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« Ozzy, c'était un grand chanteur »

« Ozzy, c'était un grand chanteur »

La Presse23-07-2025
Pour Rick Hughes, c'est indéniable : même si Ozzy Osbourne était passé maître dans l'art d'attirer l'attention sur autre chose, sa voix à elle seule lui aurait permis de cimenter sa place parmi les géants du rock. Le chanteur de Sword raconte son admiration, ainsi que sa brève rencontre, avec le prince des ténèbres.
Rick Hughes faisait des rénovations chez lui, mardi après-midi, quand sa fille est venue lui annoncer qu'un de ses héros, Ozzy Osbourne, avait rejoint l'éternité du royaume des ténèbres. « Et ça faisait longtemps que je n'avais pas pleuré en apprenant la mort d'une personnalité publique. »
Bien qu'il soit davantage associé à Robert Plant, sans doute grâce à sa belle gueule, Rick Hughes a toujours aussi considéré Ozzy Osbourne comme un modèle. À l'époque où son groupe Sword jouait du mardi au dimanche à la Mustache (comme on écrivait alors son nom), légendaire club hard rock situé à quelques pas du vieux Forum, il puisait dans trois répertoires : ceux de Led Zeppelin, d'AC/DC et de Black Sabbath.
PHOTO ARCHIVES ASSOCIATED PRESS
Ozzy Osbourne en janvier 1985 au festival Rock in Rio au Brésil
Et c'est dans les toilettes de la Mustache que Rick Hughes aura eu l'occasion d'exprimer au prince de la noirceur toute son admiration. « Disons qu'à cette époque-là, on était beaucoup à passer beaucoup de temps dans les toilettes », raconte en riant celui qui a mis une croix sur l'alcool et la drogue il y a maintenant 22 ans.
C'est en avril 1984 que s'arrêtait au Forum de Montréal la tournée Bark at the Moon, un spectacle auquel Rick avait assisté avec ses chums avant de traverser à la Mustache, parce qu'il s'agissait de leur deuxième salon, mais aussi parce que la rumeur voulait qu'Ozzy et ses mauvais compagnons viennent faire un tour.
« Il avait fini par arriver vers 2 h du matin, se souvient Rick. J'ai tout fait pour le rencontrer et à un moment donné, je l'ai croisé aux toilettes. Évidemment que moi, autant que lui, on volait haut comme des cerfs-volants, mais je me rappelle lui avoir dit qu'il était mon idole. Il avait viré ça en joke en me répondant : 'Tu choisis vraiment mal tes idoles.' »
Ozzy Osbourne, le 11 octobre 1995 à l'Auditorium de Verdun PHOTO ROBERT SKINNER, ARCHIVES LA PRESSE
PHOTO ROBERT SKINNER, ARCHIVES LA PRESSE
PHOTO ROBERT SKINNER, ARCHIVES LA PRESSE
PHOTO ROBERT SKINNER, ARCHIVES LA PRESSE
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S'il a souvent vu Ozzy sur scène durant les années 1980 et 1990, Rick Hughes était un peu trop jeune pour assister à la première visite montréalaise de Black Sabbath, le 16 juillet 1971 à la Place des Nations, quelques jours avant la parution du troisième album du groupe, Master of Reality. Le prix des billets ? 2 $
IMAGE TIRÉE DE LA PAGE FACEBOOK ARCHIVES DE MONTRÉAL
L'affiche du spectacle de Black Sabbath à Montréal en 1971
Dans les pages de La Presse, le journaliste René Homier-Roy se montre moins enthousiaste que le reste des quelque 25 000 spectateurs. « Sur scène, les membres de Black Sabbath rappellent de façon un peu caricaturale les Stones d'une autre époque, écrit-il au sujet de ceux avec qui Ozzy a inventé la musique métal.
« Mais leur soliste, qui bouge mal et malencontreusement, n'arrive pas à la cheville d'un showman aussi étonnant que Mick Jagger. Ses mouvements se bornent d'ailleurs à souligner de façon dramatique et comme au crayon noir les accents plus intenses du texte ou de la musique. Qui l'un et l'autre s'en passeraient. »
Une vraie voix
Était-ce sa réputation aussi sulfureuse que surfaite de dégustateur de chauve-souris ? Ou, celle, caricaturale, de papa gâteux incapable de parler autrement qu'en lettres attachés ? Chose certaine, le personnage d'Ozzy avait fini, dans l'œil des néophytes du moins, par occulter l'artiste novateur et visionnaire. Ozzy Osbourne est « un grand chanteur », insiste pourtant Rick Hughes.
Et pour appuyer ses propos, notre interlocuteur nous offre, à pleins poumons, les premières mesures de Symptom of the Universe, tiré du sixième album de Black Sabbath, Sabotage (1975).
Extrait de Symptom of the Universe de Black Sabbath
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« C'est haut, ça, ce que je viens de faire là ! Même chose pour Crazy Train. Les gens ont parfois pensé qu'Ozzy n'avait pas une grande voix, parce qu'il attirait l'attention sur tout, sauf sa voix. Mais il y a plein de ses tounes qui sont impossibles à chanter, parce que c'est dans des tonalités super hautes. T'essaieras de chanter Diary of a Madman, tu vas voir. »
Extrait de Diary of a Madman d'Ozzy Osbourne
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Ozzy aimait tellement ce qu'il faisait, il était tellement heureux d'être sur scène. Et il avait du power. Il n'aurait pas eu de micro que tout le monde l'aurait entendu quand même.
Rick Hughes
En novembre dernier, Rick Hughes a tourné à Burbank en Californie le vidéoclip à paraître du premier extrait de son prochain album. Ses accompagnateurs ? Nul autre que le trio historique qui appuyait Ozzy sur son disque live Speak of the Devil : Brad Gillis à la guitare, Rudy Sarzo à la basse et Tommy Aldridge à la batterie.
PHOTO TIRÉE DE LA PAGE FACEBOOK DE BRAD GILLIS
Tommy Aldridge, Rick Hughes, Brad Gillis et Rudy Sarzo
« Je ne sais quoi te dire d'autre que je capotais ben raide, conclut le rockeur québécois. Et que pendant que j'étais avec eux, je pensais à Ozzy. »
Lisez notre décryptage sur le dernier concert de Black Sabbath
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