
Les économistes ciblés par le gouvernement
Le président autocratique du Venezuela, Nicolás Maduro, a réprimé l'opposition, emprisonné juges et politiciens, et même arrêté des citoyens américains pour faire pression lors de négociations internationales.
Genevieve Glatsky
The New York Times
Il cible désormais une profession qui semblait peu risquée au Venezuela : les économistes.
Le gouvernement cherche à contrôler le discours sur la crise financière qui s'aggrave au Venezuela en visant les experts indépendants qui publient les données sur l'économie en chute libre du pays.
Selon un groupe de défense des droits, une vingtaine d'économistes et d'autres personnes liées à la diffusion des données financières ont été arrêtés depuis deux mois, ce que confirme le gouvernement.
« Essentiellement, ils tirent sur le messager », affirme Phil Gunson, analyste à l'International Crisis Group, qui vit au Venezuela depuis deux décennies.
Depuis des années, la Banque centrale du Venezuela ne publie pas de données fiables sur des indicateurs clés comme l'inflation. Ce sont des économistes indépendants qui comblent ces lacunes avec des estimations.
« C'est la théorie économique de la fée Clochette », dit l'analyste Phil Gunson au sujet de la volonté de Nicolás Maduro d'étouffer toute mauvaise nouvelle économique. « Si vous croyez en elle, alors sa lumière continue de briller. »
Cette répression inquiète les économistes et les responsables de sites web d'information financière. Même ceux qui vivent à l'étranger ont peur de s'exprimer, craignant des représailles contre famille et employés.
PHOTO THE NEW YORK TIMES
Un marché de gros à Caracas, la capitale. L'impact de la hausse des prix est visible dans les rues, où il y a souvent plus de vendeurs que d'acheteurs.
Parmi les économistes arrêtés, Rodrigo Cabezas, 69 ans, ancien ministre des Finances et professeur d'économie, a naguère fait partie du parti au pouvoir avant de s'en éloigner et de critiquer la politique économique de M. Maduro.
Selon sa fille, Rodna Cabezas, des hommes se présentant comme des agents de la société nationale d'électricité ont sonné chez lui le 3 juin, à Maracaibo, dans le nord-ouest du Venezuela, prétextant un problème technique. Ils ont demandé à son père de les accompagner pour le résoudre.
Mais son père l'a appelée peu après pour lui dire qu'il s'agissait d'un traquenard et qu'il était détenu par les services de renseignement. Sa famille n'a plus eu de nouvelles de lui depuis ni reçu aucune information du gouvernement.
« On ne sait pas où ils l'ont emmené », dit Rodna Cabezas.
« Dollar parallèle »
L'économie vénézuélienne s'est effondrée il y a une dizaine d'années, sous l'effet d'une mauvaise gestion par l'État et des sanctions américaines.
Devant l'hyperinflation à 300 000 % (en 2019) et la dévaluation massive de la monnaie nationale, le bolivar, les Vénézuéliens se sont rabattus sur le dollar américain.
La plupart des gens ignorent le taux de change officiel du bolivar et se fient au taux officieux du « dollar parallèle », publié par des sites web comme Monitor Dólar, qui reflète la valeur réelle du dollar dans la rue.
PHOTO ARCHIVES THE NEW YORK TIMES
Un changeur clandestin montre des dollars américains et des bolivars dans une rue de Caracas.
Le taux fixé par la banque centrale fait paraître le bolivar un peu plus fort qu'il ne l'est en réalité, pour créer une image plus favorable de l'économie. Or, selon les analystes, l'inflation est en hausse, le bolivar est en baisse et les Vénézuéliens payés en bolivars peinent à les échanger pour des dollars.
Supprimer les données et contrôler l'information
« Le taux de change dollar-bolivar est l'une des variables clés que le gouvernement tente de contrôler », dit M. Gunson.
Selon lui, le gouvernement croit pouvoir contrer la dépréciation du bolivar en faisant taire les économistes qui communiquent le taux de change réel. D'ailleurs, même les données précises sur l'inflation ne sont plus diffusées par le gouvernement, qui s'en prend désormais aux économistes osant le faire.
D'autres pays d'Amérique du Sud, comme l'Argentine, ont déjà faussé les données économiques en temps de crise.
Selon des experts, la répression des économistes et des groupes financiers indépendants fait partie de la stratégie du gouvernement Maduro visant à supprimer les données et à museler toute dissidence afin de contrôler l'opinion publique.
PHOTO THE NEW YORK TIMES
Le quartier des affaires de Caracas, peu fréquenté le 16 juillet dernier. Alors que l'inflation reprend de plus belle en raison des sanctions imposées par l'administration Trump, les autorités du Venezuela tentent de dissimuler la détérioration de l'économie.
Le gouvernement vénézuélien n'a publié aucune statistique épidémiologique depuis 2016 et garde secrètes les données sur la mortalité infantile causée par la faim, réputée en hausse.
Sous la présidence de Joe Biden, les États-Unis avaient assoupli les sanctions pétrolières – qui avaient empiré les finances du pays. On espérait encourager le régime à tenir des élections libres. L'inflation ralentissant, les produits de première nécessité sont devenus plus abordables, et la pauvreté a reculé.
Mais l'an dernier, M. Maduro s'est déclaré vainqueur d'élections considérées comme truquées par de nombreux gouvernements, dont celui des États-Unis.
Le président Donald Trump a depuis imposé de nouvelles sanctions et révoqué la licence permettant à Chevron de faire des affaires au Venezuela, dont l'économie est fondée sur le pétrole. (Cette licence a été accordée à nouveau le 24 juillet.)
Selon des observateurs, le marasme économique mine le moral des Vénézuéliens, qui doutent que le gouvernement puisse trouver une solution.
Deux économistes encore détenus
Selon l'organisation de défense des droits Provea, cinq économistes ont été arrêtés entre le 29 mai et le 5 juin. Trois ont été libérés, mais les deux autres, dont Rodrigo Cabezas, sont toujours détenus. L'État ne donne aucune information sur leur sort ni sur ce qu'on leur reproche.
Au moins 20 personnes liées à Monitor Dólar ont été arrêtées pour avoir diffusé le cours du dollar parallèle, selon le bras droit de M. Maduro et ministre de l'Intérieur, Diosdado Cabello.
Monitor Dólar et d'autres sites financiers ont fermé sous la pression du gouvernement, tout comme la plateforme de cryptomonnaie El Dorado, qui permettait aux utilisateurs d'échanger leurs bolivars contre des dollars.
« J'assume la responsabilité de tout impact négatif généré par l'application », avait déclaré Guillermo Goncalvez, l'un des fondateurs d'El Dorado, dans une vidéo.
Cet article a été publié dans le New York Times.
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Air Canada avait précédemment demandé à la ministre de l'Emploi, Patty Hajdu, d'intervenir en ordonnant aux parties de recourir à un arbitrage exécutoire, un pouvoir conféré à la ministre par l'article 107 du Code canadien du travail. Vendredi, Mme Hajdu a exhorté Air Canada et le syndicat à retourner à la table de négociation, laissant entendre qu'elle n'était pas prête à intervenir dans le conflit. La ministre a dit que le syndicat avait indiqué que plusieurs de ses revendications avaient été satisfaites, ce qui suggère qu'il existe une voie vers une entente. La ministre Hajdu avait demandé au syndicat de répondre à la requête de l'entreprise. Le SCFP a indiqué vendredi qu'il s'opposait à l'arbitrage, maintenant sa volonté de sortir de l'impasse par la négociation. Bien que le gouvernement n'ait pas annoncé son intention d'intervenir, le syndicat a semblé laisser entendre tout au long de la semaine que la situation pourrait être sur le point de changer. Le SCFP a accusé Air Canada de refuser de négocier de bonne foi « en raison de la probabilité que le gouvernement fédéral utilise l'article 107 du Code canadien du travail pour interférer dans les négociations et obtenir l'imposition d'une convention collective par un arbitre externe ». Le syndicat a déclaré que ses principaux points de friction concernaient les salaires, qui ont été dépassés par l'inflation au cours de son précédent contrat de travail de 10 ans, ainsi que le travail non rémunéré lorsque les avions ne sont pas en vol. « Air Canada refuse toujours de rémunérer les agents de bord pour toutes les heures travaillées », indique le communiqué de presse du SCFP. « Le syndicat a été ferme : toutes les tâches liées à la sécurité devraient être rémunérées au taux horaire complet. Air Canada n'est pas d'accord. Concernant les salaires, la dernière offre d'Air Canada laissera les agents de bord vivre sous le seuil de pauvreté pendant de nombreuses années encore. » Les Canadiens en faveur du respect du droit de grève Vendredi, le syndicat a publié un sondage mené par Abacus Data indiquant que 59 % des Canadiens estiment que le gouvernement fédéral devrait respecter le droit de grève des agents de bord, même si cela entraîne des perturbations dans les voyages. Le sondage pondéré mené jeudi et vendredi auprès de 1500 répondants a révélé que 88 % des Canadiens estiment que les agents de bord devraient être rémunérés pour toutes les tâches liées à leur travail, y compris l'embarquement, les retards et les vérifications de sécurité. De plus, 80 % des répondants se sont déclarés favorables à une augmentation de la rémunération des agents de bord pour faire face à la hausse du coût de la vie. Air Canada a indiqué que sa dernière proposition prévoyait une augmentation de 38 % de la rémunération totale sur quatre ans, y compris une nouvelle disposition relative aux indemnités de déplacement au sol « à la pointe de l'industrie au Canada ». La proposition apporterait des « améliorations significatives » aux régimes de soins de santé et de retraite, une augmentation des congés payés et des mesures pour répondre aux préoccupations du syndicat concernant le repos et la conciliation travail-vie personnelle, a affirmé la compagnie aérienne. « Les agents de bord d'Air Canada seront ainsi les mieux rémunérés au Canada », a déclaré la compagnie, ajoutant que son personnel de cabine gagne déjà jusqu'à 17 $ de plus par heure que ses homologues du principal concurrent national d'Air Canada. Air Canada a annulé plus de 600 vols au cours des deux derniers jours en prévision d'un éventuel arrêt de travail, touchant 100 000 passagers. La compagnie a indiqué qu'elle informerait les clients dont le voyage est imminent des autres vols annulés et des options qui s'offrent à eux. Air Canada a précisé que les passagers dont le vol est annulé se verront offrir un remboursement complet ou la possibilité de modifier leurs plans de voyage sans frais. L'entreprise a ajouté qu'elle recommande fortement aux clients touchés de ne pas se rendre à l'aéroport à moins d'avoir un billet confirmé sur une compagnie aérienne autre qu'Air Canada ou Air Canada Rouge. Pour les clients qui doivent voyager prochainement et dont les vols ne sont pas encore annulés, Air Canada a indiqué qu'elle met en place une politique leur permettant de modifier leur réservation ou d'obtenir un crédit pour un voyage futur.