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J'ai des douleurs aux seins, est-ce grave?

J'ai des douleurs aux seins, est-ce grave?

Le Figaro11 hours ago
Tiraillements, tensions, picotements... Ces sensations familières attirent parfois notre attention, la main instinctivement posée sur la poitrine. Comment savoir si l'on doit consulter ? Une gynécologue répond.
On coince nos seins dans des soutiens-gorge, on les surveille du bout des doigts, on les cache ou on les montre selon l'humeur ou le monde autour, mais dès qu'ils font mal, on panique. Parce que c'est sensible, parce que c'est intime, mais aussi parce que dans un coin de notre tête, la menace du crabe, comprenez le cancer du sein, plane.
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Attention aux confusions
Ces doutes, Florence Ledoux, gynécologue médicale au Sénopôle de l'hôpital Saint-Louis AP-HP à Paris, les connaît bien. Elle reçoit régulièrement des femmes inquiètes de ressentir ces douleurs à la poitrine et les rassure. «Beaucoup viennent pour des douleurs 'dans les seins' qui n'en sont pas. En réalité, il s'agit du muscle pectoral, juste derrière, qui est affecté», nuance-t-elle.
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Un sac porté toujours du même côté, une séance de musculation un peu violente, un bébé dans les bras tout le week-end… Voilà comment un muscle peut se faire passer pour un sein en souffrance. «Généralement, je demande à la patiente de se pencher pour que la glande mammaire se détache vers l'avant. Ça me permet d'ausculter le pectoral et de déterminer s'il s'agit finalement d'une douleur de paroi», détaille la gynécologue.
Autre coupable discret : les nerfs. Comme l'indique le Dr Florence Ledoux, une névralgie intercostale, c'est-à-dire un petit nerf coincé entre deux côtes, peut irradier sur le sein et semer la confusion. «Là encore, seul un examen médical pourra trancher sur ce doute», souligne la gynécologue.
Et puis il ne faut pas non plus négliger le stress dans l'équation. «Une patiente anxieuse aura plus tendance à se plaindre de douleurs mammaires. Comme pour les douleurs au ventre, c'est une zone où l'on somatise», constate la spécialiste.
Un désagrément cyclique
Mais il arrive que la douleur vienne véritablement du sein. Et dans ce cas, la cause la plus fréquente est hormonale. «En deuxième partie de cycle, avant les règles, les femmes ressentent souvent des douleurs», rappelle le Dr Florence Ledoux. Elles font partie du syndrome prémenstruel : les seins deviennent tendus, gonflés, parfois douloureux au toucher.
Selon la gynécologue, ce déséquilibre survient quand le taux d'œstrogènes reste un peu trop élevé par rapport à celui de la progestérone. On parle d'uniféroestrogénie relative. «Cela arrive plus souvent entre 40 et 50 ans, à l'approche de la ménopause. À ce moment-là, l'ovulation devient irrégulière, les taux d'hormones varient davantage, et les seins réagissent à ces fluctuations», précise-t-elle.
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Plus de densité, plus de sensibilité
Certaines femmes ont des seins naturellement plus sensibles, non pas à cause de leur taille, mais de leur composition. «Certaines ont des seins plus glandulaires, c'est-à-dire plus denses, avec une consistance irrégulière», informe le Dr Florence Ledoux. Dans le jargon médical, on l'appelle la mastopathie fibro-kystique ou mastose, et elle rend la poitrine plus réactive aux variations hormonales. «C'est une configuration qui augmente le risque de douleurs mammaires», confirme la gynécologue. Fréquente et bénigne, elle n'est pas considérée comme un facteur de risque de cancer, mais peut justifier un suivi si les douleurs deviennent trop envahissantes.
Une prise de poids rapide peut aussi rendre la poitrine plus sensible. La graisse produit certaines hormones et cette augmentation soudaine peut perturber l'équilibre hormonal et favoriser l'apparition de douleurs.
Des traitements à ne pas négliger
Parfois, la douleur s'installe discrètement et s'accentue sous l'effet d'un traitement médical. «Il y a certains déséquilibres de pilules contraceptives ou des traitements hormonaux substitutifs de la ménopause qui vont favoriser des douleurs», signale le Dr Florence Ledoux. C'est le cas par exemple des pilules dosées en œstrogènes, des traitements anti-acné ou des contraceptions continues utilisées pour gérer une endométriose. «Si une patiente a des douleurs mammaires sous traitement hormonal, c'est important d'en parler avec son médecin et de l'ajuster», insiste-t-elle.
Même vigilance du côté des compléments alimentaires. «Certains contiennent du soja, de la sauge, ou d'autres plantes contenant des phyto-œstrogènes. Ces substances miment l'action des œstrogènes sur la glande mammaire et occasionnent des douleurs», signale la gynécologue.
Et si c'était un cancer du sein ?
C'est souvent la première pensée qui surgit quand une douleur traverse la poitrine : la peur du cancer du sein. Mais le Dr Florence Ledoux tempère : «la douleur mammaire est rarement un signe d'appel du cancer du sein. Souvent, le cancer n'est pas douloureux». Cela ne veut pas dire pour autant qu'il faut l'ignorer. «Toute anomalie mammaire inhabituelle mérite une consultation, encore plus si une boule douloureuse apparaît d'un seul côté, souligne-t-elle. Si on est en âge de faire une mammographie - tous les deux ans après 50 ans - et qu'on n'en a pas eu récemment, on en fait une. Pas pour s'affoler mais pour vérifier».
La douleur mammaire est rarement un signe d'appel du cancer du sein Dr Florence Ledoux, gynécologue médicale
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Et l'autopalpation, utile ou non ? Selon la gynécologue, le geste n'est pas forcément utile pour toutes : «Le sein est difficile à palper. Les patientes vont souvent passer à côté ou s'inquiéter à tort. D'après les études sur le sujet, la valeur ajoutée de l'autopalpation est en réalité assez médiocre». Néanmoins, si on souhaite s'y mettre, elle recommande de le faire «toujours au même moment du cycle, de préférence en fin de règles car le sein y est le plus souple».
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Les bons gestes au quotidien
En parallèle d'une surveillance médicale régulière, annuelle a minima, il existe des moyens simples de soulager les douleurs mammaires. Et le premier, c'est le soutien, au sens littéral du terme. «Le port d'une brassière de sport, même la nuit, peut vraiment limiter les douleurs prémenstruelles car elle offre un maintien ferme à la poitrine. Le principe est le même que pour les jambes lourdes : tenir le sein réduit le gonflement», illustre la gynécologue. Le massage aussi peut soulager, physiquement et psychiquement. Mais on le rappelle encore, si la douleur est inhabituelle, persistante ou localisée, mieux vaut consulter.
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