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Du pétrole mais pas de touristes : ce pays à gros potentiel veut attirer les visiteurs et les Français sont exemptés de visa

Du pétrole mais pas de touristes : ce pays à gros potentiel veut attirer les visiteurs et les Français sont exemptés de visa

Le Figaroa day ago
Safaris, plages de sable fin... En Afrique ce pays à moins de 10 heures d'avion de la France veut concurrencer les destinations stars du continent et s'affranchir de sa dépendance aux pétrodollars. Avec de sérieux arguments.
Lorsque Feliesiano Muteca a dompté ses premières vagues sur sa planche de surf il y a une dizaine d'années, il avait la plage de Cabo Ledo, en Angola, quasiment pour lui tout seul.
À présent, cette plage de sable fin encadrée de falaises majestueuses, à 125 km au sud de la capitale Luanda, est devenue une destination prisée de surfers étrangers en quête de nouvelles vagues.
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Le pays lusophone d'Afrique australe est l'un des principaux producteurs de pétrole du continent. Mais le gouvernement, échaudé par l'exposition de son économie aux variations des cours du brut, tente de faire revenir les touristes étrangers via des facilités d'obtention de visa et des campagnes de promotion des plus beaux sites du pays.
Moins de 15 millions de dollars de revenus l'an passé
La plage de Cabo Ledo.
Aldalazis - stock.adobe.com
Cabo Ledo est l'un de ces joyaux, où Feliesiano peut désormais vivre de sa passion, lui qui donne des cours de surf aux touristes. «Nous sommes deux à donner des leçons de surf», explique celui qui a fait ses débuts à 10 ans, sur une planche qu'il empruntait à qui voulait bien lui prêter. Non loin, un lodge a installé son bar de plage et quelques chalets en contre-haut, avec vue imprenable sur l'océan Atlantique.
Un groupe de touristes allemands y profite de la brise et d'une ombre bienvenue, en attendant de retourner surfer. La même société, Carpe Diem, possède un complexe plus imposant un peu plus au nord sur la côte.
Certains sites touristiques des environs, comme les falaises dentelées de Miradouro da Lua, n'étaient accessibles il y a encore quelques années que par une petite piste poussiéreuse.
Les visiteurs peuvent à présent admirer les falaises depuis un bar à cocktails. Des cadres en bois plantés dans le sol leur indiquent même les meilleurs angles pour photographier le site.
Gastronomie et croisières
Les chutes de Kalandula, qui figurent parmi les plus spectaculaires d'Afrique.
TravelTelly - stock.adobe.com
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Au sortir de plus de 25 ans de guerre civile en 2002, le pays - deux fois plus grand que la France métropolitaine - est exsangue. Mais il connaît rapidement un boom pétrolier.
Cet afflux de pétrodollars s'accompagne d'un pic de revenus touristiques à 1,6 milliard de dollars en 2014, principalement alimentés par de riches étrangers venant pour certains profiter de la baie de Luanda depuis leurs yachts et dépensant sans compter lors de fastueuses fêtes sur la plage.
Le pétrole coule à flots, l'argent aussi et le kwanza, la monnaie nationale, s'échange alors à 100 pour un dollar. Mais le pays est durement touché les années suivantes par la baisse des cours du pétrole puis par le poids du service de sa dette. Il faut désormais 900 kwanza pour un dollar et le tourisme n'a généré en 2024 que 14,8 millions de dollars de revenus.
Visa gratuit
Cela a conduit le gouvernement à adopter une nouvelle stratégie pour le secteur: les ressortissants de dizaines de pays bénéficient d'une gratuité du visa d'entrée. C'est le cas pour les Français. Et les soldats qui patrouillaient dans l'aéroport international ont laissé la place à de jeunes et souriants ambassadeurs touristiques arborant sur leur T-shirt le message: «Puis-je vous aider?»
Le yacht club demeure fréquenté mais Luanda est devenue aussi une escale régulière de grands bateaux de croisière reliant le Cap en Afrique du Sud au Sénégal ou à l'Europe.
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Le journaliste et écrivain Claudio Silva, né à Luanda, a co-organisé en juin une semaine de découverte gastronomique pour des passionnés étrangers: au programme, visite de nouveaux vignobles, exploration de la cuisine pré-coloniale, le tout avec le concours d'un chef angolais reconnu. «Ce genre de circuits gastronomiques en immersion (...) nous permet de raconter nos propres histoires, à travers la nourriture et la culture, à la fois en ville et en milieu rural, un voyage conçu autour des expériences des gens qui vivent sur place», explique-t-il.
Trains de luxe
La société sud-africaine de trains de luxe Rovos Rail a ajouté le port angolais de Lobito à son catalogue, permettant à ses clients fortunés de rallier Dar es Salaam et l'océan Indien, en 15 jours, à bord d'un cinq-étoiles ambulant.
Le gouvernement mise également sur les safaris. La faune sauvage du pays a été décimée durant la guerre civile (1975-2002) mais les autorités s'efforcent de repeupler certains parcs naturels, selon Pedro Monterroso, de l'ONG African Parks, installée à Johannesburg. L'ONG, présente dans plus de 10 pays du continent, s'est vue confiée par l'Angola la gestion du parc national d'Iona, à la frontière avec la Namibie.
«L'ambition (du gouvernement), c'est de devenir la Namibie ou le Botswana dans 10 ou 15 ans», décrypte M. Monterroso, en référence aux deux pays voisins qui attirent chaque année des dizaines de milliers de touristes dans leurs réserves naturelles.
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Le Figaro

time6 hours ago

  • Le Figaro

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Le pays des châteaux souffre d'une baisse de fréquentation malgré un bon maillage de transport. Une opération reconquête s'enclenche. Nuageux et humide, même en été ! Au Pays de Galles, on glisse en priorité les bottes de pluie dans sa valise, avant même ses lunettes de soleil. Réputée pour abriter le plus grand nombre de châteaux au kilomètre carré, cette nation constitutive de Grande-Bretagne doit composer avec un aléa météorologique de taille : 55 % des entreprises locales ont désigné le mauvais temps comme la principale cause de la baisse de fréquentation estivale en 2024, selon Visit Wales, l'organisme de promotion touristique du pays. Le climat de la péninsule de l'ouest de Grande-Bretagne n'est donc pas forcément son premier argument... «C'est une destination étonnante et encore très méconnue en Europe. Il y a tellement à découvrir», déplore-t-on chez Alainn Tours, une agence de voyage spécialiste des voyages celtes. «C'est un paradis pour les amoureux de la nature», rassure Visit Britain, l'office de tourisme de la Grande-Bretagne. Le message a visiblement du mal à passer. Publicité Le Pays de Galles a vu sa fréquentation chuter en 2023, avec 892 000 visiteurs, soit 13 % de moins qu'avant les plus hauts, enregistrés avant la pandémie. Et c'est loin de l'engouement suscité par l'Angleterre, l'Écosse ou l'Irlande, les autorités galloises cherchent à redéfinir leur stratégie touristique. Protéger les touristes des intempéries Séjour de nos partenaires Service Contenus sponsorisés. Lorsque vous cliquez ou effectuez une réservation via nos liens partenaires, Le Figaro peut percevoir une commission. Croisière en Écosse 8 jours À partir de 7 525 € Voir l'offre Quand Paris affiche en moyenne une température de 27 degrés en juillet, le mercure de Newtown, au centre du Pays de Galles, compte dix degrés de moins. «Les mauvaises conditions météorologiques peuvent décourager complètement les visites», assure la secrétaire d'État au Tourisme, Rebecca Evans. «Le lieu le plus pluvieux en général est Snowdonia (nord-ouest), qui reçoit plus de 3 millions de précipitations par an», analyse un porte-parole du Met Office, le service national britannique de météorologie. Le parc national de Snowdonia enregistre, près de 270 jours de pluie par an, soit plus des deux tiers de l'année sous les gouttes. Pour pallier ces obstacles liés aux conditions météorologiques, le gouvernement gallois a lancé en avril 2025 un fonds d'un million de livres (environ 1,2 million d'euros) pour améliorer l'accueil touristique. Baptisé «Fonds de protection contre les intempéries de l'année Croeso», ce programme vise à «la construction d'abris sur les lieux touristiques, le pavage de sentiers régulièrement boueux ou encore des aménagements pour rendre les sites plus accessibles en période pluvieuse», a détaillé le gouvernement gallois. Les entreprises pourront obtenir des aides allant de 5000 à 20.000 livres (soit 5900 à 23.500 euros) pour améliorer le confort des visiteurs. Havre de fraîcheur Le Pays de Galles s'impose comme une destination de choix pour les estivants en quête de fraîcheur, une tendance qui semble monter en puissance ces dernières années, avec un attrait des pays du nord de l'Europe auprès de populations craignant les canicules. Accessible depuis Marseille, Nice ou Montpellier via Ryanair, Vueling ou KLM Royal Dutch Airlines, cette destination offre un climat tempéré. À l'opposé des 46 degrés enregistrés à Grenade en Andalousie ou des 44 degrés relevés au Portugal en juillet 2025. Le pays mise sur un atout de taille pour renforcer son attractivité. Sa capitale Cardiff sera l'une des villes hôtes de l'Euro 2028. «L'occasion de découvrir l'ambiance unique de la capitale», assure l'office de tourisme gallois. Cet événement international pourrait bien servir de tremplin. Publicité EN VIDÉO - Les images vu du ciel du feu qui ravage l'Écosse depuis plus de quatre jours

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