logo
« C'est historique, c'est dingue ! » : un sacre mondial inattendu pour les épéistes françaises, 17 ans après le dernier

« C'est historique, c'est dingue ! » : un sacre mondial inattendu pour les épéistes françaises, 17 ans après le dernier

L'Équipe6 days ago
Sans être attendues après une saison de transition jusqu'ici mitigée, les épéistes françaises ont survolé les débats samedi pour aller chercher le titre mondial à Tbilissi, le premier du clan bleu en Géorgie.
Il n'y a en général pas 36 solutions au moment de célébrer un titre mondial. Les fleurettistes italiens, en habitués, avaient montré l'exemple samedi soir à Tbilissi en hurlant dans tous les sens et en sautant aux quatre coins de la piste. Hum hum, beaucoup trop pour les épéistes françaises, qui ont, elles, choisi l'option totalement opposée : discrétion et triomphe modeste. Les Bleues venaient de décrocher le graal, qui plus est sans être attendues à pareille fête, dominant la finale face aux Russes de bout en bout (41-32). Mais Alexandra Louis-Marie, Lauren Rembi, Éloïse Vanryssel et Marie-Florence Candassamy sautillaient gentiment, à leur image, avec pudeur et retenue, symbole de ce groupe à part au sein du clan français. « On est joyeuses, mais il est quand même 23 heures déjà, je n'ai pas oublié l'heure, je suis une petite vieille », glissait Candassamy, 34 ans, déjà championne du monde individuelle à Milan en 2023 et désormais doublement dorée.
Le dicton « tout peut arriver à l'épée, on ne sait jamais ce qu'il peut se passer » étant toujours dans les parages quand vient le moment des grands Championnats, les bretteuses bleues faisaient partie de la grosse poignée d'équipes capables d'aller chercher le titre en terres géorgiennes.
« Ce n'est pas un groupe facile à manoeuvrer, mais petit à petit on y vient »
Frédéric Chotin, manager général de l'épée femmes
Mais le statut de favorites était loin, dans une saison de transition où les résultats collectifs n'ont pas souvent été là, avec « seulement » deux médailles de bronze en six étapes de Coupe du monde et des Championnats d'Europe manqués le mois dernier à Gênes. Le tout avec une équipe en partie renouvelée après la médaille d'argent olympique du Grand Palais. Car si Louis-Marie (29 ans) et Candassamy étaient de l'aventure parisienne, l'expérimentée Rembi (33 ans) et la nouvelle venue Vanryssel (26 ans) sont venues prendre le relais, Auriane Mallo-Breton étant en pause maternité et Coraline Vitalis n'ayant pas repris la compétition cette année.
Mais c'est justement au retour de Gênes, lors d'un stage à Argelès (Pyrénées-Orientales) avec l'ensemble du collectif épée femmes, que Frédéric Chotin, le nouveau manager général de l'arme, a senti son groupe se former. « C'est le moment fondateur, insistait le coach des Bleues samedi soir. Une vraie dynamique est née, tout ce qui était à côté de l'escrime a vraiment très bien fonctionné, ça a soudé tout le monde, ça a permis de dégoupiller Gênes, de se serrer les coudes et d'avancer. Il y a dans ce groupe des éléments très différents, certaines ont envie de parler, d'autres sont très solitaires. L'équilibre n'a pas été facile à trouver tout au long de l'année, ce n'est pas un groupe facile à manoeuvrer, mais petit à petit on y vient, et cette compétition va nous faire énormément de bien. » Rentrées bredouilles de l'épreuve individuelle, les Bleues ont montré sur ce rendez-vous collectif une maîtrise de chaque instant, n'étant que très peu mises en danger. Alors que la mort subite leur avait coûté le sacre olympique il y a tout juste un an face à l'Italie (30-29), elles ont mis un point d'honneur à ne jamais se retrouver en position de tout jouer sur une touche, menant les débats d'entrée tour après tour, même face aux meilleures ennemies transalpines, qui n'ont pas vu le jour en demi-finales (45-32).
Et si le protocole commotion de Rembi, tombée sur la tête en fin de match, avait pu créer le désordre dans la préparation de la finale, cet incident n'a fait que renforcer la cohésion de la troupe avant le duel face aux Russes. Une fois les trois premiers relais aux allures de rounds d'observations passés (8-5), les Bleues ont ainsi creusé l'écart grâce à un 10-5 de Louis-Marie sur le cinquième passage, sans affolement, prenant petit à petit la mesure des Russes pour lesquelles le staff français n'avait que très peu d'informations après quatre ans d'absence. Le plus dur était fait, et c'est la Martiniquaise, dans le rôle de la finisseuse, qui s'est occupée de valider une journée parfaite (41-32) sans même avoir besoin d'aller jusqu'à la 45e touche.
« Non, mais c'est historique, on peut le dire, c'est dingue ! »
Eloïse Vanryssel
« Je termine, mais tout le monde a fait son job, insistait Louis Marie, 17e mondiale. Après Gênes, on ne s'est pas posé beaucoup de questions, on avait vraiment envie de revenir plus fortes et faire notre jeu, prendre du plaisir sur la piste, et ça a marché. On a la chance d'avoir un groupe très homogène, peu importe les filles qui sont dans l'équipe, on a montré qu'on pouvait être au plus haut. »
Très en vue pour ses premiers Mondiaux après son quart en individuel, Vanryssel était sans trop de difficulté la plus expressive du quatuor, ne manquant pas de secouer tout ce beau monde en réalisant la portée de leur titre, dix-sept ans après le dernier sacre. « Non, mais c'est historique, on peut le dire, c'est dingue ! »
Orange background

Essayez nos fonctionnalités IA

Découvrez ce que Daily8 IA peut faire pour vous :

Commentaires

Aucun commentaire pour le moment...

Articles connexes

Léon Marchand sera dans le relais 4x200m en finale des Mondiaux de Singapour
Léon Marchand sera dans le relais 4x200m en finale des Mondiaux de Singapour

L'Équipe

time11 minutes ago

  • L'Équipe

Léon Marchand sera dans le relais 4x200m en finale des Mondiaux de Singapour

Le quadruple champion olympique Léon Marchand sera le dernier relayeur sur la finale du 4x200m, ce vendredi, aux Mondiaux de Singapour. Roman Fuchs, Yann Le Goff et Rafael Fente-Damers l'accompagneront. On verra bien Léon Marchand dans le bassin de Singapour, ce vendredi. Le relais 4x200m, qui s'est qualifié pour la finale tôt ce matin avec le huitième temps des séries (7'6''88), intégrera le Toulousain dans son collectif en qualité de dernier relayeur. Au lendemain de son titre sur 200m 4 nages, le recordman de la distance pourrait s'offrir sa deuxième médaille mondiale de la semaine, bien que les pronostics ne soient pas favorables. Dans l'ordre, Roman Fuchs, Yann Le Goff et Rafael Fente-Damers précéderont le passage du quadruple champion olympique. La finale est programmée à 14h39, heure française.

Football : « C'est triste et révoltant », pourquoi le FC Bobigny 93 est prêt à boycotter le championnat de N2
Football : « C'est triste et révoltant », pourquoi le FC Bobigny 93 est prêt à boycotter le championnat de N2

Le Parisien

time11 minutes ago

  • Le Parisien

Football : « C'est triste et révoltant », pourquoi le FC Bobigny 93 est prêt à boycotter le championnat de N2

Le bras de fer avec la FFF est engagé. Le FC Bobigny 93 , qui s'apprête à disputer sa 8e saison d'affilée dans le championnat de N2 (4e division), assure qu'il ne participera pas à cette compétition. Le club de la Seine-Saint-Denis ne veut disputer que le championnat National (3e division). Rien d'autre. Pour quelles raisons ? Il y a deux semaines, la commission d'appel de la DNCG (la Direction nationale du contrôle de gestion) a décidé de confirmer la rétrogradation de l'AC Ajaccio, prononcé une première fois le 24 juin. Par conséquent, Boulogne-sur-Mer (battu par Clermont lors du barrage L2-National) devrait être repêché en Ligue 2. Mais le club corse a annoncé qu'il allait passer par d'autres recours et notamment le CNOSF (comité national olympique du sport français), voire peut-être le tribunal administratif. Les dirigeants avaient également indiqué il y a plusieurs semaines que l'ACA pourrait être amené à déposer le bilan si la formation corse ne réintégrait pas la L2. Le temps presse car le National démarre le 8 août et le N2 le 16 août. Le FC Bobigny 93, meilleur 2e des trois groupes de N2 en mai dernier, se trouve actuellement en première position dans l'ordre des repêchages. Les dirigeants souhaitent profiter des soucis financiers de l'ACA pour prendre leur place en National. « Je n'ai rien contre l'AC Ajaccio et je réagirais de la même manière si c'était une autre équipe, déclare Mamadou Niakaté, le président de Bobigny. Les Corses avaient jusqu'au 15 juillet pour présenter des documents. Les 2,5 millions d'euros promis par les dirigeants ne sont pas dans les comptes, ils disent qu'ils ont un nouvel investisseur mais on ne voit rien… Je souhaite que la FFF fasse respecter les règlements. Martigues qui évoluait comme l'AC Ajaccio en L2 cette saison a été exclu des championnats nationaux en raison de dettes très élevés. J'ai l'impression qu'il y a des règles pour les uns et d'autres règles pour les autres… » Le club de la Seine-Saint-Denis doit redémarrer son championnat de N2 le 16 août contre Toulon dans son stade Auguste-Delaune. « On ne repartira pas en N2, annonce le patron du club de la Seine-Saint-Denis. On disputera soit le championnat National, soit rien du tout. On est prêt à prendre le risque d'être rétrogradé en N3 ou R1. On verra alors si la FFF respecte le règlement. On subit une injustice. Les joueurs sont derrière moi. » Le président poursuit : « L'ACA tente de gagner du temps et cette affaire va se finir comme l'an dernier. Les Girondins de Bordeaux n'avaient pas pu participer au championnat National qui s'est finalement disputé avec 17 équipes au lieu de 18. J'ai le sentiment qu'on veut voir des footballeurs de banlieue de haut niveau mais pas de club de banlieue à haut niveau. C'est triste et révoltant ! » Contactée, la FFF nous répond que « dans ce dossier l'instruction est encore en cours, l'AC Ajaccio ayant encore jusqu'au 6 août pour saisir le CNOSF et contester sa rétrogradation de Ligue 2 au National. L'instance ne commentera pas ce dossier jusqu'à la fin de l'instruction. Du côté de Bobigny, aucune saisine officielle ne peut être effectuée puisqu'ils ne sont à l'heure actuelle pas concernés par le sujet. » En progression constante depuis une dizaine d'années, également très engagé socialement, le « FC 93 », qui unit plusieurs villes du département, séduit. Après l'arrivée de l'attaquant de Crystal Palace formé au PSG Odsonne Édouard comme actionnaire en février 2024, Bobigny pourrait attirer de nouveaux investisseurs qui entreraient dans le capital ou rachèterait le club. Trois dossiers sont sur la table : un porté par des investisseurs français, le deuxième par des Britanniques et le troisième des Turcs. Une participation en National serait forcément un atout supplémentaire pour le FC 93 Bobigny.

DIRECT. Mondiaux de natation : suivez la finale du relais 4 x 200 m nage libre des Bleus avec Léon Marchand
DIRECT. Mondiaux de natation : suivez la finale du relais 4 x 200 m nage libre des Bleus avec Léon Marchand

Le Parisien

time11 minutes ago

  • Le Parisien

DIRECT. Mondiaux de natation : suivez la finale du relais 4 x 200 m nage libre des Bleus avec Léon Marchand

Après leur qualification en séries, les Bleus espèrent briller en finale du 4 x 200 m nage libre des Mondiaux de Singapour, avec la participation du nouveau champion du monde Léon Marchand. Par Andreas Guerin Léon Marchand va tenter d'accrocher une nouvelle médaille avec les Bleus. REUTERS/Jeremy Lee Bienvenue sur ce direct commenté dédié à la finale du relais 4 x 200 m nage libre des Mondiaux de Singapour. Le nouveau recordman du monde Léon Marchand y prendra part avec les Bleus dès 14h39. Après son record du monde et son titre lors du 200 m 4 nages, Léon Marchand replonge dans le bassin de Singapour ce vendredi 1er août, à l'occasion de la finale du relais 4 x 200 m nage libre. La présence du quadruple champion olympique est notamment rendue possible grâce à la performance de ses coéquipiers lors des séries vendredi matin. Les Bleus, avec Fuchs, Fente-Damers, Pouillard et Le Goff, ont signé le 8e temps (7′06″88). Plus tôt dans l'après-midi, Béryl Gastaldello et Yohann Ndoye-Brouard s'élanceront respectivement sur le 100 m nage libre à 13h02 et le 200 m dos à 13h59. Lire le journal

TÉLÉCHARGER L'APPLICATION

Commencez dès maintenant : Téléchargez l'application

Prêt à plonger dans un monde de contenu mondial aux saveurs locales? Téléchargez l'application Daily8 dès aujourd'hui sur votre app store préféré et commencez à explorer.
app-storeplay-store