
Un chien meurt asphyxié dans la soute d'un avion bloqué au sol à l'aéroport d'Orly
Le voyage en soute des animaux pose de nombreuses questions, alors que l'Italie les autorise désormais en cabine peu importe leur poids et taille.
KEYSTONE/AP Photo/Ricardo Arduengo
L'affaire émeut les amis des animaux. Le 19 juin dernier, un bouledogue a été retrouvé sans vie à l'aéroport d'Orly, alors qu'il avait embarqué sur un vol Corsair à destination de la Martinique. Sa propriétaire, Anaïs, a porté plainte, rapporte «Midi Libre» . Retour sur une affaire douloureuse.
Ewok , bouledogue de 4 ans, est mort dans la soute de l'avion coincé sur le tarmac à cause d'un problème technique. Le vol a été immobilisé durant deux heures, contraignant passagers et bagages – dont font partie les animaux – à patienter sur place.
C'est au moment de changer d'avion, car le premier ne pouvait finalement pas décoller, qu'Anaïs a appris la terrible nouvelle: «J'ai demandé des nouvelles d' Ewok , sans réponse, explique-t-elle à France 3 Grand Est. Au bout de quarante-cinq minutes, on a appelé mon nom dans les haut-parleurs. Un gendarme est venu me dire qu'il était mort. Je n'y croyais pas, je pensais qu'il dormait.» Des races très fragiles
Alors, que s'est-il passé? Première précision: Anaïs a dû signer une dérogation, sans laquelle elle n'aurait jamais pu faire voyager son chien en soute. En effet, Ewok était un bouledogue, une race dite brachycéphale: son museau aplati faisait de lui un animal vulnérable au stress, à la chaleur et à la capacité respiratoire limitée.
Beaucoup de compagnies aériennes n'autorisent d'ailleurs plus les chiens brachycéphales en soute. Chez Corsair, le bouledogue avait obtenu une dérogation spéciale, accompagnée d'une décharge de responsabilité signée de sa propriétaire.
En outre, le transport d' Ewok a dû se faire via le service fret, indique France 3 , plus coûteux que le «simple» voyage en soute. Placé dans une caisse scellée, Ewok devait recevoir de l'eau avant le départ, mais un employé aurait différé cette tâche faute de temps, précise le média.
Le flou demeure quant à ce qu'il s'est passé durant les deux heures d'attente à Orly. Anaïs affirme que son chien n'a pas eu assez d'eau et qu'il n'y avait pas de climatisation suffisante à bord de l'avion. À son arrivée en Martinique, elle a déposé une plainte contre Corsair. De son côté, la compagnie se défend et maintient avoir strictement respecté les procédures prévues. Le chien en avion, tout un dilemme
Sur les réseaux sociaux, le hashtag #justicepourEwok s'est vite propagé. Il révèle l'inquiétude autour du transport des animaux en avion. En mai, l'Autorité italienne de l'aviation civile a autorisé le transport d'animaux domestiques en cabine , sans aucune limite de taille ni de poids. Une petite révolution, car partout dans le monde, chiens et chats plus de 8 ou 10 kg doivent être placés en soute. La mesure a été saluée par les propriétaires qui craignent de laisser leurs compagnons seuls en soute.
C'est le cas d'Audrey, maîtresse d'un jeune cocker: «Je ne sais pas si ceux qui n'ont pas d'animaux réalisent ce que ça coûte de laisser un être vivant seul durant des heures, exposé au stress, sans avoir aucune nouvelle. Comme n'importe qui, il peut faire un malaise. Si je dois prendre l'avion à l'avenir, je le ferai depuis l'Italie, c'est clair.»
Amélie, pour sa part, possède un caniche. Son opinion est plus nuancée, car elle a déjà fait voyager son chien depuis les États-Unis quand elle est venue s'établir à Genève. «Je n'avais pas le choix, sinon je ne l'aurais jamais fait. J'avais terriblement peur. Mais je me suis bien préparée à l'avance, il faut faire attention à choisir une cage adaptée, demander conseil au vétérinaire. Finalement, tout s'est bien passé.»
Est-ce justifié de s'inquiéter pour son animal de compagnie? Difficile à dire. Bien que les animaux soient transportés comme des bagages, ils voyagent généralement dans une soute pressurisée, ventilée et maintenue à température adéquate. Le commandant de bord est également informé de leur présence pour assurer leur bien-être pendant le vol.
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