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Bourse : le jeu de massacre des gourous des plateaux télés

Bourse : le jeu de massacre des gourous des plateaux télés

Les Echosa day ago
James Arthur McDonald était un habitué des plateaux de la chaîne CNBC où il délivrait son expertise supposée sur les marchés. Cette audience lui permettait de faire la publicité de son fonds et de conquérir des clients. Ce gérant de la ville d'Arcadie en Californie était un adepte des références mythologiques comme en témoigne le nom de sa société d'investissement, Hercules, qui gérait 33 millions de dollars. Fin 2021, il disparut brutalement de la sphère médiatico-financière. Il entama sa cavale après des plaintes de clients pour fraude. Arrêté en juin 2024 dans la commune de Port Orchard dans l'Etat de Washington, il a été condamné la semaine dernière à 5 ans derrière les barreaux. Le gérant « semblait incarner le rêve américain mais les apparences sont parfois trompeuses », avait précisé le procureur au moment du procès.
Le gestionnaire, faux diplômé de Harvard, a vécu dans le mensonge une grande partie de sa carrière. Il avait enregistré de lourdes pertes quand il paria sur l'effondrement de l'économie américaine fin 2020. Il tenta de masquer ses déconvenues en mentant à ses investisseurs. Il avait détourné de l'argent pour s'acheter notamment une Porsche à 175.000 dollars afin de guérir ses angoisses. Pour faire patienter ses clients et éviter qu'ils ne le dénoncent aux autorités, il avait mis en place une pyramide de Ponzi. Il collectait de l'argent pour le reverser ensuite à ceux qui voulaient récupérer leur fonds. Mais cette technique popularisée par Bernard Madoff, ne lui permit que de gagner du temps.
Cramer contre Cramer
James Arthur MacDonald évoquait ses coups de coeur pour des valeurs américaines dans l'émission de CNBC « Squawk on the Street ». Ce show à la gloire de Wall Street, suivi par les boursicoteurs en mal d'idées, est présenté depuis le parquet du New York Stock Exchange. Il compte un des animateurs les plus célèbres mais aussi les plus controversés, Jim Cramer, lui aussi un ancien gérant de hedge fund. Ses recommandations parfois peu pertinentes lui valent les moqueries des réseaux sociaux : quand « jim » achète, il faut vendre et acheter quand il vend.
Cette notoriété lui a valu plusieurs études qui ont évalué si Jim Cramer était aussi mauvais que les critiques semblaient le suggérer. Ses recommandations ont surtout une valeur à très court terme. Une action qu'il conseille d'acheter gagne 2,4 % dans les 24 heures et ses volumes augmentent. Ses recommandations de vente ont en revanche peu de valeur, le titre stagnant. A moyen terme, les titres qu'il conseille d'acheter n'enregistrent pas particulièrement de bonnes performances.
Comme tous les gourous de Wall Street, il passe difficilement le test de la réalité malgré un style qu'il veut très expressif et convaincant (hurlements, slogans martelés…). S'il a été un bon gérant de hedge fund dans la première partie de sa carrière, il a perdu ensuite de ses intuitions. Il conseillait par exemple d'acheter la banque Bear Stearns, peu avant sa chute en 2008. Pas toujours bien inspiré, Jim Cramer n'est pas pour autant un « perdant structurel ». Des produits financiers, des ETF (fonds cotés) avaient été créés dans le but de prendre le contre-pied systématique des recommandations de Jim Cramer. Or ces ETF qui pariaient contre le gourou de CNBC n'ont jamais décollé et ont fermé.

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time32 minutes ago

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Royaume-Uni : les riches étrangers quittent-ils vraiment la City en masse ?

Les riches étrangers qui avaient choisi de s'établir au Royaume-Uni pour envoyer leurs enfants en école privée, profiter de la proximité de la City et jouir d'une des capitales les plus cosmopolites au monde fuient-ils en masse le pays pour éviter les hausses d'impôt qu'a concoctées le gouvernement travailliste de Keir Starmer, à la peine pour équilibrer les comptes de la nation ? L'intrigue se complique. Selon de premières indications du HMRC, le fisc britannique, révélées par le « Financial Times », la fuite des ex- « non-doms » ou non domiciliés fiscaux, appelés ainsi avant la disparition de ce statut, ne serait pas hors de contrôle. En effet, elle serait en ligne avec ce que le Bureau de responsabilité budgétaire (OBR) avait communiqué à la chancelière de l'Echiquier, Rachel Reeves, dans son évaluation, voire inférieure. Un sur quatre L'OBR avait estimé qu'un « non-dom » sur dix quitterait le pays pour ceux qui ne possèdent pas de trust pour protéger leurs actifs internationaux de droits de succession. Un ratio porté à un sur quatre pour ceux qui ont ces fameux trusts. Or, les données envoyées par les entreprises au HMRC depuis avril, début de l'année fiscale, sont plutôt rassurantes pour Rachel Reeves, selon les commentaires confiés au « FT ». Il y avait 60.700 non domiciliés sur l'exercice fiscal d'avril 2023 à mars 2024. On estime que 80 % de ces ex- « non-doms » travaillent. Ces derniers mois, les médias britanniques s'étaient plutôt fait l'écho d'une hémorragie. Une étude du consultant Henley and Partners avait été largement reprise invoquant le départ potentiel de 16.500 millionnaires du pays en se basant sur des données LinkedIn, une méthodologie critiquée. Les départs ou projets de départs de personnalités fortunées visibles se sont aussi multipliés. Ce fut le cas, fin mars, du milliardaire indien de l'acier Lakshmi Mittal ou, en avril, de Nassef Sawiris, l'homme le plus riche d'Egypte. Il y a quelque jour, la presse financière s'est fait l'écho du départ de l'Italo-canadien Jerry del Missier, ancien numéro deux de Barclays. L'enjeu des trusts Avec la fin de leur statut, engagée par les tories, les ex- « non-doms », ceux qui pouvaient choisir de se domicilier fiscalement ailleurs, même s'ils résidaient au Royaume-Uni, se sont retrouvés taxés également sur leurs revenus mondiaux même s'ils ne les rapatriaient pas outre-Manche. En tout cas après quatre ans, car les Travailistes ont introduit une exemption pendant cette fenêtre pour inciter à la dépense outre Manche. Le nouveau gouvernement travailliste a cependant ajouté une disposition très controversée : ces riches contribuables se sont également retrouvés exposés à un impôt de 40 % sur leurs actifs mondiaux transmis à la génération suivante. Logés dans des trusts offshore désormais interdits, ceux-ci étaient auparavant totalement exemptés. La messe n'est cependant pas dite. «La méthode mentionnée dans le «FT» passant par les institutions retenant l'impôt à la source pour HMRC afin de recueillir les données est bien la plus fiable, mais elle est partielle et nous n'avons pas l'analyse complète, avec par exemple l'impact des autres hausses d'impôts», explique David Burgherr, research fellow au CenTax. Les données remontées par ailleurs par les conseillers fiscaux indiquent clairement de nombreux départs vers Milan, qui se rêve en capitale du private equity, Dubaï, ou d'autres havres fiscaux. Des données ponctuelles comme la diminution pour la première fois depuis sept ans en 2024 du nombre de financiers du private equity touchant une rémunération en « carried intrest » (de 3 % à 2.770 personnes, selon HMRC) pointent vers une baisse de l'attractivité de Londres pour les étrangers fortunés. La fiscalité de ce mode de rémunération a été elle aussi alourdie et ces professionnels sont souvent des étrangers. Une question d'attractivité Le fait que le gouvernement ait laissé filtrer en juin qu'il envisageait de revenir sur le durcissement de la fiscalité des successions sur les actifs mondiaux est un signe qu'il prend le sujet très au sérieux. Car alléger la fiscalité des riches est politiquement périlleux. Le verdict sur l'intensité du flux de départs n'est pas attendu avant début 2027, lorsque le HMRC aura rassemblé toutes les données de l'année fiscale 2025-2026, notamment y compris celles de ces ex- « non-doms » vivant de leurs rentes ou exerçant un travail à l'étranger. «Et encore... il faudra plutôt attendre quelques années avant d'avoir le fin mot,» ajoute David Burgherr.

L'impossible débat sur la fiscalité de l'héritage
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time3 hours ago

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L'impossible débat sur la fiscalité de l'héritage

C'est une guerre de tranchées aux lignes figées. Chaque année, l'impôt sur l'héritage fait l'objet de batailles dans l'Hémicycle. Lors de l'examen du dernier projet de loi de finances, une centaine d'amendements ont été déposés sur le sujet. Sans effet ou presque. Le gouvernement n'a finalement retenu que deux mesures de portée limitée : une pour favoriser les transmissions de propriétés agricoles, l'autre pour exonérer les dons aux enfants et petits-enfants qui achètent leur résidence principale (à concurrence de 100.000 euros par donateur et jusqu'à fin 2026 uniquement). Promesse enterrée de Macron Cet immobilisme n'est pas nouveau. Les dernières modifications d'ampleur des règles fiscales sur l'héritage remontent maintenant à plus de dix ans (en 2011, dans la dernière longueur du quinquennat Sarkozy, et un an plus tard, avec le premier budget Hollande). Depuis, c'est le statu quo. Alors qu'Emmanuel Macron a multiplié les baisses d'impôts lors de son premier mandat, il est resté à distance des questions d'héritage. Et s'il avait promis pendant sa deuxième campagne présidentielle de relever le plafond des abattements sur les successions à 150.000 euros, pour favoriser « la transmission populaire », la mesure a été discrètement et rapidement enterrée. Le débat ne s'est pourtant pas assagi. Alors que le nombre et le volume des patrimoines transmis grimpent, les rapports sur la question de l'héritage se multiplient. En 2021, les économistes Jean Tirole et Olivier Blanchard invitaient à raboter les différents dispositifs d'exonération qui grignotent l'assiette de l'impôt sur les successions, mais aussi à envisager une réforme beaucoup plus ambitieuse en inversant la logique actuelle pour taxer non pas sur la base des montants transmis à chaque décès, mais de l'ensemble des sommes reçues par un héritier au cours de sa vie. Des propositions restées lettre morte. Idem pour la recommandation de l'institut Rexecode en 2023 d'encourager fiscalement les donations afin de « faire descendre l'épargne des seniors vers le pouvoir d'achat des jeunes ». A l'automne dernier, l'ONG Oxfam invitait à taxer fortement les « super héritages ». Au même moment, la Cour des comptes proposait une forme de donnant-donnant : alléger la fiscalité des transmissions vers les beaux-enfants, moyennant un grand coup de rabot dans les dispositifs dérogatoires. Les magistrats pointaient du doigt trois niches fiscales : le pacte Dutreil (qui exonère largement, sous condition, les transmissions d'entreprises), le régime de l'assurance-vie (et son abattement phare de 152.500 euros sur les primes versées avant les 70 ans de l'assuré) et le démembrement de propriété (qui permet de ne pas payer de droits sur la transmission de l'usufruit si la nue-propriété a déjà été transmise). Sans plus de succès. Abolir l'« impôt sur la mort » Car les politiques savent le sujet radioactif. Les patrons ne veulent pas entendre parler d'une remise en cause du pacte Dutreil. Et chez les particuliers, la question de l'héritage est épidermique. Toutes les enquêtes d'opinion le montrent : les Français sont massivement opposés à sa taxation. A droite et à l'extrême droite, on s'appuie sur ce refus populaire pour pousser des mesures en faveur des donations, voire demander l'abolition de l'« impôt sur la mort ». Ce ne serait d'ailleurs pas inédit. Douze pays de l'OCDE ont déjà supprimé l'impôt sur les successions, dont la Norvège et la République tchèque en 2014. Toutefois, même si le gouvernement y était ouvert, ce serait budgétairement intenable. Pour résorber son déficit public, la France doit économiser plus de 40 milliards d'euros dès 2026. Difficile dans ce contexte de s'amputer d'une recette qui frôle les 20 milliards d'euros par an (16 pour les successions, 4 pour les donations), et qui doit augmenter. « Méconnaissance » De l'autre côté du spectre, la gauche milite pour fiscaliser davantage l'héritage - accusé d'amplifier les inégalités - en pointant un paradoxe : les Français sont opposés à cet impôt, alors que la majorité ne le paiera jamais. Trois quarts des successions en ligne directe ne sont en effet soumises à aucune taxation. Et le taux moyen effectif de l'impôt sur les successions, tous liens de parenté confondus, est inférieur à 10 %. Mais ces arguments ne portent pas. Malgré des soutiens inattendus (comme cette tribune intitulée « Taxez nos successions ! », signée par plus de 100 entrepreneurs dans « Les Echos » en janvier), l'hypothèse d'un alourdissement ne rencontre aucun écho dans le grand public. « La fiscalité de l'héritage est extrêmement complexe. La plupart des gens surestiment largement le taux auquel ils seront taxés. Une part de l'opposition à cet impôt vient de cette méconnaissance », analyse Bertrand Garbinti, responsable du pôle fiscalité des ménages à l'Institut des politiques publiques (IPP).

Vous souhaitez cacher votre argent ? Essayez une base militaire britannique !
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Courrier International

time7 hours ago

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Le meilleur moyen de dissimuler son argent au fisc a longtemps été de le transférer sur des comptes à l'étranger. Mais les recours aux paradis fiscaux sous les tropiques se sont réduits à peau de chagrin ces dix dernières années, à mesure que des accords internationaux sur la transparence financière entraient en vigueur – comme la Norme commune de déclaration, un accord signé par plus de 120 pays dont l'objectif est l'échange automatique d'informations entre administrations fiscales. Alors pour protéger votre patrimoine des regards indiscrets, oubliez les Bermudes ou les Bahamas, le Royaume-Uni a tout les atouts pour vous séduire. Notamment grâce aux 'trusts non-résidents', une structure juridique autorisée par le droit anglais mise en place par une personne qui réside en dehors du Royaume-Uni, et administrée par des fiduciaires situés dans des endroits reculés. L'astuce consiste à délocaliser sa résidence fiscale dans un endroit vraiment incongru. Loin des yeux, loin du contrôleur

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