« Il apporte une dimension différente à notre jeu » : Bryn Evans, le coach all black qui a imaginé l'essai malicieux de Cam Roigard face aux Bleus
Comme un coup de pétard, le premier des six essais des All Blacks lors de la victoire face au Bleus (43-17), samedi soir, a été signé Cameron Roigard. Dès la 14e minute, le demi de mêlée s'est échappé d'un regroupement consécutif à un touche pour jaillir côté fermé et aller aplatir. Dans le feu de l'action, on a pensé que c'était une nouvelle fulgurance de ce joueur connu pour ses intuitions. Il n'en est rien. Cet essai a été pensé et récité comme une partition.
C'est le troisième-ligne Tupou Vaa'i - forfait pour le troisième test - qui a vendu la mèche entre deux courants d'air du Wespack Stadium, à l'issue de la rencontre : « Honnêtement, c'est une combinaison qu'on a volée aux Hurricanes, s'est-il marré. On les avait vus plus tôt cette saison, contre les Highlanders. Ils avaient fait une combinaison similaire autour de leur alignement. On a repris ça à notre sauce avec notre propre jeu, avec un circuit autour du 9, le seul joueur sur le canal. Et ça a vraiment bien marché, Cam a marqué dans le coin. »
« C'est un gars passionné par les touches, il regarde énormément de vidéos »
Tupou Vaa'i, au sujet de Bryn Evans
Rembobinons : à la 13e minute, mis sous pression par un coup de pied tendu de l'arrière Will Jordan, l'ailier Théo Attissogbe tente un coup de pied de dégagement. Dans l'urgence, il se rate et ne trouve qu'une touche dans son camp, non loin de sa ligne des 22. Lancer du talonneur Codie Taylor, ballon capté par le deuxième-ligne Patrick Tuipulotu. Au sol, les All Blacks forment un début de maul d'où le numéro 8 Christian Lio-Willie fait mine de s'extraire pour partir grand côté et embarque la défense des Bleus dans sa feinte, notamment Jacobus Van Tonder. Sauf que de l'autre côté, Nolann Le Garrec est seul pour défendre, il se fait fixer par Ardie Savea. Le capitaine néo-zélandais n'a plus qu'à servir Roigard, qui se retrouve seul pour sprinter vers l'embut français. Imparable.
Ce scénario, qui n'a rien d'une intuition de jeu, a germé dans le cerveau de Bryn Evans, 40 ans, nommé entraîneur de la touche all black il y a un mois. « Bryn est vraiment un gars créatif, poursuit Tupou Vaa'i. Ça faisait des années qu'on disait qu'il nous fallait un coach spécifique pour les touches. Il vient de débuter avec nous et apporte vraiment une dimension différente à notre jeu. C'est un gars passionné par les touches, il regarde énormément de vidéos. »
Deux sélections avec les Blacks, à chaque fois face aux Bleus
Ancien deuxième ou troisième-ligne de Hawke's Bay, des Auckland Blues et des Hurricanes, Bryn Evans a disputé deux matches avec les All Blacks en 2009, en tant que remplaçant et à chaque fois face à la France. Il a joué huit minutes lors de la défaite (22-27) du 13 juin 2009 face à des Bleus survoltés, emmenés par Thierry Dusautoir et William Servat et victorieux à Dunedin. Il sortait de nulle part, sa présence étant due aux blessures de titulaires tels qu'Ali Williams. La sélection d'Evans avait à l'époque surpris de nombreux experts et une grande partie du public.
Bryn Evans a ensuite joué en Europe pour les London Irish (2011-2014), au Biarritz Olympique (2014-2015) puis aux Sale Sharks (2015-2020), avant de revenir en Nouvelle-Zélande pour deux saisons avec les Highlanders. Cette saison, il officiait comme entraîneur adjoint aux Hurricanes. « L'action de l'essai inscrit par Cam, on l'a souvent faite en début de touche cette année avec les Canes », raconte le centre Billy Proctor. Outre sa bonne connaissance et compréhension du jeu de l'hémisphère nord, on dit que sa mémoire tactique et son intelligence du jeu ont subjugué Scott Robertson et l'entraîneur des avants, Jason Ryan.
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