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Après son accord avec Donald Trump, Ursula von der Leyen achève d'exaspérer la macronie

Après son accord avec Donald Trump, Ursula von der Leyen achève d'exaspérer la macronie

POLITIQUE - Un « deal » qui fait en France l'unanimité contre lui. Ursula von der Leyen, la présidente de la commission européenne, a annoncé ce dimanche 27 juillet, avoir scellé un accord de principe avec Donald Trump pour des droits de douane à 15 % entre l'UE et les États-Unis. Si les critiques fusent à gauche et à l'extrême droite, la macronie et ses alliés fustigent eux aussi les négociations menées par von der Leyen.
Dans un message posté sur X ce lundi 28 juillet au matin, François Bayrou a qualifié ce moment de « jour sombre », évoquant même une « soumission ». Avant lui, d'autres élus du socle commun à l'instar de David Amiel ou Denis Masséglia ont fustigé un « permis de rançonner » ou une « capitulation » face à la guerre commerciale lancée par le président américain. Dans la foulée des ministres Benjamin Haddad (Affaires européennes) et Laurent Saint-Martin (commerce extérieur), les macronistes jugent l'accord « déséquilibré ».
En creux, une critique aussi de la méthode d'Ursula von der Leyen ? C'est la présidente et son « bad deal » qui se retrouvent ainsi étrillés dans un visuel partagé par l'eurodéputé MoDem Sandro Gozi, ou encore par Clément Beaune, le Haut-commissaire au plan, lorsqu'il tance un « acte de faiblesse ». « L'Union européenne aurait pu montrer ses muscles, elle a courbé la tête », fustige encore l'eurodéputée Horizons Nathalie Loiseau.
Une vague de critiques européennes à laquelle le commissaire européen au Commerce, Maroš Šefčovič, a tenté de répondre en saluant ce lundi les « excellentes » négociations menées par « UVDL », alors que la base de départ, a-t-il rappelé, était de 30 %, avec le risque de voir disparaître 5 millions d'emplois dans l'UE.
Faut-il épargner le soldat von der Leyen ?
Cette profonde déception des macronistes s'explique en partie par le fait que l'accord heurte de plein fouet le cœur du projet européen d'Emmanuel Macron depuis 2017 : une Europe plus puissante, souveraine, capable de s'affranchir de l'Oncle Sam. Une UE aussi plus verte. Or, comme le remarque l'eurodéputée Renew Valérie Hayer le « deal » prévoit un achat massif d'hydrocarbures : un « pied de nez à nos efforts en matière d'indépendance énergétique et de transition écologique ».
La cheffe de file des macronistes s'est fendue d'un long message sur X ce lundi, où chaque mot semble savamment pesé, dans un souci de prendre immédiatement de la hauteur en tirant des leçons face à « des choses qui auraient pu être bien pires », face à un accord qui apporte de la « stabilité » mais au « prix fort ». Dans l'entourage de l'eurodéputée, on préfère ainsi parler d'un « mauvais accord », mais on récuse en revanche le terme de « capitulation ».
Une façon de ne pas agiter le chiffon rouge contre son alliée, en public, et en pleine crise. Du moins, en façade. En « façade », car certains passages, sans citer directement Ursula von der Leyen, semblent faire écho à la frustration qui gagne les bancs de Renew, alors que les griefs s'accumulent, au Parlement, contre la présidente.
L'UE, un « nain politique »
Valérie Hayer pointe à cet égard que si l'UE est un géant économie, elle demeure en l'occurrence « un nain politique », qui hésite encore trop, selon, elle « à utiliser les leviers pour jouer le rapport de force », comme l'instrument anti-coercition. Un « bazooka » commercial que la macronie appelle de ses vœux depuis des mois face à Donald Trump, mais auquel « UVDL », élue avec les voix du PPE et de Renew, s'est toujours refusée.
Depuis début juillet, les méthodes et l'attitude de la présidente, jugées sclérosantes et trop centralisées, ont rempli la coupe de la famille centriste. Il y a 10 jours, sur le plateau de France 24, Valérie Hayer avait de nouveau mis - très fermement - en garde : « sans engagements forts », elle mettra « le scénario [du retrait de la coalition] » sur la table. L'accord avec Donald Trump n'apparaît en l'état pas vraiment comme le moment idéal.
À l'instar de François Bayrou, la rentrée d'Ursula von der Leyen se fera sur des charbons ardents. Outre qu'il va falloir que cet accord de principe soit explicité puis ratifié par chacun des 27 pays, elle pourrait faire face à une nouvelle motion de censure venue de la gauche.
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