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Et si la solution pour rendre les plages plus propres était de... supprimer les poubelles ?

Et si la solution pour rendre les plages plus propres était de... supprimer les poubelles ?

Le Figaro2 days ago
Chaque été, les plages françaises attirent des millions de visiteurs, et avec eux, des tonnes de déchets. Un fléau croissant qui pousse à repenser la gestion des déchets sur les côtes.
Selon le Ministère de l'environnement, entre 5 et 13 millions de tonnes de déchets plastiques sont déversées chaque année dans les océans, dont plus de 80 % proviennent de sources terrestres, en particulier des zones côtières où se concentre l'activité touristique. À Antibes, près de 4,5 tonnes de déchets sont amassées chaque week-end sur les plages durant la haute saison, selon Khéra Badaoui, adjointe à l'entretien et à la valorisation des paysages urbains. «Sur une saison estivale, cela représente près de 270 tonnes de détritus collectés», souligne l'élue, évoquant un dispositif quotidien. Une centaine d'agents dédiés à la propreté assure le service, épaulée par une cinquantaine de saisonniers en période estivale : «les 250 corbeilles implantées sur les plages de la commune sont vidées trois fois par jour, à raison de 3 kg en moyenne à chaque passage».
Consciente de cette problématique, la municipalité a amorcé une démarche progressive de réorganisation de la gestion des déchets. Plutôt que de supprimer totalement les poubelles sur ses plages, elle opte pour un retrait progressif des corbeilles placées sur le sable. Testé avec succès sur le sentier du littoral, ce dispositif pourrait être étendu à l'ensemble des plages d'Antibes dès la prochaine saison estivale. «Nous ne supprimons donc pas encore toutes les poubelles sur le sable, mais retirons progressivement celles situées le long du littoral pour les concentrer aux entrées de plage», explique l'élue au Figaro.
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Zéro poubelle, zéro déchet ?
Si Antibes expérimente une approche graduelle, d'autres collectivités prennent des initiatives plus radicales. Au Porge, petite commune landaise, la suppression des corbeilles sur la plage du Gressier a permis une baisse spectaculaire du volume de déchets, passant de 27 tonnes en 2013 à moins de 5 dès 2016 et moins d'une en 2020. L'idée est simple : «plus on installe de poubelles, plus elles débordent», indique la ville. En les retirant, la municipalité encourage les baigneurs à remporter leurs déchets chez eux. En 2019, la commune a également retiré les poubelles du parking au profit d'un «drive poubelle» avec tri sélectif.
Depuis, d'autres villes ont suivi. Plus récemment, la municipalité de Port-Louis, dans le Morbihan, s'est engagée dans cette démarche avec l'installation de points de collecte centralisés, équipés de dispositifs de tri sélectif. La mairie évoque déjà une baisse des coûts de collecte et une meilleure image de la station.
Un écho du Mont-Saint-Michel : vers un «zéro déchet connecté»
Avec plus de 2 millions de visiteurs par an, le Mont-Saint-Michel générait jusqu'en 2022 près d'une tonne de déchets par jour, soit environ 350 tonnes annuelles. Pour enrayer le débordement des corbeilles urbaines, les poubelles ont été progressivement remplacées par un îlot de tri connecté, installé près de l'entrée. Ce dispositif compacte les déchets et prévient automatiquement les services municipaux dès que sa capacité maximale est atteinte. D'un coût d'environ 10.000 €, il s'inscrit dans une ambition claire : atteindre le «zéro déchet».
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Nouvelle-Calédonie : après le rejet du FLNKS, Manuel Valls joue sa crédibilité politique
Nouvelle-Calédonie : après le rejet du FLNKS, Manuel Valls joue sa crédibilité politique

Le HuffPost France

time39 minutes ago

  • Le HuffPost France

Nouvelle-Calédonie : après le rejet du FLNKS, Manuel Valls joue sa crédibilité politique

POLITIQUE - La Valls de la victoire attendra. Le rejet officiel par le FLNKS de l'accord de Bougival est venu gâcher l'anniversaire de Manuel Valls ce même mercredi 13 août. Certes, le ministre des Outre-mer s'y attendait et avait annoncé, dès les premiers bruits pessimistes, sa venue en Nouvelle-Calédonie pour la semaine du 18 août. Mais le coup est rude pour celui qui joue une grande partie de sa réhabilitation politique sur ce dossier. Sept mois après son retour surprise aux affaires, l'ancien socialiste semblait en passe de réussir son coup. Étonnamment discret dans la vie mouvementée du gouvernement Bayrou, Manuel Valls assume de se concentrer sur ses dossiers, avec succès. La loi pour « refonder Mayotte » adoptée au Parlement a passé sans encombre l'étape du Conseil constitutionnel. Le 31 juillet, trois décrets ont été publiés au Journal Officiel pour répondre à la crise de la vie chère dans les Outre-mer, avant un projet de loi attendu à la rentrée parlementaire. Mais c'est la signature de l'accord de Bougival le 12 juillet qui représente sa plus grande victoire, un peu plus d'un an après les émeutes meurtrières de 2024. Jusqu'à ce 13 août, où tout semble désormais sur le point de s'effondrer. Le succès terni de la « méthode Valls » ? Manuel Valls s'est rapidement emparé du dossier institutionnel calédonien. Celui qui se revendique de l'héritage de Michel Rocard, Premier ministre socialiste resté dans l'histoire pour avoir ramené le calme en 1988 avec les accords dits de Matignon, a misé sur la même méthode : le dialogue. Et le succès est au rendez-vous. Même si le premier round de discussions en mars n'a abouti à aucun accord, indépendantiste comme loyalistes se sont dits satisfaits des premiers pas du ministre jadis si clivant. Une différence notable avec ses prédécesseurs, boudés par un camp ou un autre et dont aucun n'avait réussi à remettre toutes les parties autour de la table. Fin connaisseur de la Nouvelle-Calédonie, Manuel Valls sait qu'il a une carte à jouer et il n'entend pas laisser quiconque s'approprier ses succès. Ainsi, quand en juillet le président de la République convoque un sommet à Paris et semble reprendre la main sur le dossier, le ministre assure à l'AFP qu'il « continue à s'en occuper ». Et s'il est « normal » que le chef de l'État « ait plus que son mot à dire », il est catégorique : « La négociation politique (...), c'est moi qui vais la mener ». Une dizaine de jours plus tard, l'accord de Bougival voit le jour aux forceps et Manuel Valls reçoit les compliments de François Bayrou. Mais alors qu'il vantait son « inventivité » dans les termes de l'accord et disait avoir profité de « la souplesse » de la Constitution pour ne fâcher personne, le FLNKS explique son rejet « en raison de son incompatibilité avec les fondements et acquis de notre lutte ». Une façon de dire que si les indépendantistes ont été écoutés, ils n'ont pas été entendus. Et un véritable tacle à la méthode Valls. Valls change de ton au risque d'attiser la tension Désormais en posture délicate, Manuel Valls n'entend pas renoncer. Dès les premiers signes d'opposition indépendantiste, le ministre a multiplié les prises de parole pour déminer la situation. « On joue là l'avenir de la Nouvelle-Calédonie », dramatisait-il dans une interview à La 1re le 31 juillet, en proposant la création d'un « comité de rédaction » pour préciser les pistes de l'accord de Bougival et ainsi répondre aux attentes diverses. « Je suis convaincu qu'en se parlant, on pourra éclairer et se convaincre, et avancer ensemble », concluait-il. Une position réitérée ce 13 août dans l'après-midi, une fois le rejet du texte officialisé par le FLNKS. « Je ne me résigne pas car c'est bien cette méthode qui a permis, par le passé, de surmonter les crises et de bâtir des accords fondateurs, garants de paix et de stabilité », écrit Manuel Valls qui réfute tout « passage en force ». La main est toujours tendue, mais le ton change et se durcit nettement. Tout en réfutant tout « chantage économique et social », Manuel Valls souligne par exemple que « sans accord, sans stabilité politique il n'y aura pas de repreneurs pour le nickel, la pénurie de soignants perdurera et les inégalités continueront de se creuser. » En parallèle, le ministre cible directement le FLNKS, qui « tourne le dos à la recherche de consensus et à la discussion collective » alors qu'en face, il dit « pouvoir compter » sur les autres signataires de l'accord pour avancer sur les détails. Une façon de donner le mauvais rôle aux indépendantistes, qui n'apprécieront sûrement pas. Quel accueil réserveront-ils au ministre ? Un regain de tension sur le Caillou, voire un simple boycott des discussions par les indépendantistes, serait fatal à l'image que Manuel Valls essaye de se reconstruire. Sans oublier que ses détracteurs (et ceux de l'accord) ne manqueraient pas de le juger responsable, faisant ainsi oublier sa remontada politique jusqu'à présent presque sans faute.

Guerre civile en France et au Royaume-Uni : le sombre présage d'un professeur du King's College à Londres
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Le Figaro

time39 minutes ago

  • Le Figaro

Guerre civile en France et au Royaume-Uni : le sombre présage d'un professeur du King's College à Londres

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