
« Ozzy, c'était un grand chanteur »
Rick Hughes faisait des rénovations chez lui, mardi après-midi, quand sa fille est venue lui annoncer qu'un de ses héros, Ozzy Osbourne, avait rejoint l'éternité du royaume des ténèbres. « Et ça faisait longtemps que je n'avais pas pleuré en apprenant la mort d'une personnalité publique. »
Bien qu'il soit davantage associé à Robert Plant, sans doute grâce à sa belle gueule, Rick Hughes a toujours aussi considéré Ozzy Osbourne comme un modèle. À l'époque où son groupe Sword jouait du mardi au dimanche à la Mustache (comme on écrivait alors son nom), légendaire club hard rock situé à quelques pas du vieux Forum, il puisait dans trois répertoires : ceux de Led Zeppelin, d'AC/DC et de Black Sabbath.
PHOTO ARCHIVES ASSOCIATED PRESS
Ozzy Osbourne en janvier 1985 au festival Rock in Rio au Brésil
Et c'est dans les toilettes de la Mustache que Rick Hughes aura eu l'occasion d'exprimer au prince de la noirceur toute son admiration. « Disons qu'à cette époque-là, on était beaucoup à passer beaucoup de temps dans les toilettes », raconte en riant celui qui a mis une croix sur l'alcool et la drogue il y a maintenant 22 ans.
C'est en avril 1984 que s'arrêtait au Forum de Montréal la tournée Bark at the Moon, un spectacle auquel Rick avait assisté avec ses chums avant de traverser à la Mustache, parce qu'il s'agissait de leur deuxième salon, mais aussi parce que la rumeur voulait qu'Ozzy et ses mauvais compagnons viennent faire un tour.
« Il avait fini par arriver vers 2 h du matin, se souvient Rick. J'ai tout fait pour le rencontrer et à un moment donné, je l'ai croisé aux toilettes. Évidemment que moi, autant que lui, on volait haut comme des cerfs-volants, mais je me rappelle lui avoir dit qu'il était mon idole. Il avait viré ça en joke en me répondant : 'Tu choisis vraiment mal tes idoles.' »
Ozzy Osbourne, le 11 octobre 1995 à l'Auditorium de Verdun PHOTO ROBERT SKINNER, ARCHIVES LA PRESSE
PHOTO ROBERT SKINNER, ARCHIVES LA PRESSE
PHOTO ROBERT SKINNER, ARCHIVES LA PRESSE
PHOTO ROBERT SKINNER, ARCHIVES LA PRESSE
1 /3
S'il a souvent vu Ozzy sur scène durant les années 1980 et 1990, Rick Hughes était un peu trop jeune pour assister à la première visite montréalaise de Black Sabbath, le 16 juillet 1971 à la Place des Nations, quelques jours avant la parution du troisième album du groupe, Master of Reality. Le prix des billets ? 2 $
IMAGE TIRÉE DE LA PAGE FACEBOOK ARCHIVES DE MONTRÉAL
L'affiche du spectacle de Black Sabbath à Montréal en 1971
Dans les pages de La Presse, le journaliste René Homier-Roy se montre moins enthousiaste que le reste des quelque 25 000 spectateurs. « Sur scène, les membres de Black Sabbath rappellent de façon un peu caricaturale les Stones d'une autre époque, écrit-il au sujet de ceux avec qui Ozzy a inventé la musique métal.
« Mais leur soliste, qui bouge mal et malencontreusement, n'arrive pas à la cheville d'un showman aussi étonnant que Mick Jagger. Ses mouvements se bornent d'ailleurs à souligner de façon dramatique et comme au crayon noir les accents plus intenses du texte ou de la musique. Qui l'un et l'autre s'en passeraient. »
Une vraie voix
Était-ce sa réputation aussi sulfureuse que surfaite de dégustateur de chauve-souris ? Ou, celle, caricaturale, de papa gâteux incapable de parler autrement qu'en lettres attachés ? Chose certaine, le personnage d'Ozzy avait fini, dans l'œil des néophytes du moins, par occulter l'artiste novateur et visionnaire. Ozzy Osbourne est « un grand chanteur », insiste pourtant Rick Hughes.
Et pour appuyer ses propos, notre interlocuteur nous offre, à pleins poumons, les premières mesures de Symptom of the Universe, tiré du sixième album de Black Sabbath, Sabotage (1975).
Extrait de Symptom of the Universe de Black Sabbath
Video Player is loading.
Play Video
Play
Skip Backward
Skip Forward
Mute
Current Time
0:00
/
Duration
0:00
Loaded :
0%
0:00
Stream Type LIVE
Seek to live, currently behind live
LIVE
Remaining Time
-
0:00
Picture-in-Picture
Fullscreen
This is a modal window.
Beginning of dialog window. Escape will cancel and close the window.
Text
Color White Black Red Green Blue Yellow Magenta Cyan
Opacity Opaque Semi-Transparent Text Background
Color Black White Red Green Blue Yellow Magenta Cyan
Opacity Opaque Semi-Transparent Transparent Caption Area Background
Color Black White Red Green Blue Yellow Magenta Cyan
Opacity Transparent Semi-Transparent Opaque
Font Size 50% 75% 100% 125% 150% 175% 200% 300% 400% Text Edge Style None Raised Depressed Uniform Drop shadow Font Family Proportional Sans-Serif Monospace Sans-Serif Proportional Serif Monospace Serif Casual Script Small Caps
Reset Done
Close Modal Dialog
End of dialog window.
0:00
0:00 Couper le son
« C'est haut, ça, ce que je viens de faire là ! Même chose pour Crazy Train. Les gens ont parfois pensé qu'Ozzy n'avait pas une grande voix, parce qu'il attirait l'attention sur tout, sauf sa voix. Mais il y a plein de ses tounes qui sont impossibles à chanter, parce que c'est dans des tonalités super hautes. T'essaieras de chanter Diary of a Madman, tu vas voir. »
Extrait de Diary of a Madman d'Ozzy Osbourne
Video Player is loading.
Play Video
Play
Skip Backward
Skip Forward
Mute
Current Time
0:00
/
Duration
0:00
Loaded :
0%
0:00
Stream Type LIVE
Seek to live, currently behind live
LIVE
Remaining Time
-
0:00
Picture-in-Picture
Fullscreen
This is a modal window.
Beginning of dialog window. Escape will cancel and close the window.
Text
Color White Black Red Green Blue Yellow Magenta Cyan
Opacity Opaque Semi-Transparent Text Background
Color Black White Red Green Blue Yellow Magenta Cyan
Opacity Opaque Semi-Transparent Transparent Caption Area Background
Color Black White Red Green Blue Yellow Magenta Cyan
Opacity Transparent Semi-Transparent Opaque
Font Size 50% 75% 100% 125% 150% 175% 200% 300% 400% Text Edge Style None Raised Depressed Uniform Drop shadow Font Family Proportional Sans-Serif Monospace Sans-Serif Proportional Serif Monospace Serif Casual Script Small Caps
Reset Done
Close Modal Dialog
End of dialog window.
0:00
0:00 Couper le son
Ozzy aimait tellement ce qu'il faisait, il était tellement heureux d'être sur scène. Et il avait du power. Il n'aurait pas eu de micro que tout le monde l'aurait entendu quand même.
Rick Hughes
En novembre dernier, Rick Hughes a tourné à Burbank en Californie le vidéoclip à paraître du premier extrait de son prochain album. Ses accompagnateurs ? Nul autre que le trio historique qui appuyait Ozzy sur son disque live Speak of the Devil : Brad Gillis à la guitare, Rudy Sarzo à la basse et Tommy Aldridge à la batterie.
PHOTO TIRÉE DE LA PAGE FACEBOOK DE BRAD GILLIS
Tommy Aldridge, Rick Hughes, Brad Gillis et Rudy Sarzo
« Je ne sais quoi te dire d'autre que je capotais ben raide, conclut le rockeur québécois. Et que pendant que j'étais avec eux, je pensais à Ozzy. »
Lisez notre décryptage sur le dernier concert de Black Sabbath

Essayez nos fonctionnalités IA
Découvrez ce que Daily8 IA peut faire pour vous :
Commentaires
Aucun commentaire pour le moment...
Articles connexes


La Presse
2 hours ago
- La Presse
Le juge impose un interdit de publication sur l'examen d'aptitude à subir un procès
Le juge impose un interdit de publication sur l'examen d'aptitude à subir un procès (Vancouver) Un juge a imposé un interdit de publication à propos d'une audience visant à déterminer si l'homme accusé d'avoir tué 11 personnes lors du festival Lapu Lapu de Vancouver est apte à subir son procès. Brieanna Charlebois et Nono Shen La Presse Canadienne Adam Kai-Ji Lo, qui fait face à 11 chefs d'accusation de meurtre au deuxième degré et est accusé d'avoir conduit un véhicule utilitaire sport dans une rue bondée, a comparu mercredi devant la cour provinciale de Vancouver vêtu d'un chandail bleu foncé. Adam Kai-Ji Lo, âgé de 30 ans, a salué brièvement quelqu'un dans la salle d'audience et a répondu « non » lorsque le juge lui a demandé s'il souhaitait que les procédures se déroulent en français. L'interdit de publication couvre tous les éléments de preuve présentés lors de l'audience sur l'aptitude à subir son procès, qui doit durer deux jours. R. J. Aquino, président de Filipino BC, l'organisme organisateur du festival, a souligné que les procédures judiciaires pourraient s'avérer traumatisantes pour les victimes et les membres de la communauté philippine. Il a indiqué que de nombreuses personnes ont exprimé leur colère et leur frustration depuis l'attaque du 26 avril et ont encore du mal à faire face à la tragédie près de trois mois plus tard. La police indique que six victimes de l'attaque sont toujours hospitalisées dans un état stable. Le ministère de la Santé de la Colombie-Britannique a indiqué dans un communiqué qu'Adam Kai-Ji Lo était « suivi de près » en vertu de la Loi sur la santé mentale par une équipe de soins de santé de Vancouver Coastal Health au moment de l'attaque. Le communiqué précisait qu'il n'avait « donné aucun signe de violence » et que rien ne semblait justifier une hospitalisation d'office avant l'attaque. Un consortium de médias, dont La Presse Canadienne, a contesté l'interdit de publication demandé par la Couronne. Selon le libellé proposé, les preuves présentées lors de l'audience ne pourraient pas faire l'objet de publications avant la levée de l'interdit ou la fin du procès. M. Aquino affirme que les membres de la communauté philippine suivront l'audience de près. Beaucoup souhaitent une « conclusion rapide », dit-il, mais la justice prend du temps.


La Presse
3 hours ago
- La Presse
Fierté Montréal s'ouvre dans la controverse
Quelques mois après qu'une dizaine d'organismes aient claqué la porte de Fierté Montréal en dénonçant une « culture toxique » et créé un festival alternatif, Fierté Montréal a dévoilé mercredi sa programmation mêlant danse, drag, chant, DJ et littérature. En conférence de presse, le directeur général de Fierté Montréal, Simon Gamache a réfuté les accusations formulées à l'endroit de son organisation. « Le conseil d'administration, rapidement, a mis en place une enquête. […] Ce qui est ressorti, c'est que les accusations de climat toxique, c'est absolument pas vrai », dit M. Gamache, qui rejette également des accusations selon lesquelles Fierté Montréal ne payait pas ses artistes. PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, ARCHIVES LA PRESSE Simon Gamache, directeur général de Fierté Montréal « Quand le rapport [d'enquête] a été terminé par le CA, tout de suite [les organismes qui ont quitté] ont été rencontrés le lendemain. » Cependant, ajoute-t-il, « ces attaques externes ont un impact négatif sur l'interne. J'ai des équipes qui ont peur de faire leur job à cause d'un climat d'intimidation et ça, c'est absolument inacceptable. ». Cette intimidation viendrait, selon lui, de personnes en désaccord avec la vision de l'organisme quant à l'organisation du festival. Une « apathie politique » dénoncée La dizaine d'organismes qui ont quitté Fierté Montréal en mai dernier ont créé un festival alternatif, plus politique et revendicateur, Fierté Indomptable. Il se tiendra du 31 juillet au 18 août, avec une marche le 10 août, soit en même temps que celle de Fierté Montréal. « On répond à un besoin de représenter les communautés racisées, les personnes trans, les personnes qui sont victimes de génocide », dit au téléphone Aisha Liora, un des organisateurs de Fierté Indomptable. L'organisateur reproche notamment à Fierté Montréal son partenariat avec la Banque TD, « qui a des liens directs avec des compagnies d'armement israéliennes », affirme-t-il. TD est le principal commanditaire de Fierté Montréal. « Il y a une certaine apathie politique venant de Fierté Montréal. C'est un problème, surtout avec la montée de l'extrême droite et des comportements anti-queers. Nous trouvons que c'est nécessaire de repolitiser la fierté », lance Aisha Liora. Concrètement, à quoi ressemblera Fierté Indomptable ? « On a quand même 84 évènements ! dit Yara Coussa, qui coorganise aussi le festival. On va avoir des raves, des workshops, des piques-niques. On veut vraiment s'adresser à différents types de personnes. » Et si Fierté Montréal portait davantage de revendications politiques, seraient-ils prêts à réintégrer l'organisation ? « Notre logo c'est notre fierté ne peut être achetée. Je pense que ça dit tout », dit Yara Coussa. « Pour le moment, la balle est dans le camp [de Fierté Montréal] », répond quant à lui Aisha Liora. « Ce sera un processus de longue haleine de refaire confiance à Fierté Montréal », dit quant à elle la présidente du Réseau des lesbiennes du Québec, Cynthia Eysseric. Questionné quant à l'arrivée d'un nouveau festival de la fierté à Montréal, Simon Gamache croit que « les deux festivals peuvent cohabiter », car ils répondent à différents besoins.


La Presse
4 hours ago
- La Presse
Le spectacle d'un chanteur MAGA annulé à Québec
Après Moncton et Charlottetown, c'est maintenant au tour de la Ville de Québec de révoquer le permis pour la tenue du spectacle du chanteur controversé Sean Feucht, associé au mouvement MAGA (Make America Great Again). Le rockeur chrétien Sean Feucht devait donner un concert vendredi soir sur le site d'ExpoCité, administré par la Ville de Québec, dans le cadre de sa tournée Let Us Worship Revive in 25 visant à « sauver le Canada ». D'emblée, élus municipaux et organismes de Québec s'y sont opposés. Mercredi après-midi, la Ville a finalement annoncé que le concert n'aura pas lieu sur ses terrains. « À partir du moment où l'on a compris ce qui se passait, on a pris la décision qui s'imposait », a expliqué à La Presse l'attaché du maire de Québec, Bruno Marchand, Cedrik Verreault. « La présence d'un artiste controversé n'était pas mentionnée dans le contrat conclu entre ExpoCité et le promoteur du concert prévu sur son site ce vendredi. Avec les nouveaux éléments qui ont été portés à son attention, ExpoCité a décidé de résilier le contrat », a justifié la Ville de Québec, dans une déclaration écrite. Le concert prévu vendredi à Québec est le quatrième d'une tournée de 11 concerts à travers le Canada menée par l'organisme chrétien Burn Canada dont Feucht était la tête d'affiche. Sean Feucht a été candidat républicain aux élections de 2020. Sur ses réseaux sociaux, il s'est notamment prononcé contre la communauté LGBTQ+, le droit à l'avortement et la théorie critique de la race. Plusieurs spectacles annulés Québec n'a pas été la seule à empêcher le spectacle. C'est d'abord à Halifax, en Nouvelle-Écosse, que Parcs Canada a annoncé en début d'après-midi mercredi sa décision d'annuler le concert qui devait avoir lieu sur le site historique national de York Redoubt. Tout de même, the show must go on. Rapidement, les organisateurs ont choisi un autre endroit pour le premier concert de la tournée, soit un champ dans la région rurale de Shubénacadie, à environ 60 kilomètres au nord d'Halifax. L'adresse choisie est celle de Lighthouse Ministries, une organisation chrétienne de la région. Quelques heures plus tard, les Villes de Charlottetown, à l'Île-du-Prince-Édouard, et de Moncton, au Nouveau-Brunswick, ont elles aussi annulé les concerts du chanteur controversé, citant la sécurité publique comme motif et la tenue de possibles manifestations. À l'heure où ces lignes étaient écrites, les concerts prévus en Ontario (Ottawa et Toronto) et dans l'Ouest canadien (Winnipeg, Saskatoon, Edmonton, Kelowna, Abbotsford) avaient toujours lieu avec l'aval des autorités. Feucht dénonce le « stratagème du diable » « Je n'ai jamais ressenti un tel niveau de résistance depuis 2020. C'est le même stratagème du diable. Il veut que le peuple de Dieu se taise, rentre chez lui, mette son masque et reste tranquille », a lancé Sean Feucht dans une vidéo sur son compte Instagram. « Moïse ne l'a pas fait. […] Le Canada non plus », renchérit-il. Voir la vidéo de Sean Feucht sur sa page Instagram Lien vers Instagram « Voici ce que l'ennemi tente d'arrêter partout au Canada. Mais une ÉGLISE AUDACIEUSE ne recule pas », a-t-il déclaré dans une autre vidéo, ponctuée de sons d'aigle et d'une musique entraînante, publiée plus tôt mercredi. « @parks. canada LET US WORSHIP » (Parcs Canada, LAISSEZ-NOUS PRATIQUER NOTRE CULTE), peut-on lire parmi les quelque 300 commentaires sous cette publication.