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« Camouflet total » : sur l'allongement de la rétention des étrangers jugés dangereux, les Sages censurent Retailleau

« Camouflet total » : sur l'allongement de la rétention des étrangers jugés dangereux, les Sages censurent Retailleau

Le Parisiena day ago
C'était une mesure chère au ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau. Et un marqueur politique. Le Conseil constitutionnel a annoncé jeudi, censurer la loi visant à élargir aux étrangers « condamnés pour des faits d'une particulière gravité et présentant de forts risques de récidive » l'allongement de la durée de maintien en centre de rétention administrative de 90 à 210 jours.
Le Conseil rappelle qu'il « incombe au législateur d'assurer la conciliation entre, d'une part, la prévention des atteintes à l'ordre public (…) et, d'autre part, l'exercice de cette liberté et de n'y porter que des atteintes adaptées, nécessaires et proportionnées aux objectifs qu'il poursuit ».
L'allongement de la rétention prévue par la loi s'applique « y compris pour des infractions qui ne sont pas d'une particulière gravité », et sans que l'administration ait à établir que le comportement d'un étranger qui a exécuté sa peine « continue de constituer une menace actuelle et d'une particulière gravité pour l'ordre public ». L'élargissement aux personnes pouvant être maintenues en rétention « pour une durée particulièrement longue, n'est pas proportionné à l'objectif de lutte contre l'immigration irrégulière poursuivi », juge encore le Conseil constitutionnel.
Coup dur politique
« Le camouflet pour le ministre de l'Intérieur est total », a réagi le député Place publique Sacha Houlié, ex-Marcheur, au diapason de la gauche qui dénonçait la « dérive sécuritaire » portée par la proposition de loi. « Le texte a été assez… retaillé », raille de son côté un marcheur. « J'ai le sentiment qu'il y a une voie pour une nouvelle écriture constitutionnelle du texte. Il faut en tout cas le tenter car on ne peut pas rester sans réponse (…). Le statu quo n'est pas permis », confie le député (EPR) Mathieu Lefèvre.
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«J'avais une envie pressante de fumer» : 3 mois de prison avec sursis pour avoir allumé une cigarette sur la tombe du Soldat inconnu
«J'avais une envie pressante de fumer» : 3 mois de prison avec sursis pour avoir allumé une cigarette sur la tombe du Soldat inconnu

Le Figaro

time29 minutes ago

  • Le Figaro

«J'avais une envie pressante de fumer» : 3 mois de prison avec sursis pour avoir allumé une cigarette sur la tombe du Soldat inconnu

COMPTE RENDU D'AUDIENCE - Le prévenu, un père de famille âgé de 47 ans, a comparu ce vendredi à Paris pour «violation de sépulture, tombeau, urne cinéraire ou monument édifié à la mémoire des morts». «Je répondrais à toutes les questions qui me seront posées.» Ce vendredi soir, l'homme qui, quatre jours auparavant, a allumé sa cigarette avec la flamme de la tombe du Soldat inconnu, a été condamné à trois mois d'emprisonnement assortis d'un sursis probatoire de 18 mois par le tribunal correctionnel de Paris. Cette sépulture installée sous l'arc de Triomphe depuis le 11 novembre 1920 rend hommage aux soldats morts pour la France lors de la Première Guerre mondiale. L'homme est poursuivi pour «violation de sépulture, tombeau, urne cinéraire ou monument édifié à la mémoire des morts.» À la barre, le prévenu d'1m80 vêtu d'un simple tee-shirt vert, semble stressé et ne détache pas son regard de la présidente. Il sait que les faits qui lui sont reprochés sont «graves» et qu'il risque «un an d'emprisonnement et 15.000 euros d'amende», détaille le procureur. Rapidement pris par les émotions lorsqu'on lui donne la parole, ce Marocain âgé de 47 ans, père de quatre enfants et conducteur d'engins depuis une vingtaine d'années, affirme avoir fait «la bêtise du siècle». Publicité Malheureusement pour lui, les faits ont été filmés par une touriste qui avait posté la vidéo sur le réseau Tiktok. Sur les images, on y voit le mis en cause passer par-dessus les barrières pour aller s'agenouiller sur le bouclier renversé où crépite la flamme. Il se sert du feu pour allumer sa cigarette, avant d'enjamber à nouveau les chaînes pour repartir, sans un mot, sans un regard. Les internautes et les politiques avaient alors fait part de leur profonde colère. Bruno Retailleau allant même jusqu'à ordonner que son titre de séjour soit retiré, le prévenu étant en situation régulière sur le territoire jusqu'en octobre prochain. 28 mentions sur son casier judiciaire Le quarantenaire s'explique. Il raconte avoir eu «une envie pressante de fumer» et, après avoir demandé à plusieurs personnes de quoi allumer sa cigarette, s'est dirigé vers la seule source de feu qu'il avait à proximité : la tombe du Soldat inconnu. «Je sais que c'est un endroit propre qu'on ne doit pas salir. J'aime l'armée et j'aime la France!», assure le prévenu, les yeux humides ajoutant être «addict à la cigarette». «Je m'excuse auprès des Français et auprès des militaires. Je regrette amèrement», étouffe-t-il dans un sanglot. «Je m'étais juré de ne plus commettre de délits, j'ai un casier judiciaire assez chargé». Avec près de 28 mentions, le prévenu n'en est en effet pas à son premier rendez-vous avec la justice. Sa première condamnation date de 1996 et la dernière, de septembre 2022. La plupart des infractions relèvent notamment de délits routiers, de violences ou de dégradations. La présidente revient sur son dossier médical évoquant des troubles diagnostiqués par une expertise psychiatrique. Il est écrit que le père de famille souffre de polytoxicomanie, d'un trouble de l'attention (TDAH) et d'un trouble bipolaire qui, selon le psychiatre, aurait pu causer une «alternation du discernement au moment des faits.» Publicité «Est-ce que vous prenez votre traitement?», lui demande alors la présidente. «Parfois j'oublie», reconnaît le prévenu. Lui qui avait arrêté l'alcool depuis un an, a de nouveau sombré après la séparation avec sa conjointe il y a un peu plus d'un mois. Médicaments à effets psychotropes - On voit que vous prenez beaucoup d'autres produits, intervient à son tour le procureur. - Oui mais c'est le médecin qui me l'a prescrit, se justifie le prévenu. - Je ne suis pas certain. Quand je lis l'expertise, on retrouve un mésusage de médicaments. C'est une drogue comme une autre. L'expert indique qu'il était dans un état qui a amoindri sa responsabilité pénale, indique le procureur en s'adressant à la cour. Il ne les prend pas pour soigner sa maladie qui est très réelle. Il s'agit de prises volontaires de produits à effets psychotropes. Ça ne peut pas amoindrir la responsabilité de quelqu'un, c'est même une circonstance aggravante, soutient-il. L'avocat du prévenu de son côté, estime que son client a bien reconnu les faits et qu'il en a pris conscience. «Il est venu en France à l'âge de 9 ans. Aujourd'hui, sa séparation a causé un déchirement. Voilà pourquoi certaines explications peuvent trouver leur propre justification.» Selon le pénaliste, le père de famille «estime qu'il a encore de beaux jours devant lui dans cette société française» et «pense qu'on doit lui accorder une dernière chance».

L'homme suspecté d'avoir agressé un maire en Isère arrêté, ce que l'on sait de son profil et ses motivations
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Le HuffPost France

timean hour ago

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L'homme suspecté d'avoir agressé un maire en Isère arrêté, ce que l'on sait de son profil et ses motivations

FAIT DIVERS - Les premiers éléments. L'homme suspecté d'avoir violemment agressé à l'arme blanche le maire de son village de Villeneuve-de-Marc, en Isère, a été interpellé vendredi 8 août, le lendemain des faits, dans une localité proche. Une agression qui avait suscité l'indignation de nombreux élus jusqu'au président Emmanuel Macron. L'arrestation du suspect a été annoncée sur X par le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, pour qui « les violences contre nos élus sont intolérables et ne resteront jamais impunies ». L'homme avait pris la fuite après avoir porté plusieurs coups au maire de 63 ans, Gilles Dussault, dont deux au thorax, avec une « arme blanche », puis tenté de le renverser avec sa voiture, selon le parquet de Vienne, qui conduisait l'enquête de flagrance. Recherché pour tentative de meurtre sur personne dépositaire de l'autorité publique, le suspect « n'était pas armé » et « n'a opposé aucune résistance » lors de son interpellation sur la voie publique à 11 heures 30 à Charantonnay, à 14 km des lieux de l'agression, puis a été placé en garde à vue, a précisé dans un communiqué le procureur de Grenoble Étienne Manteaux. « Questions d'urbanisme » Selon les premiers éléments de l'enquête, relevé par l'AFP, le maire et son agresseur, un homme de 59 ans résidant « de longue date » dans la commune, étaient en litige pour « des questions d'urbanisme » et des « travaux réalisés par » l'administré « sans autorisation ». Après avoir asséné plusieurs coups à l'élu, l'agresseur a d'abord quitté les lieux avant de revenir avec son véhicule. « Il a alors tenté de percuter le maire et son fils venu lui porter secours, et fini sa course contre un mur, puis a pris la fuite à pied » après avoir porté des coups de poing au fils du maire qui tentait de l'intercepter, selon le parquet de Vienne. Une information judiciaire a été ouverte par le pôle criminel du tribunal de Grenoble, désormais chargé de l'affaire. Une enquête pour « violences aggravées » à l'encontre du fils du maire, qui avait été plus légèrement blessé et hospitalisé à Vienne, a également été ouverte. Gilles Dussault, maire depuis 2014 de Villeneuve-de-Marc, un village de moins de 1.200 habitants entre Lyon et Grenoble, avait été hospitalisé en urgence absolue à Lyon, son pronostic vital étant un premier temps engagé. Souffrant de « trois plaies dont deux au thorax et une plaie défensive », l'édile a depuis pu être entendu par les enquêteurs et a confirmé le déroulé des faits rapporté par les premiers témoins, a précisé vendredi le parquet de Vienne. Ses blessures lui valent une incapacité totale de travail (ITT) de quinze jours.

Tchad : 25 ans de prison ferme requis contre l'ancien premier ministre Succès Masra
Tchad : 25 ans de prison ferme requis contre l'ancien premier ministre Succès Masra

Le Figaro

timean hour ago

  • Le Figaro

Tchad : 25 ans de prison ferme requis contre l'ancien premier ministre Succès Masra

Le procureur général a requis vendredi 25 ans de prison ferme contre l'ancien premier ministre tchadien Succès Masra, au troisième jour de son procès à N'djamena pour notamment «incitation à la haine et à la révolte» et complicité d'assassinat, selon un correspondant de l'AFP. «La condamnation à vie étant exclue, nous demandons 25 ans de prison ferme pour Masra et ses co-accusés», a déclaré Louapambe Mahouli Bruno, procureur général près de la cour d'appel de N'djamena. Ce procès regroupe deux volets, celui de près de 70 hommes accusés d'avoir participé à un massacre sanglant le 14 mai et celui de Succès Masra. Arrêté le 16 mai, le chef du parti d'opposition Les Transformateurs est jugé pour «incitation à la haine, à la révolte, constitution et complicité de bandes armées, complicité d'assassinat, incendie volontaire et profanation de sépultures». Le 14 mai, 42 personnes, «majoritairement des femmes et des enfants», avaient été tuées à Mandakao, dans la région du Logone-Occidental (sud-ouest du Tchad), selon la justice tchadienne qui accuse Succès Masra d'avoir provoqué ce massacre. Publicité Appel à la violence Un message audio, présenté comme datant de 2023 est mis en avant par la justice pour incriminer Succès Masra. Selon une traduction française du message en langue ngambaye, il est dit : «Apprenons-nous les uns et les autres à utiliser une arme à feu. Que ce soit fille ou garçon, que ce soit homme ou femme (...) soyons tous des boucliers protecteurs». Les avocats de Succès Masra ont affirmé mardi qu'aucune preuve tangible n'a été présentée à la Cour depuis le début du procès mercredi: «nous sommes à la recherche d'un lien qui pourrait relier les accusés à la scène de crime, mais nous sommes restés sur notre soif». Entendu pour la première fois jeudi, Succès Masra, vêtu d'une tenue blanche traditionnelle s'est défendu Succès Masra, originaire du sud du pays, appartient à l'ethnie ngambaye et bénéficie d'une large popularité auprès des populations du sud à majorité chrétienne et animiste, qui s'estiment souvent marginalisées par le régime de N'Djamena, majoritairement musulman.

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