
Colère contre la fermeture de la Bourse du travail à Saint-Denis : « Les licenciements ne s'arrêtent pas l'été »
« Les entretiens pour les licenciements et les licenciements ne s'arrêtent pas pendant l'été, s'agace Anouar Bakari, secrétaire général de l'union locale de la CGT et président de la commission administrative de la Bourse. Au contraire, il y a certains patrons qui utilisent ces périodes contre les salariés, pensant qu'ils ont peu de chance de trouver à ces moments-là, une personne pour les accompagner. »
« La Bourse du travail, c'est la maison des syndicats », poursuit-il, en pointant d'ailleurs la double appellation officielle du site de Saint-Denis. C'est effectivement l'un des endroits identifiés où des travailleurs du privé, comme du public, peuvent venir se renseigner sur leurs droits ou demander de l'aide, dans le cadre de leur situation professionnelle. « Ce sont le plus souvent des conseillers des salariés et des défenseurs syndicaux (pour les prud'hommes) qui sont sollicités », précise Anouar Bakari.
« Nous avions aussi des temps de formation prévus »
Ce lundi 11 août, une poignée de représentants et d'adhérents de FO et de la CGT en particulier ont décidé de venir comme si de rien n'était, pour protester contre la décision de la ville à qui appartient le bâtiment vieux de quarante ans qui héberge les organisations syndicales présentes localement.
« Pas de vacances pour la défense des salarié.es », annonçait une affiche cosignée par la CGT, CFDT, CFE-CGC, CFTC, FO, FSU et Solidaires. Dans le même temps, Anouar Bakari indique que la fermeture a été constatée par un commissaire de justice.
Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), lundi 11 août. Les syndicats se sont réunis pour dénoncer la fermeture estivale de quinze jours de la bourse du travail. « C'est une première », s'alarment-ils. DR
« Nous avions aussi des temps de formation (internes) prévus », poursuit le secrétaire général CGT de Saint-Denis, qui précise l'avoir indiqué à la ville. « C'est aussi la période où l'on prépare la rentrée sociale et on a besoin d'être en lien avec les syndiqués pour organiser les mouvements. »
Katy Bontinck, première adjointe socialiste au maire de Saint-Denis, explique la fermeture par la nécessité « de faire un gros nettoyage de fond du bâtiment qui ne peut pas être réalisé en site occupé » et de faciliter la prise de congés d'été du personnel. « La fermeture qui est programmée depuis deux mois touche neuf jours (ouvrés), fait-elle remarquer. On le fait sur les semaines les moins impactantes en termes d'activités et sur une durée limitée. »
Des salles mises à disposition des syndicats dans d'autres lieux de la ville
En compensation, la ville dit mettre à disposition des salles réparties en trois lieux différents, au Local 40, au centre administratif et à la Maison de la vie associative. Ce que refusent les syndicats. « Pour des questions de confidentialité, oppose Anouar Bakari. Par ailleurs, l'ensemble des dossiers et notre matériel sont à la Bourse du travail. Tout n'est pas dématérialisé. »
Il n'y a pas que les syndicats qui ont fait part de leur désaccord. Stéphane Peu, le député PCF de la 2e circonscription de Seine-Saint-Denis a dénoncé sur les réseaux sociaux « une décision inédite », d'un « pilier de la vie démocratique locale, dans une ville marquée par l'histoire ouvrière ».
Les conventions d'utilisation en cours de renégociation
Le parlementaire rappelle avoir déposé une proposition de loi pour « garantir la mise à disposition gratuite et la protection des Bourses du travail ». Certaines sont en effet menacées, comme à Aubervilliers, il y a deux ans.
« Il n'y a pas de nouvelles orientations pour le site, tient à rassurer Katy Bontinck. C'est une nécessité très logistique. S'il n'y a aucun besoin en termes de plannings et de travaux, on ne fermera pas l'année prochaine, pour le plaisir de le faire. »
Reste que les syndicats sont sur le qui-vive, puisque les conventions qui encadrent leur présence sont en cours de renégociation.
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