gus et la vision du film sur grand écran, il y a un pas qu'on ne conseille guère de tenter. Le moins qu'on puisse dire, c'est qu'on ne se poile pas.
À ce stade, vous trouverez des contenus externes supplémentaires. Si vous acceptez que des cookies soient placés par des fournisseurs externes et que des données personnelles soient ainsi transmises à ces derniers, vous devez autoriser tous les cookies et afficher directement le contenu externe.
Envie d'autre chose qu'un «slasher» au cinéma? Pascal Gavillet est journaliste à la rubrique culturelle depuis 1992. Il s'occupe principalement de cinéma, mais il lui arrive aussi d'écrire sur d'autres domaines. En particulier les sciences. A ce titre, il est également mathématicien. Plus d'infos @PascalGavillet
Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.
Hashtags

Essayez nos fonctionnalités IA
Découvrez ce que Daily8 IA peut faire pour vous :
Commentaires
Aucun commentaire pour le moment...
Articles connexes


24 Heures
3 hours ago
- 24 Heures
Marie s'infiltre raconte avoir été prise à partie dans un café «parce que juive»
L'humoriste française raconte sur Instagram avoir été victime d'invectives antisémites à Marseille ce dimanche. Publié aujourd'hui à 13h34 Marie s'infiltre lors de la 47e cérémonie des César à Paris en 2022. imago images/Starface «Est-ce que j'ai été chassée de ce café parce que j'étais juive?» C'est de cette manière que la comédienne et humoriste française Marie s'infiltre commence à raconter lundi sur son compte Instagram ce qu'elle a vécu la veille sur la terrasse d'un café du Vieux-Port de Marseille. De son vrai nom Marie Benoliel, Marie s'infiltre raconte s'être installée «par hasard» à la terrasse d'un café où se trouvaient déjà «trois personnes»: deux jeunes femmes et un jeune homme. Une fois assise, elle comprend qu'elle a été reconnue, car elle entend son nom à plusieurs reprises. Elle réalise rapidement qu'elle est désignée non pas pour être saluée mais pour être «invectivée». «Je dois être parano», s'est-elle alors dit. Malgré ses doutes, l'humoriste passe tout de même sa commande. Au même moment, des cris qu'elle décrit comme «de plus en plus forts» s'élèvent derrière elle: «Vive la lutte du peuple palestinien!» À ce stade, vous trouverez des contenus externes supplémentaires. Si vous acceptez que des cookies soient placés par des fournisseurs externes et que des données personnelles soient ainsi transmises à ces derniers, vous devez autoriser tous les cookies et afficher directement le contenu externe. «C'est très grave» D'après Marie s'infiltre, ce slogan est «légitime» et «libertaire». Cependant, elle sent que ces cris sont «hostiles» et «menaçants». Et la comédienne comprend que ce slogan est crié à son encontre. «On crie trop fort, on tape des pieds et les rires sont moqueurs», raconte-t-elle sur Instagram. Elle explique avoir senti «tout de suite que c'était très grave» et s'être retournée vers les trois personnes pour s'adresser à elles: «Oui, bien sûr, vive la lutte du peuple palestinien, mais pourquoi me le crier là, tout de suite, maintenant?» Selon l'humoriste française, les personnes ne sont là que «pour en découdre». Elle ajoute «qu'elles sont attisées que par la haine et qu'elles m'ont choisie comme leur ennemie». Dans son témoignage, Marie s'infiltre raconte qu'elle leur demande si cette «manif» lui est destinée. Seule l'une des trois personnes avoue. Sentant que la situation peut vite dégénérer, la comédienne décide alors de quitter le café «pour respirer et pour s'éloigner de la bêtise et de la haine». La comédienne Marie s'infiltre sera de passage à Genève le 6 novembre pour y présenter son spectacle «Culot». AFP Peur et insécurité après cette agression Après cette scène, Marie s'infiltre raconte avoir rejoint des amis mais avoir eu «la flemme» de raconter ce qu'elle venait de vivre. «Flemme d'expliquer à quel point c'est grave». La «flemme» de «se défendre et de se justifier». La «flemme d'être juive». Sur Instagram, partage sa peur d'être reconnue «en tant que juive», qu'on la «considère en ennemie», que sa «seule présence attise la haine et la violence» et qu'elle ne se «sente pas totalement en sécurité ». Elle se promet aussi que «quoi qu'il se passe à Gaza, en Israël, en Chine, en Afghanistan, au Mali ou sur Tatouine, personne ne la chassera d'un café en France». Et elle retournera prendre son café sur la même terrasse. À ce stade, vous trouverez des contenus externes supplémentaires. Si vous acceptez que des cookies soient placés par des fournisseurs externes et que des données personnelles soient ainsi transmises à ces derniers, vous devez autoriser tous les cookies et afficher directement le contenu externe. L'humoriste bientôt à Genève En septembre, l'humoriste française débutera une tournée pour une nouvelle version de son spectacle «Culot». Elle fera une halte en Suisse, à l'Arena de Genève le 6 novembre 2025. La comédienne s'était déjà produite à Genève en mars 2024. Pour annoncer cette date, elle avait publié sur son compte Instagram une vidéo se moquant des clichés sur les Suisses. À ce stade, vous trouverez des contenus externes supplémentaires. Si vous acceptez que des cookies soient placés par des fournisseurs externes et que des données personnelles soient ainsi transmises à ces derniers, vous devez autoriser tous les cookies et afficher directement le contenu externe. Sur l'antisémitisme en Suisse Newsletter «Dernières nouvelles» Vous voulez rester au top de l'info? «24 heures» vous propose deux rendez-vous par jour, pour ne rien rater de ce qui se passe dans votre Canton, en Suisse ou dans le monde. Autres newsletters Mathilde Schott est journaliste au sein de la cellule numérique de Tamedia. Elle a obtenu son Master à l'Académie du journalisme et des médias (AJM) de l'Université de Neuchâtel en 2024. Elle a auparavant travaillé pour Keystone-ATS, la RTS, Blick et le Quotidien Jurassien. Plus d'infos Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.


24 Heures
7 hours ago
- 24 Heures
Rita Payés promet d'envoûter la scène Ella Fitzgerald à Genève
Étoile montante du jazz contemporain, la jeune catalane se rend à Genève ce mercredi 30 juillet avec son répertoire riche de bossa-nova, jazz et boléro. Publié aujourd'hui à 09h59 Rita Payés se produira sur la scène Ella Fitzgerald à Genève ce mercredi 30 juillet. Lorena Dini En bref: Sous cette météo maussade, qu'il est bon de recevoir Rita Payés ce mercredi sur la scène Ella Fitzgerald ! La jeune virtuose promet de nous réchauffer avec ses airs à la croisée des chemins de la samba, de la bossa-nova et du boléro, le tout auréolé d'un jazz inné. Forte d'un succès désormais international, elle entreprend en ce moment une tournée européenne où elle fait salle comble. Le jazz au biberon Fille de musiciens, la jeune Espagnole a connu des débuts précoces. Elle est révélée au public en 2015 lors de sa première sortie studio à seulement 16 ans. Elle accompagne alors au trombone et au chant Joan Chamorro, avec lequel elle signera une deuxième collaboration un an plus tard, pour une sélection de cool jazz et de reprises de Lester Young ou encore d'Art Blakey, avant des détours annonciateurs chez Stan Getz. Sa voix impressionne déjà, et son talent de tromboniste la promet à un grand avenir de musicienne. Mais c'est en tant que compositrice qu'elle poursuivra désormais sa carrière musicale. Également guitariste, Rita Payés sort son premier album solo en 2019, en collaboration avec sa mère, la guitariste classique Elisabeth Roma. Elle réitère l'expérience en 2021 pour un deuxième album, avant de sortir en 2024 «De camino al camino » , son premier disque orphelin. Son héritage classique espagnol irrigue ses compositions, qu'elle agrémente d'éléments pris ici et là au Mexique ou à Cuba, donnant à une œuvre naissante mais déjà accomplie une richesse digne des plus grands. À ce stade, vous trouverez des contenus externes supplémentaires. Si vous acceptez que des cookies soient placés par des fournisseurs externes et que des données personnelles soient ainsi transmises à ces derniers, vous devez autoriser tous les cookies et afficher directement le contenu externe. De sa voix grave, elle entraîne son orchestre dans des balades en porcelaine, et parfois dans des valses plus engagées où la troupe déploie toute sa palette. Place ensuite au trombone, où des sonorités de Curtis Fuller résonnent. Rita Payés, c'est décidément le doux mélange de la délicatesse et de la poésie, aux airs éternels de sa Catalogne natale. Rendez-vous ce mercredi 30 juillet pour une symphonie de grâce. Une programmation riche à la scène Ella Fitzgerald Nichée dans le parc La Grange, la scène Ella Fitzgerald a vu défiler de nombreux artistes pour une édition 2025 mosaïque. Des airs rock et doucereux de Lemon Twigs au rap poétique d'Oxmo Puccino en passant par l'Orchestre de chambre de Genève, ce rendez-vous genevois a des airs d'évidence. Les concerts se poursuivent tous les lundis, mercredis et vendredis à partir de 21 h jusqu'au 22 août. La programmation sera riche et variée jusqu'au bout de l'été. Pour plus de musique en Suisse Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.


24 Heures
7 hours ago
- 24 Heures
Rencontre avec le réalisateur Matias Carlier, primé à Visions du Réel
Accueil | Culture | Cinéma & séries | Ce jeune Français issu des écoles d'art suisses raconte la genèse de son documentaire «Toute ma vie» et discute du métier de réalisateur en Suisse. Publié aujourd'hui à 09h33 Matias Carlier, réalisateur de 27 ans primé à la dernière édition du festival Visions du Réel. STEEVE IUNCKER-GOMEZ En bref: Avril 2025, Matias Carlier , un jeune réalisateur français ayant fait ses études en Suisse romande, reçoit la Mention spéciale au festival du film documentaire Visions du Réel pour «Toute ma vie», un long métrage produit par Bande à Part Films, qui suit pendant trois ans la trajectoire compliquée de Noah, un jeune lausannois passionné de vélo en rupture avec son environnement. Un thème qui lui est cher, et qui est récurrent dans son œuvre. Portrait. À ce stade, vous trouverez des contenus externes supplémentaires. Si vous acceptez que des cookies soient placés par des fournisseurs externes et que des données personnelles soient ainsi transmises à ces derniers, vous devez autoriser tous les cookies et afficher directement le contenu externe. De la science au cinéma Une année d'études en faculté d'astrophysique à Paris aura suffi à Matias Carlier. Après avoir étudié la Terre et les planètes, c'est sur sa passion première qu'il jette son dévolu: le cinéma. Direction la Suisse romande, et plus précisément l'École cantonale d'art de Lausanne. Après trois ans d'études, et comme il est de coutume à la fin du bachelor, il réalise en 2021 son premier film: «La fièvre» . «Au départ, je ne connaissais pas grand-chose au format documentaire, et encore moins à la thématique de l'adolescence, explique le jeune réalisateur. C'est durant ma deuxième année d'études que j'ai découvert les deux, en réalisant un documentaire sur une dizaine de jeunes. En les rencontrant, en leur parlant et, surtout, en les écoutant, j'ai été surpris par leur spontanéité.» «La fièvre» met en scène les histoires que ces ados lui ont narrées, parlant à la fois d'amour et de solitude. Un court métrage de vingt-cinq minutes sélectionné notamment à Winterthour, Berlin et même Palm Springs. Accompagné de Lionel Baier après ce succès, Matias Carlier se voit proposer de réaliser un documentaire télévisé sur une bande de jeunes lausannois qui font du vélo en wheeling. Mais tout ne se passe pas comme prévu: «Le rendu était très générique et je me sentais bloqué par le format TV, déplore le jeune réalisateur. On a donc abandonné le projet.» Mais dans cette expérience, il rencontre Noah, un jeune casse-cou féru de deux-roues au parcours compliqué. Un nouveau documentaire se dessine alors. «Ça raconte autre chose que la Suisse carte postale» «Quand j'ai découvert Noah, j'ai tout de suite compris qu'il avait une grande sensibilité, qu'il ne faisait pas semblant devant la caméra et que le vélo n'était pas juste une activité, mais que c'était vital pour lui, relate Matias Carlier. J'ai ensuite rencontré sa mère et sa sœur, et j'ai senti qu'il y avait une réalité à raconter.» Le tournage de «Toute ma vie» , initialement prévu pour quelque mois, dure finalement trois ans, durant lesquels Matias Carlier suit Noah dans son quotidien. Entre problèmes avec la justice et conflits familiaux, ce dernier s'échappe sur les routes à vélo en rêvant d'une vie plus simple. «Noah vivait en foyer depuis ses 6 ans, explique le réalisateur. Ce qui m'a paru intéressant là-dedans, c'est que ça raconte autre chose que la Suisse carte postale, ça parle d'une réalité plus marginalisée qu'on n'a pas toujours l'habitude de voir, même si les foyers ne sont pas le centre de ce documentaire.» Le projet prend soudain une dimension plus intimiste. Après deux ans de tournage, Matias Carlier reçoit un appel de la petite sœur de Noah. «Elle m'a dit que ça faisait trois jours que sa famille était sans nouvelles de lui et qu'il dormait dans la rue. Leur mère s'était fait hospitaliser, il n'avait pas la clé de chez lui et s'était fait expulser de son foyer, il n'avait nulle part où aller. Je l'ai donc accueilli chez moi, à Genève, pour la soirée.» Le lendemain, le réalisateur reçoit un appel de l'assistante sociale de Noah, qui lui demande de l'accueillir le temps qu'une place en foyer se libère. Il restera une semaine. «Jusque-là, j'étais rentré dans la vie de Noah pour la documenter. Je le retrouvais pour le filmer, alors que là, c'est lui qui rentrait dans la mienne. J'ai donc sorti mon caméscope, qui a donné un nouveau souffle au film, avec une partie plus nerveuse et rapide.» Conditions précaires Captivant, «Toute ma vie» est sélectionné en compétition nationale à Visions du Réel, et sera même primé par une Mention spéciale. «Ce qui a touché le public, c'est le regard sincère et sans filtre d'un adolescent rarement écouté et la réelle relation de confiance entre un jeune et un cinéaste, affirme le réalisateur. Et Noah a une présence incroyable à l'écran, où il se montre à la fois drôle, touchant et imprévisible, avec toutes ses contradictions. On est obligé de l'aimer et de le suivre, même si on ne le comprend pas toujours. Ce format laisse place à la réflexion, et le spectateur peut vraiment ressentir les doutes et les émotions du protagoniste.» Matias Carlier parle de la réalité du métier de réalisateur en Suisse. STEEVE IUNCKER-GOMEZ Ce nouveau succès lui confirme qu'il avance dans la bonne direction. Même si en Suisse, être réalisateur, ce n'est pas si facile. «Je n'arrive pas à en vivre pour l'instant, donc j'enchaîne les jobs alimentaires, confie Matias Carlier. Toutefois, j'y trouve d'une certaine manière mon compte. C'est certes très contraignant, mais ça nourrit aussi mes inspirations. Mais les coupes budgétaires à venir, notamment concernant la redevance radio-TV, vont encore plus compliquer la situation.» Obstiné et convaincu malgré tout, Matias Carlier reviendra courant 2026 avec deux nouveaux projets, dont son premier long métrage de fiction. Cinéma Romand Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.