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Comment j'ai gagné 1 % de mon patrimoine en 20 minutes

Comment j'ai gagné 1 % de mon patrimoine en 20 minutes

La Presse20-07-2025
L'été dernier, la firme canadienne de courtage Wealthsimple a offert une remise en argent de 1 % lorsqu'on transférait nos comptes placements chez elle.
Je ne sais pas si vous avez remarqué, mais je ne parle généralement pas ici de trucs et astuces pour accumuler des points, obtenir des ristournes, trouver la meilleure carte de crédit, économiser sur l'essence, etc.
C'est que d'autres le font beaucoup mieux que moi. Ensuite, c'est que j'aime mieux m'attaquer au gros morceau des finances : celui qui se trouve entre nos deux oreilles.
Ça ne sert pas à grand-chose d'économiser 2 cents le litre d'essence si notre CELI est vide et qu'on n'a ni les repères ni l'envie de le remplir.
Mais cette semaine, je vais me transformer en « monsieur coupons », si vous le permettez, pour vous parler d'une offre dont j'ai profité l'an dernier, et d'une autre offre semblable qui revient cette année.
C'est que les banques et les firmes de courtage canadiennes se livrent une bataille pour qu'on devienne client chez elles.
Et qui dit bataille dit offres alléchantes. Quand des entreprises qui ne sont pas reconnues pour mettre de l'argent dans nos poches deviennent tout à coup très généreuses, je réponds présent.
Transfert payant
Tout ça a commencé l'été dernier, quand la firme canadienne de courtage Wealthsimple a offert une remise en argent de 1 % lorsqu'on transférait nos comptes placements chez elle.
Il suffisait d'aller dans l'application Wealthsimple, d'ouvrir différents comptes (REER, CELI, CELIAPP, CRI, etc.) et de commencer les transferts. Wealthsimple est reconnue pour sa facilité d'utilisation et ses interfaces qui ne semblent pas dater de l'époque pré-an 2000, et je dois dire que, dans mon cas, ça a très bien fonctionné.
En 20 minutes, les transferts étaient lancés. Quelques jours plus tard, j'ai vu mes placements disparaître dans la plateforme de courtage de ma banque (gulp !), puis apparaître dans mes nouveaux comptes Wealthsimple (ouf !).
Tout était là, les mêmes fonds négociés en Bourse (FNB). Rien n'a été vendu, égaré ou envoyé aux îles Seychelles. Wealthsimple a même automatiquement remboursé les frais de transfert, qui étaient de 150 $ plus taxe par compte transféré.
Une fois les transferts terminés, Wealthsimple a calculé 1 % des placements transférés. Le montant a ensuite été divisé en 12, et chaque part a été déposée dans mon compte à la même date chaque mois. Pour toucher les 12 versements de l'offre, il fallait garder les placements chez Wealthsimple pendant au moins un an.
J'aimais déjà Wealthsimple avant ce transfert, et je l'aime encore plus depuis qu'elle me verse de l'argent et que je lui dois les 20 minutes les plus payantes de ma vie. Mais, vous savez quoi ? Mon allégeance peut être marchandée.
Je n'ai, semble-t-il, pas été le seul à transférer mes placements, puisque cet été, une des grandes banques canadiennes a sauté dans l'arène.
La Banque TD a décidé elle aussi d'offrir 1 % de remise en argent sur les transferts des comptes de placements de 10 000 $ ou plus. Parmi les comptes acceptés, il y a les comptes au comptant, comptes sur marge, le CELI, le REER, le REEE ou les CRI, notamment1.
TD dit que les clients nouveaux ou actuels peuvent ouvrir un compte admissible d'ici le 31 juillet 2025, et lancer un transfert dans les 30 jours suivants. Il faut ensuite conserver les actifs dans notre compte jusqu'au 31 août 2026. La prime de 1 % sera versée avant le 30 septembre 2026, et elle ne peut excéder 10 000 $.
TD offre aussi la prime sous forme de points Aéroplan2. On peut en recevoir jusqu'à 1 million. « Un bonus de 10 000 points Aéroplan représente une valeur d'environ 200 $ en voyage, soit un retour de 2 % sur un transfert de 10 000 $, écrit Jean-Maximilien Voisine, président fondateur de Milesopedia. […] L'offre est avantageuse si vous utilisez vos points Aéroplan pour des échanges à valeur élevée, comme des vols internationaux en classe affaires. »3
Personnellement, j'ai du mal à me rappeler tous les comptes de points que je possède. Alors, comme le chante Richard Desjardins, « je pense que je vas prendre l'argent ».
Est-ce que la Banque TD rendra le processus de transfert aussi simple que celui que j'ai vécu l'an dernier ? Est-ce que les 20 minutes dans l'application vont se transformer en 8 heures au téléphone ? Aucune idée. Je vous en reparlerai.
Nouveau FNB québécois
Parlant de placements, il y a depuis peu une nouvelle option pour les gens qui veulent investir facilement dans un panier d'entreprises québécoises.
Desjardins vient de lancer le FNB Desjardins Actions Québec (DMQC). Le fonds contient les actions de 45 entreprises cotées en Bourse dont le siège social se trouve au Québec. Les frais de gestion sont de 0,30 % de la taille du placement par année et sont suspendus jusqu'au 30 juin 2026.
La composition du fonds « est établie selon des règles de capitalisation boursière [des entreprises], de liquidité et de concentration, et comprend un processus de rééquilibrage semestriel », m'écrit Véronique Blais, conseillère principale en relations publiques chez Desjardins.
C'est une bonne nouvelle pour les gens qui cherchent à diversifier leurs placements au Québec à faible coût.
Il faut toutefois se rappeler que le Québec et le Canada ne représentent qu'une fraction de la capitalisation boursière mondiale. Il est donc important d'avoir des placements le plus diversifiés possible, si on veut profiter d'une volatilité moindre et du meilleur potentiel de rendement à long terme.
1. Voyez l'offre de la TD
2. Voyez l'offre de la TD en points Aéroplan
3. Lisez le texte de Milesopedia
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Partir travailler dans un autre pays pour quelques années est une expérience enrichissante, mais cela vient aussi avec plusieurs éléments de finances personnelles à gérer. L'idéal, c'est de prendre le temps de s'y préparer et de trouver une personne de confiance pour se faire accompagner. La situation Philippe*, 31 ans, travaille dans un laboratoire de recherche gouvernemental. Il est en couple avec Sévrine*, 27 ans, une Française qui réalise son doctorat au Québec. Elle se prépare à partir faire un postdoctorat de trois ans aux États-Unis qui lui rapportera 65 000 $ US par année. Philippe prévoit de quitter son poste et de partir avec elle. Il a l'intention de demander un permis de travail et de se trouver un emploi pour ces trois années. Le couple compte revenir s'installer au Québec par la suite et s'acheter une propriété dans cinq ans. 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Il s'inquiète toutefois des conséquences de ces trois ans aux États-Unis sur sa retraite. « Est-ce qu'il y aura un impact financier dû au fait que je cesserai de contribuer au Régime de rentes du Québec (RRQ) pendant cette période ? » Le portrait financier Philippe*, 31 ans Salaire annuel : 65 000 $ CELI : 50 000 $ Fonds de retraite : 40 000 $ qui pourront être déposés dans un CRI Les conseils C'est une très bonne chose que Philippe et Sévrine se posent ce genre de questions avant de partir, aux yeux de Léa Saadé, vice-présidente régionale, Montréal et Rive-Sud, IG Gestion de patrimoine. « Il y a plusieurs choses auxquelles il faut penser dans une situation comme la leur et il faut être bien accompagné pour s'assurer de faire les choses correctement », affirme-t-elle. PHOTO CHARLES WILLIAM PELLETIER, COLLABORATION SPÉCIALE Léa Saadé, vice-présidente régionale, Montréal et Rive-Sud, IG Gestion de patrimoine Je leur conseille d'ailleurs de chercher tout de suite un comptable professionnel agréé (CPA) qui connaît bien les lois fiscales canadiennes et américaines et qui pourra réaliser leurs déclarations de revenus dans les deux pays. Léa Saadé, vice-présidente régionale, Montréal et Rive-Sud, IG Gestion de patrimoine Harmonisation fiscale et des rentes Le couple devra compter minutieusement les jours qu'il passera aux États-Unis dans l'année où il s'y installera. « Du moment où ils sont au moins 183 jours dans l'année aux États-Unis, ils sont considérés comme résidents fiscaux, donc ils devront produire une déclaration de revenus là-bas, précise Olivier Mercier, planificateur financier chez IG Gestion de patrimoine. S'ils s'y installent en septembre, ils ne les atteindront pas en 2025, mais en 2026. » « Une convention a été signée avec les États-Unis et plusieurs autres pays pour assurer une harmonisation fiscale, c'est-à-dire que si les déclarations de revenus sont bien faites et déposées à temps, ils éviteront la double imposition canadienne et américaine », explique Léa Saadé. Le Bureau des ententes de sécurité sociale de la RRQ permet aussi une harmonisation des régimes de retraite publics de plusieurs pays, dont les États-Unis. Donc, ce qui sera prélevé sur leur paye pour les régimes de retraite publics américains pourra être transféré ici. Léa Saadé, vice-présidente régionale, Montréal et Rive-Sud, IG Gestion de patrimoine Philippe doit aussi savoir que pour calculer sa rente à la retraite, le RRQ se base sur la moyenne des revenus admissibles depuis l'âge de 18 ans, mais exclut automatiquement du calcul 15 % des années les moins rémunératrices. PHOTO HUGO-SÉBASTIEN AUBERT, ARCHIVES LA PRESSE Olivier Mercier, planificateur financier chez IG Gestion de patrimoine Ainsi, s'il accumule peu ou rien du tout pour le RRQ pendant ces années, cela pourrait venir réduire légèrement le montant de sa rente. Par contre, s'il a plusieurs années avec des revenus stables, l'impact sera atténué. Olivier Mercier, planificateur financier chez IG Gestion de patrimoine Cotiser au maximum dans le CELI avant de partir Un élément important à savoir avant de quitter le Canada, c'est qu'on ne peut pas cotiser dans son CELI sans être résident canadien. « Considérant que Philippe ne pourra pas investir dans son CELI lorsqu'il sera aux États-Unis et qu'il n'aura pas non plus de droits de cotisation qui s'accumuleront, il devrait y investir ce qu'il peut d'ici à ce qu'il parte, affirme Olivier Mercier. S'il cotise quand même lorsqu'il est aux États-Unis, ces sommes deviendront des cotisations excédentaires et il devra payer 1 % d'impôt par mois sur la somme cotisée. » Ouvrir le CELIAPP avant de quitter le pays et cotiser plus tard Pour le CELIAPP, c'est le contraire ! « Pour l'ouvrir, il faut être résident canadien et ne pas avoir été propriétaire pour les quatre dernières années, mais une fois qu'il est ouvert, on peut cotiser dedans même si on quitte le pays, explique le planificateur financier. C'est donc très important qu'il l'ouvre avant de partir et il pourra cotiser pendant tout le temps où il sera aux États-Unis. » Pour retirer la somme de son CELIAPP et l'investir dans sa propriété, par contre, il faut être résident canadien. Transférer le fonds de retraite dans un CRI Pour le fonds de retraite, l'idée de prendre la somme offerte par l'employeur et de la placer dans un CRI semble être intéressante pour Philippe, aux yeux du planificateur financier. « Comme il a une tolérance au risque assez élevée et qu'il placera cette somme à 80 % dans des actions et à 20 % dans des obligations, il pourra s'attendre à un bon rendement et aussi, plus tard, il pourra contrôler ce qu'il sort comme revenu imposable », explique-t-il. Par contre, il lui conseille de réfléchir à ce qu'il voudra faire à son retour des États-Unis. « S'il est possible qu'il retourne travailler dans le public, ce serait probablement plus avantageux de garder son fonds de retraite et de continuer à y cotiser plus tard afin de recevoir une rente à sa retraite qui sera assurée pour le restant de sa vie. » Chercher un emploi avant de partir Léa Saadé conseille pour sa part à Philippe de commencer à chercher activement dès maintenant un emploi aux États-Unis. « Plusieurs entrevues d'embauche se font en ligne et s'il explique sa situation, les employeurs comprendront pourquoi il fait sa recherche d'emploi à partir du Canada, explique-t-elle. L'objectif est qu'il puisse travailler rapidement en arrivant pour toucher le moins possible à son fonds d'urgence. » * Bien que le cas mis en lumière dans cette rubrique soit réel, les prénoms utilisés sont fictifs.

Une vingtaine d'influenceurs contactés par l'AMF
Une vingtaine d'influenceurs contactés par l'AMF

La Presse

timea day ago

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Une vingtaine d'influenceurs contactés par l'AMF

Une vingtaine d'influenceurs québécois dont le contenu est consacré à la finance ont été contactés, le mois dernier, par l'Autorité des marchés financiers (AMF). Le message est clair : il faut adopter une conduite responsable… ou en assumer les conséquences. Ce n'est pas un mythe : les influenceurs sont une source d'information de plus en plus crédible aux yeux des internautes. De fait, environ 28 % des Canadiens ont indiqué avoir recours aux réseaux sociaux, aux forums de discussion ou aux influenceurs financiers pour obtenir des renseignements et des conseils en finances personnelles, selon la plus récente enquête sur les investisseurs de l'Organisme canadien de réglementation des investissements (OCRI), réalisée en juin 2024. Ce chiffre ne surprend pas l'AMF. Un autre sondage plus récent, des Autorités canadiennes en valeurs mobilières (ACVM), évalue que 82 % des 18 à 24 ans ont déjà consulté un réseau social pour de l'information financière, et 75 % des 25 à 34 ans. Ce qui frappe l'AMF, c'est plutôt la multiplication des « finfluenceurs ». Mais qu'est-ce qu'un « finfluenceur » ? C'est un créateur de contenu qui tire parti de son audience sur les réseaux sociaux pour offrir des conseils, exprimer ses opinions sur divers placements ou promouvoir des produits d'investissement. Mais ils ne sont pas tous habilités à le faire. Préoccupée par ce constat, l'AMF a mené une vaste opération de conscientisation auprès d'une vingtaine de « finfluenceurs » québécois, dont les propos ou les comportements pourraient ne pas respecter la loi. En cas d'infraction, la Loi sur les valeurs mobilières impose des peines importantes, pouvant aller jusqu'à cinq ans moins un jour d'emprisonnement, pour une personne physique, et des amendes pouvant atteindre plusieurs millions de dollars pour une société. PHOTO OLIVIER JEAN, ARCHIVES LA PRESSE Les bureaux de l'Autorité des marchés financiers, à Montréal Où tracer la ligne ? En général, transmettre des informations factuelles qui décrivent les caractéristiques d'un produit financier est tout à fait acceptable. C'est quand l'opinion entre en jeu que cela se corse. Si les influenceurs financiers vont plus loin, c'est-à-dire s'ils incitent des gens à investir dans des produits ou des services financiers, ou qu'ils donnent des conseils personnalisés sur ces produits ou services financiers, c'est là qu'il y a des exigences. Hélène Guilbault, coordonnatrice experte en enquête sur les cryptoactifs à l'AMF En effet, il faut être enregistré auprès de l'AMF pour offrir ce genre de services… et le web ne fait pas exception. Qui est enregistré auprès de l'AMF ? Les professionnels en assurance, en courtage hypothécaire, en planification financière et en valeurs mobilières (épargne collective, placement de portefeuille) sont normalement enregistrés auprès de l'AMF, une fois leur certification officielle obtenue. 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