
À Cannes, le maire David Lisnard interdit la vente de protoxyde d'azote à tous les particuliers
Face à la prolifération de l'usage détourné du protoxyde d'azote, la mairie de Cannes durcit le ton. Par un arrêté municipal daté du 25 juillet, le maire David Lisnard interdit désormais la vente de bonbonnes à tous les particuliers, majeurs comme mineurs, a-t-il fait savoir vendredi par voie de communiqué. Seuls les professionnels de santé et de restauration sont autorisés à s'en procurer, et uniquement entre 8 heures et 20 heures.
Les petites cartouches de huit grammes ou moins, à usage domestique, échappent cependant à cette interdiction. Une décision motivée «par le constat d'actes répétés de troubles à l'ordre public. L'usage détourné de ce produit agit comme une drogue qui génère chez les consommateurs des comportements parfois violents et cause de graves complications neurologiques», alerte l'édile Nouvelle énergie.
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2800 cartouches ramassées en juillet
Déjà proscrit à la vente pour les mineurs depuis 2020, le gaz hilarant ferait l'objet d'une consommation en forte hausse. Le centre de valorisation des déchets Univalom a ainsi enregistré une hausse de 100% de bouteilles collectées en un an. Rien que pour le mois de juillet, 2800 cartouches ont été ramassées dans l'espace public, indique la municipalité azuréenne. En parallèle, la police municipale a dressé 192 verbalisations depuis le début de l'année. «La consommation croissante de protoxyde d'azote comme gaz hilarant pose de nombreux et graves problèmes : de santé publique, de mise en danger d'autrui, de pollution des rues, de mise en péril du système de traitement des déchets», abonde David Lisnard.
Explosions dans les fours d'incinération
Ce gaz, consommé en inhalation, est devenu en Île-de-France la première cause de myélite et de neuropathie périphérique chez les jeunes adultes. L'hôpital de Cannes a lui-même constaté plusieurs cas graves nécessitant une prise en charge longue. La mairie dénonce, en outre, les dégâts matériels liés à ces cartouches, qui explosent dans les fours d'incinération des déchets. Depuis janvier, ces installations ont dû être arrêtées en moyenne une semaine par mois, provoquant 1,7 million d'euros de pertes en 2024. «Ces bonbonnes engendrent une lourde perte financière au détriment des contribuables», déplore le maire.
Pour David Lisnard, la réponse doit désormais dépasser le cadre local. Il appelle à un «renforcement pénal» et à une mobilisation accrue de la police nationale. «Une modification de la fabrication des cartouches doit aussi être envisagée pour davantage de sécurité», plaide-t-il, suggérant notamment l'ajout de soupapes de sécurité ou des systèmes empêchant leur ouverture par les particuliers.
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