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La casquette de trail, un business au pas de course

La casquette de trail, un business au pas de course

L'Équipea day ago
Stylisme pointu, haute technicité et rivalité entre marques : dans la foulée de l'explosion du trail en France, la casquette dédiée à la discipline coiffe désormais un très juteux marché.
Le 12 juillet, après neuf heures et vingt-cinq minutes d'effort, Hillary Gerardi a franchi la ligne d'arrivée des Championnats de France de trail long en première position chez les femmes. Une course impeccablement gérée mais un cuisant regret pour l'athlète : celui de ne pas avoir pris sa casquette. « Dans mon sac, j'ai bien mis la nutrition, les gants, une veste mais comme le départ était à 4h du matin, j'ai laissé la casquette de côté. À midi, on était en altitude, en plein cagnard : j'ai cramé. »
En quelques années, la casquette est devenue un incontournable de la panoplie du traileur. Attention, pas la casquette rigide que vos parents vous forçaient à porter à la plage. La casquette du traileur est bien plus sophistiquée. Elle protège du soleil (UPF 50 pour les meilleures), de la pluie, du vent.
Généralement fabriquée en matériaux synthétiques respirants, elle favorise l'évacuation de la chaleur corporelle tout en absorbant la transpiration. Dotée d'une petite visière, ultralégère, compressible, elle est facile à ranger dans son sac ou dans sa ceinture de trail. Lorsque les sentiers traversent des cours d'eau, elle permet en bonus aux athlètes de se rafraîchir.
À Vannes, Marc Pascal voit les clients, amateurs comme aguerris, toujours plus nombreux passer la porte de son magasin Tonton Outdoor à la recherche d'une casquette. « Je leur recommande des marques qui cochent toutes les cases : Buff, Instinct, Salomon et Ciele. Le modèle 5 panel GO de chez Buff est le plus accessible financièrement, dans les 30 euros. Pour une dizaine d'euros de plus on va avoir la Sense Aero de chez Salomon, une référence, et la GOCap de chez Ciele, un peu plus rigide mais plus mode », énumère le responsable des achats. « Sense Aero mais aussi les modèles S/lab inspirés par notre athlète François D'Haene sont les plus prisés », complète Valérie Colin, chef de produit et du merchandising chez Salomon.
Sobre, flashy ou pastel, et surtout la plus légère possible
Dans les descentes comme dans les montées, chaque gramme a son importance : il s'agit de ne pas rajouter à l'effort exigé. « Plus la distance s'allonge ou l'altitude augmente dans une épreuve, plus il y a de matériel obligatoire. Ils demandent des k-way, des couvertures de survie, du strap, des lunettes et une casquette... Tout cet équipement, ça représente du poids », note Louise Bénévent, traileuse basée à Annecy, qui privilégie des modèles pouvant descendre jusqu'à 60 grammes.
Mais le traileur d'aujourd'hui ne se limite pas à la performance, l'esthétique aussi a son importance. « Désormais, il n'est plus possible de vendre une casquette uniquement pour son aspect technique. La performance est un dû, le style permet de faire la différence », constate Colin. Un aspect non négligeable dont Ciele Athletics a tout de suite su s'emparer. L'entreprise montréalaise a investi le marché il y a onze ans avec ses modèles très identifiables, aux palettes de couleurs marquées, jouant volontiers de combinaisons flashy ou pastels.
À la croisée des chemins entre mode urbaine et fonctionnalité outdoor, Ciele a su rendre ses couvre-chefs populaires même très loin des sentiers. « Je viens du skateboard et à l'école, quand tu venais avec ta casquette, on disait : "Ah ouais, t'es un skateur". Il n'y avait pas ça en course à pied. Je voulais créer une casquette que je serais fier de porter », explique Jeremy Bresnen, cofondateur de la marque qui vend chaque année, un million de casquettes.
Chez certains, le style prend même le dessus sur la technologie, jusqu'à devenir une signature. Le trailer star des réseaux sociaux Casquette Verte (197 000 followers sur Instagram) en est l'illustration. Alexandre Boucheix, de son vrai nom, s'est fait connaître grâce à son emblématique couvre-chef de couleur verte. « C'est pas du tout lié à une marque, c'est un truc bidon d'école de commerce », s'amuse celui qui se décrit comme le petit de la ville qui a su concurrencer les montagnards. Au fil des années et des performances, l'accessoire et lui n'ont formé plus qu'un : « Ma casquette est aussi importante que mes chaussures, un grigri. Il m'est arrivé une ou deux fois d'être ultra-fatigué et de l'oublier à l'entraînement. Au bout de 100 mètres, je faisais demi-tour pour aller la chercher. »
Respire : Pourquoi les cyclistes amateurs ne s'habillent plus comme les pros
La bataille entre les marques
Aujourd'hui, rares sont les marques qui ne développent pas leur casquette. Qu'elles soient spécialisées dans le textile ou non. RedBull a développé tout un arsenal de casquettes, bonnets et casques, visibles lors de chacune des apparitions publiques, compétitions ou interviews de ses athlètes. « Souvent, tu peux savoir quel est le sponsor principal d'un athlète simplement en regardant ce qu'il porte sur la tête. Dans les contrats, il est généralement stipulé que tu dois porter quelque chose », témoigne Gerardi. C'est d'ailleurs en collaboration avec Black Diamond, son sponsor, qu'a été créée la casquette que la traileuse porte en compétition. Vous ne verrez jamais Mathieu Blanchard, l'un des visages incontournables du trail mondial, coiffé d'une casquette autre que de la marque Salomon, son sponsor principal.
Une compétition dans la compétition dont Ciele a fait les frais, il y a cinq ans. « Sur une course réputée, deux de nos athlètes étaient arrivés deuxièmes chez les hommes et chez les femmes. Ils portaient alors nos casquettes. Depuis, ils n'ont plus le droit à cause de leur contrat de sponsoring », se souvient Bresnen.
La légende de l'ultra-trail Kilian Jornet s'est, lui, émancipé des grandes marques de l'outdoor. Il a quitté Salomon en 2021 après dix-huit ans de collaboration pour co-fonder sa propre marque : NNormal, avec le spécialiste de chaussures Camper. L'Espagnol porte régulièrement sur la tête la Race Cap blanche, épurée, durable et intemporelle. Un pied de nez à l'industrie outdoor classique.
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Le sélectionneur de l'équipe de France de basket a fait le point ce mardi, quelques jours après le début du rassemblement et à un peu moins d'un mois du début de l'Euro. Le match d'entraînement face au Sénégal lundi à huis clos : «Très intéressant, on a pu voir certaines choses intéressantes pour nous. Après trois jours, on voulait voir comment les joueurs allaient se comporter en termes de sérieux et d'engagement. Ces trois jours ont été chargés, beaucoup d'entraînements, les tests médicaux et les entretiens individuels, qui se sont très bien passés. Pour revenir au match face au Sénégal, c'était intéressant face à une équipe en forme. Belle cohésion, bel engagement. On a hâte de faire le stage à la Roche-sur-Yon pour intégrer les joueurs NBA.» Processus de sélection : «Il n'y a rien de défini pour savoir à quel moment on va sortir les joueurs. Cette équipe est en pleine reconstruction. Des joueurs sont partis à la retraite. On n'a pas pris Andrew Albicy dans un secteur en reconstruction aussi. S'il y a des choix faciles on les fera, sinon on prendra notre temps. On veut le meilleur résultat possible. On a une vague idée.» Publicité Ambitions : «Construire la meilleure équipe possible, on a un groupe et une équipe à bâtir, une hiérarchie aussi. Après deux ou trois semaines, on pourra fixer des objectifs plus précis. Les joueurs, le staff, le président, on vise la plus haute marche. D'autres équipes ont le même objectif. Beaucoup de secteurs repartent de zéro avec des absents majeurs, on a moins de marge mais ça ne veut pas dire qu'on ne peut pas avoir une équipe très compétitive.» Gerschon Yabusele : «Comme chaque joueur un peu vétéran, il n'est pas le seul, j'attends qu'il accompagne bien le groupe, aussi Vincent Poirier, Isaia Cordinier, Mam Jaiteh… Ils doivent encadrer les joueurs sur et en dehors du terrain. 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C'est pour cela que j'ai hâte de voir tout le monde sur le terrain, on va les observer, les évaluer. J'ai parlé d'évaluation aussi dans ces entretiens, certains sont partis jeunes aux États-Unis et n'ont que peu jouer. Ils veulent prouver qu'ils ont le niveau international.» L'expérience ne s'achète pas mais se construit. Freddy Fauthoux L'absence de Mathias Lessort, présélectionné mais finalement forfait : «On a vu son impact aux JO et en Euroligue. On peut avoir l'un des meilleurs secteurs intérieurs au monde mais le vivier est énorme. Vincent Poirier et Mam Jaiteh au moins ont un cursus Euroligue qui fait envie à beaucoup de nations… Ça a été un crève-cœur pour Mathias, il voulait absolument faire partie de cette campagne. Mais sa cheville a dit non… Il va nous manquer, c'est sûr. C'est encore une marge qui se réduit sans lui. Mais je crois à la force du collectif et de l'équipe. Les joueurs qui sont là sont d'un excellent niveau. On va essayer de construire le meilleur groupe possible.» Publicité Théo Malédon : «On connaît le parcours de Théo. Sa décision de revenir jouer en Europe et à l'Asvel a été importante pour lui, il a pu montrer tout son talent. On a beaucoup de joueurs qui ont performé à ce poste, Matthew Strazel, Sylvain Francisco, Franck Ntilikina et Théo Malédon. On prendra peut-être les quatre ou non, il n'y a pas de hiérarchie. On peut presque ajouter Nadir Hifi et Elie Okobo. Les 15 premiers jours seront donc très intéressants pour la suite.» Le capitaine : «On devrait valider cela demain (mercredi). Il faut que ce soit un vrai relais sur et en dehors du terrain. Il faut qu'on parle avec lui et les cadres.» État d'esprit : «Beaucoup de joie excitation et hâte d'y aller. C'est un honneur d'être à la tête de l'équipe de France de basket, on représente des clubs, des amateurs, des gens qui aiment le basket. C'est une responsabilité forte mais qui donne envie d'y aller. Il reste un mois avant le premier match officiel, beaucoup de travail à faire mais l'envie et la passion sont là». Comment profiter de l'héritage des JO : «L'identité de toutes les équipes de France, c'est être fort défensivement, on ne peut pas passer à côté. C'est très dur de travailler en si peu de temps sur l'expérience qui ne s'achète pas mais se construit. On va essayer de gagner du temps vite sur les matchs de préparation, montrer des images du passé. Mais se baser sur une défense forte et aussi sur ce que l'équipe a fait sur la deuxième partie des JO». Propos recueillis en conférence de presse

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