
Proportionnelle : Sébastien Chenu fustige une «drague» de François Bayrou qui «ne marche pas»
Le Rassemblement national ne mord pas à l'hameçon. Invité sur TF1, vendredi matin, le vice-président du RN et député du Nord, Sébastien Chenu, a dénoncé la «drague lourdingue» de François Bayrou, à l'endroit du parti à la flamme. Il lui reproche, en particulier, de «penser qu'il va nous acheter» avec le mode de scrutin proportionnel. Jeudi soir, à l'occasion d'une interview sur LCI, le premier ministre a déclaré vouloir instaurer, par référendum, ce système pour les élections législatives.
Le RN, favorable à une démocratie plus participative, réclame depuis longtemps le recours aux référendums et la mise en place de la proportionnelle. Il faut dire que le parti, arrivé en tête des législatives de 2024 en nombre de voix, a souffert du mode de scrutin uninominal à deux tours. Dans de nombreuses circonscriptions, ses adversaires se sont unis pour former un «front républicain» .
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Ce dernier consistait notamment, pour les candidats en situation de triangulaire, arrivés en troisième place au premier tour derrière un candidat du RN, de se désister en faveur de son concurrent. À l'issue du scrutin, le Nouveau Front populaire et le groupe centriste Ensemble ont remporté plus de sièges que le RN à l'Assemblée. Jordan Bardella n'a alors pas manqué de dénoncer «une alliance politicienne contre nature».
À lire aussi Législatives 2024 : un front républicain qui a d'abord profité au centre et à la droite
Bayrou sur «le chemin de la censure»
En accédant à une de leurs requêtes de longue date, François Bayrou espère obtenir la garantie que les députés RN ne voteront pas la censure de son gouvernement, alors qu'il doit présenter le budget 2026 le 15 juillet. Or, pour Sébastien Chenu, cette stratégie ne passe pas. «La technique de François Bayrou, elle lui a permis de durer six, huit mois.»
Mais le député du Nord met en garde le premier ministre : «Il est en train de le prendre, le chemin de la censure», car «l'idée d'essayer de nous acheter, de nous draguer avec ce genre de sujet, ça ne marche pas. [...] Ce n'est pas comme ça qu'il réussira à obtenir notre consentement sur le vote du budget.» Au micro de TF1, le vice-président du RN a exprimé ses conditions pour l'adoption de ce plan, en vue duquel le premier ministre cherche à économiser 40 milliards d'euros.
Un «enfumage permanent»
«On arrête de demander des efforts aux Français, tant que l'État n'est pas capable d'en fournir lui-même», a-t-il plaidé. Plutôt qu'une hausse des impôts, Sébastien Chenu préconise de s'attaquer aux dépenses des agences et de l'immigration. Il propose également une année blanche sur les financements alloués à l'Union européenne. Des objectifs loin d'être atteints par le gouvernement actuel, d'après l'élu : «Lorsque vous ne maîtrisez pas le coût de votre énergie et votre immigration, en réalité, vous perdez la main en ce qui concerne votre capacité à construire un budget.»
Pour Sébastien Chenu, le diagnostic est sans appel : le premier ministre «n'a pas de vision pour le pays». Une impression qui ressort de l'intervention télévisée de François Bayrou, resté très flou sur le contenu de son plan. Interrogé sur les impôts, il s'est contenté d'avancer qu'il «peut y avoir ici ou là des efforts particuliers», sans plus d'indices. «Cette espèce d'enfumage permanent de François Bayrou, qui visiblement n'y voit pas plus clair que n'importe qui sur le budget [...] est assez inquiétant», a raillé Sébastien Chenu. Bien qu'il ait survécu, grâce au soutien du RN, à une motion de censure le 1er juillet, le gouvernement de François Bayrou apparaît plus que jamais menacé.
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