
«Il ne s'agit pas de faire la course au volume» : Telmont, la petite maison de champagne qui ne connaît pas la crise
C'est un vin bio, c'est une cuvée rosé. Et surtout c'est un bon champagne. Le nez est marqué par des arômes de cerise et de fleurs, l'attaque se révèle vive et franche. On range tout de suite le dernier-né de Telmont dans la catégorie des aériens, ces jus à fines bulles plus légers que l'air. En bouche, une sensation de voler entre cerisiers et buissons de groseilliers, le palais de l'amateur est piqué de fines flèches de plaisir. Le vin conserve une belle structure, conforme à l'esprit de la marque. Il s'agit de la première cuvée Réserve de la terre rosé. Fidèle à son habitude, la maison commence avec une petite série - un peu plus de 5 119 bouteilles - et compte monter en régime. «Il ne s'agit pas, pour nous, de faire la course au volume avec d'autres maisons, mais de faire moins et mieux», précise Ludovic du Plessis, le président de la maison. Le flacon est vendu 83 euros. « À terme, l'idée est de passer l'intégralité de la production en bio. Nous sommes certifiés 'agriculture régénérative'. Nous constatons l'impact positif du raisin bio sur la qualité des cuvées », continue-t-il.
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Désormais, le défi actuel de la maison est de persuader les vignerons partenaires - ceux qui l'approvisionnent en raisin -, qu'ils ont intérêt à convertir l'ensemble de leur production en bio. «Il faut les convaincre, tant techniquement que financièrement. Cela passe par des conseils et des tarifs à l'achat supérieurs de 25 % à 30 % à ce qui est pratiqué, reprend Ludovic du Plessis. Par ailleurs, nous avons arrêté en 2021 de produire les coffrets cadeaux, qui nous coûtaient, et nous avons investi dans le bio. Au passage, nous avons pu réduire notre empreinte carbone .»
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Rémy Cointreau et Leonardo DiCaprio actionnaires
La gamme de la petite marque qui monte est déjà riche. Derrière la star - le Réserve brut -, on trouve un Réserve brut rosé, un blanc de blancs et un blanc de noirs millésimés ainsi que la cuvée vinothèque. La maison de Damery propose aussi une collection Lieux-dits de jus parcellaires. Et maintenant les deux cuvées Réserve de la terre. Les vinifications sont toujours réalisées par Bertrand Lhopital, arrière-petit-fils du fondateur, représentant de la famille qui a choisi de céder la majorité des parts du domaine au groupe Rémy Cointreau. Ludovic du Plessis et l'acteur Leonardo DiCaprio, défenseur notoire de la cause environnementale, complètent l'actionnariat de l'entreprise.
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La distribution de la marque se répartit entre les hôtels, les restaurants (70 %), branchés ou gastronomiques, les cavistes (20 %) et la vente directe. L'œnotourisme n'est pas oublié, avec une série de programmes adaptés à différents publics : «Nous proposons des pique-niques dans les vignes, des barbecues, un parcours de visite à vélo depuis Paris, avec possibilité de déjeuner et de déguster au domaine. Pour les entreprises, nous organisons un séminaire sur la thématique du développement durable qui a un vrai succès. »
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Telmont semble bien se porter. Quand une partie du monde des vins et spiritueux est en plein marasme, la maison annonce une croissance à deux chiffres. L'équipe vient d'investir 4 millions d'euros dans une extension de la cuverie. Aujourd'hui, le chiffre d'affaires de la maison oscille autour de 10 millions d'euros. Conclusion de Ludovic du Plessis : «Nous pouvons avoir une croissance positive en étant radical d'un point de vue environnemental. C'est un message d'espoir.» La maison creuse son sillon.
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