
Droits de douane : l'Europe peut-elle vraiment riposter en taxant les services numériques ?
DÉCRYPTAGE - Alors que Bercy appelle à «assumer le rapport de force» dans les négociations avec Washington, la taxation des services numériques risque de rester un vœu pieux.
«Si la volonté de Donald Trump était de rééquilibrer la balance des biens, il n'y a pas de tabou à avoir sur la balance des services également». Mercredi, depuis Bercy, le ministre délégué au Commerce, Laurent Saint-Martin, a exhorté à «assumer le rapport de force» dans les négociations en cours entre Bruxelles et Washington. L'accord annoncé dimanche impose, sans contrepartie, 15 % de taxes sur les produits européens entrant aux États-Unis, ainsi que des engagements massifs d'achats de gaz et de pétrole américains. En réponse, le ministre invite à mettre sur la table un élément que Donald Trump se garde bien d'évoquer lorsqu'il dénonce le déficit commercial avec l'UE : la balance des services, largement favorable aux États-Unis grâce au numérique. L'Europe pourrait-elle riposter en taxant les services numériques américains ?
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Le Figaro
an hour ago
- Le Figaro
Acétamipride : quelle législation en Europe pour ce pesticide interdit en France ?
Le Conseil constitutionnel a censuré cette semaine la réintroduction de ce puissant insecticide, réclamée notamment par les producteurs de betteraves sucrières et de noisettes, qui crient à la concurrence déloyale avec les autres pays européens. Les agriculteurs français n'en démordent pas. L'interdiction en France de l'acétamipride, dont la réintroduction prévue par la loi Duplomb a été censurée jeudi 7 août par le Conseil constitutionnel, crée une concurrence déloyale avec les autres producteurs européens. «La France ne peut pas rester le seul pays d'Europe à imposer à ses agriculteurs des contraintes que les autres ne subissent pas. Il en va de notre souveraineté nationale agricole et alimentaire», ont dénoncé jeudi la FNSEA, le principal syndicat agricole, et les Jeunes Agriculteurs (JA) dans un communiqué commun. Les producteurs de betteraves sucrières, qui étaient parmi les plus demandeurs d'un retour de ce pesticide de la famille des néonicotinoïdes pour lutter contre les ravageurs, accusent le coup. La décision prise par les Sages de censurer l'article portant sur l'utilisation de l'acétamipride «pérennise la flagrante distorsion de concurrence entre de nombreux agriculteurs français et leurs voisins européens, bien qu'ils opèrent sur un marché 'unique'», s'insurge la Confédération générale des planteurs de betteraves (CGB), association spécialisée de la FNSEA, dans un communiqué. Favorable à la loi, la ministre de l'Agriculture Annie Genevard a pointé sur X la «divergence entre le droit français et le droit européen, ce qui conserve les conditions d'une concurrence inéquitable faisant courir un risque de disparition de certaines filières». Publicité En effet, la France est aujourd'hui le seul pays en Europe à interdire l'acétamipride. L'interdiction de cet insecticide, censé éliminer les ravageurs en s'attaquant à leur système nerveux, est entrée en vigueur le 1er septembre 2018, de même que celle de quatre autres néonicotinoïdes. À l'échelle européenne, ce pesticide est lui autorisé par Bruxelles. Il bénéficie d'une homologation jusqu'en 2033. «Nous sommes 27 pays en Europe, 26 l'autorisent l'acétamipride», a martelé vendredi sur RMC le sénateur LR Laurent Duplomb, à l'origine de la loi partiellement censurée par le Conseil constitutionnel. Et beaucoup ne se privent pas d'utiliser cet insecticide dans leurs champs. En particulier l'Allemagne, la Pologne, l'Estonie, la Croatie et l'Italie, selon une liste mentionnée dans une proposition de loi déposée en octobre 2024, visant à réautoriser l'acétamipiride ainsi qu'un autre produit phytopharmaceutique, la flupyradifurone. À lire aussi Loi Duplomb : existe-t-il une alternative à l'acétamipride ? Crainte d'un afflux de sucre allemand et de noisettes turques La FNSEA fustige ainsi une «porte ouverte aux importations». «La France a fait le choix des importations plutôt que de la production nationale, c'est inacceptable et inadmissible ! Elle signe la mise en péril de la filière betterave et l'ouverture des importations de sucre, le tout produit avec de l'acétamipride», dénonce dans un communiqué Franck Sander, président de la CGB. «Non seulement cela va fragiliser plus de 10.000 producteurs de betteraves en France, mais en plus, cela va accentuer les importations d'une filière où nous étions leaders en Europe. Nos voisins allemands, polonais et belges vont récupérer nos parts de marché», a développé dans nos colonnes celui qui est aussi exploitant en Alsace, alors que la France est le premier pays producteur de sucre dans l'UE et le deuxième producteur de sucre de betterave au niveau mondial. Les producteurs tricolores de noisettes sont également en première ligne. S'il s'agit d'une petite filière agricole, avec ses 350 exploitations hexagonales, elle est devenue un symbole pour la réautorisation de l'acétamipride, face à l'incapacité des producteurs à combattre les insectes ravageurs. La France est aujourd'hui le quatrième consommateur mondial de noisettes, mais n'en produit l'équivalent de 12% seulement. Elle en importe ainsi déjà la majorité, et la filière craint que cette tendance ne s'aggrave. Elle rappelle en effet que l'acétamipride est autorisé notamment en Turquie, en Italie et aux États-Unis, les principaux pays producteurs de noisettes dans le monde. Les producteurs de tomates s'inquiètent eux aussi. «Sans néonicotinoïdes, je vais devoir arrêter la production de tomates», s'alarme dans nos colonnes Sébastien Héraud, maraîcher en Dordogne. «Je ne suis pas seul dans cette situation, qui favorise l'importation de tomates espagnoles et marocaines traitées avec des néonicotinoïdes», estime-t-il, alors que 36% des volumes annuels de tomates fraîches consommées en France sont importées, fournies à plus de 80% par le Maroc et l'Espagne. Betteraves sucrières, noisettes, tomates... Le président de la FNSEA Arnaud Rousseau pense à ces productions lorsqu'il estime que la censure de la réintroduction de l'acétamipride «marque l'abandon pur et simple de certaines filières de l'agriculture française».


Le Parisien
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- Le Parisien
« On va la faire voyager ! » : dans la Vienne, des habitants ont pris en otage une boîte aux lettres de la Poste
À Persac (Vienne), les autorités sont toujours sans nouvelles de la boîte aux lettres dérobée le 14 juillet au cœur du hameau du Grand Port. Un collectif baptisé « La BAL est dans notre camp » a, depuis, revendiqué cette « prise d'otage ». Derrière ce geste, des riverains en colère contre La Poste qui s'apprêtait à retirer définitivement le 15 juillet cette BAL (l'iconique boîte aux lettres jaune), avec l'accord de la mairie. « Cette BAL est entrée en résistance. Pour sa sécurité, nous ne dirons pas où elle est. Cela peut prêter à sourire, mais ce geste permet de dénoncer la disparition des services publics en zone rurale », explique Sébastien Roumet, l'un des ravisseurs installés dans ce village de 700 habitants. À lire aussi Chute du courrier, diversification... Comment la Poste doit se réinventer La Poste, elle, ne plaisante pas : une plainte a été déposée le 29 juillet. « Des gendarmes ont fait une enquête de voisinage, on a bien rigolé avec eux. Mais ils nous ont clairement fait comprendre qu'ils avaient autre chose à faire », rapporte Sébastien Roumet. « Une question de service et d'égalité entre les territoires » Délégué syndical CGT, Fabien Lecomte dénonce également « une réduction drastique des boîtes. Ces BAL doivent être relevées tous les jours, c'est obligatoire. Les supprimer apporte un gain de temps énorme, résume-t-il. Après, les facteurs ne passent plus forcément tous les jours pour distribuer le courrier ».


Le Figaro
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Annulations, retards de vols... L'été de toutes les perturbations dans l'aérien en Europe
Réservé aux abonnés DÉCRYPTAGE - Dès les premiers jours des vacances d'été, des centaines de milliers de voyageurs ont vécu un scénario noir. La grève du contrôle aérien français, pointée du doigt par les compagnies, n'est pas la seule cause. Retards et annulations de vols se sont multipliés en Europe en juillet. Jusqu'à la fin de l'été, les vacanciers sur le point de s'envoler pour leur pause estivale ou de retour de congé vont croiser les doigts : une grève, un incident à l'aéroport, une panne, pourraient-ils tout gâcher ? Dès les premiers jours des vacances d'été, des centaines de milliers de voyageurs ont vécu un scénario noir. Une nouvelle grève des contrôleurs aériens français a fait dérailler les départs dans les grands aéroports du pays pendant deux jours. La Direction générale de l'aviation civile (DGAC) avait demandé aux compagnies aériennes de réduire fortement leurs programmes face à ce mouvement social : un quart des vols annulés à Paris-Charles-de-Gaulle, Orly et Beauvais, la moitié à Nice, Bastia et Calvi et 30 % à Lyon, Marseille, Montpellier, Ajaccio et Figari le 3 juillet. À lire aussi L'aéroport de Roissy, un lieu synonyme de puissance à l'image du général de Gaulle Idem le lendemain. À la clé, des journées de vacances perdues, des voyages reprogrammés, des correspondances manquées… D'autres…