Paléo: la DJ Anetha va faire danser la foule avec sa techno
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La DJ Anetha va faire danser la foule au rythme de sa techno
La DJ et productrice française se produit le jeudi 24 juillet. Une icône féministe et écologiste au sein de la scène électronique. Portrait.
Sonia Imseng
En 2025, Anetha présente un nouveau show visuel nommé «Exhibit», inspiré de ses morceaux.
VICTOR JACQUES
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En bref : L'artiste française Anetha fait rayonner la scène techno française depuis dix ans et se produit au Paléo Festival en 2025.
Son label Mama Told Ya soutient activement les artistes émergents et son agence de booking Mama Loves Ya prône l'écologie.
Son premier album «Mothearth», sorti en 2024, mêle engagement écologique et combat féministe.
Le 1er juillet, sa ville de Bordeaux lui remettait une médaille d'honneur. Au royaume des DJ, la distinction n'est pas si courante. Après dix ans de carrière, Anna Moreau, alias DJ Anetha, l'a bien mérité. Il faut dire que la productrice française est devenue l'un des grands noms de la scène techno française et internationale grâce à son univers organique, créatif et engagé.
Une distinction qui démontre aussi la reconnaissance toujours plus grande de ce style musical dans l'Hexagone. Et ailleurs. De fait, Anetha s'est produite dans les plus grands festivals – du Sónar à Lisbonne à We Love Green à Paris – et dans les clubs du monde entier, aux côtés de pointures comme Ben Klock ou Peggy Gou.
En plus d'électriser les foules avec ses sets passionnés, Anetha a produit une vingtaine de morceaux depuis son premier EP, «Ophiuchus», sorti en 2015. Sa carrière s'accélère après sa performance remarquée en 2018 à Boiler Room – des sets filmés, qui cumulent les millions de vues sur YouTube.
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Conditionnée à la techno
Avant cette ascension fulgurante, Anetha avait pourtant pris une autre voie. Elle a d'abord réalisé des études en architecture. Puis, le déclic techno surgit au Berghain, club berlinois mythique dont l'esthétique brutaliste résonne immédiatement en elle.
Mais ses premières influences, elles, remontent à l'enfance. Son oreille avait déjà baigné dans l'électro: ses parents, fans de The Cure, faisaient découvrir à la maison électro clash, new wave ou minimale. Une famille qui l'entoure et l'accompagne dans sa passion et même parfois jusqu'au podium du Berghain, histoire de danser en famille.
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Chez Anetha, être entourée de son clan est essentiel. En 2019, après avoir enchaîné les dates à un rythme effréné, elle traverse un burn-out. Vols, foules, solitude: elle goûte à la face plus sombre du métier. Plutôt que de se replier, elle décide de transformer cette épreuve en projet collectif.
Anetha en cheffe de meute
Elle crée, avec son compagnon Jules Meunier, le label Mama Told Ya pour soutenir des artistes émergents dans un esprit de bienveillance et de transparence. «Je pensais que, dans ce milieu, tout le monde était égoïste, essayant de construire sa carrière sans aider les autres», confiait-elle à «DJ Mag» en mars 2024.
La Bordelaise, qui faisait partie des pionnières de la scène techno française, se réjouit de la quantité d'artistes évoluant dans ce style désormais.
Et elle ne s'arrête pas là. Pendant la pandémie, elle fonde l'agence de booking engagée Mama Loves Ya, incluant une charte écoresponsable (avec un agenda partagé pour éviter les vols inutiles, par exemple). À l'époque, l'écologie est peu présente dans le monde de la nuit. Anetha, elle, agit à son échelle.
Premier album
Une énergie qui la mène, en 2024, à sortir son tout premier album. «Mothearth» est traversé par des thèmes qui ancrent la fête dans le réel. Le nom joue sur mother (mère) et earth (terre), un clin d'œil à sa maternité et à son engagement pour la planète. Elle pose sa voix sur les morceaux pour la première fois, ce qui marque symboliquement son désir de parler du sexisme dans la scène électronique. Un pas qu'elle confie oser franchir pour sa fille.
Avec des sonorités techno, trance, hardcore et même drum'n'bass, Anetha brouille les pistes. «D'une certaine manière, c'est plus un album pop qu'une simple œuvre techno», assumait-elle dans «DJ Mag».
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Une année charnière, aussi bien sur le plan créatif que personnel. En 2024, elle se produisait aussi à la cérémonie de clôture des Jeux paralympiques de Paris et elle se marie.
Toujours en mouvement, la Française explore de nouveaux formats pour faire vivre sa musique autrement. Depuis le début de cette année, elle présente son show visuel «Exhibit», réalisé par l'artiste Femur, durant lequel elle mixe, accompagnée de visuels inspirés de ses morceaux.
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Un nouveau label exclusivement numérique, Fané.e, a également été lancé l'année dernière, géré par son frère, Xavier Moreau.
Que ce soit en club, en festival ou en studio, Anetha partage son univers et son talent avec une énergie débordante. Mais pas question de se prendre trop au sérieux: «Je ne cherche pas vraiment à trop intellectualiser la musique. C'est plutôt un défouloir, un sport, une sorte de décrassage», confiait-elle au magazine «Numéro» en septembre 2024.
Artiste douée dans plus d'un domaine, engagée, en phase avec son temps et amusante. Notre rendez-vous à Nyon avec une telle icône est pris pour danser jusqu'au bout de la nuit.
Sonia Imseng est journaliste au sein de la rédaction numérique. Elle couvre l'actualité, la société et la culture. Elle a aussi travaillé pour Femina, la RTS, Le Temps, Le Courrier. Plus d'infos
@SoniaImseng
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