
Aude (France): L'avancée du feu ralentit, neuf blessés, l'A9 fermée
Publié aujourd'hui à 04h49 Mis à jour il y a 10 minutes
Des touristes sur la plage de Banyuls-sur-Mer, observant la fumée des incendies de forêt dans l'Aude, France, le 5 août 2025.
AFP
L'incendie d'une ampleur exceptionnelle dans le massif des Corbières, dans l'Aude, a ralenti sa progression pendant la nuit mais continue de menacer plusieurs villages après avoir englouti plus de 11'000 hectares de végétation, fait au moins neuf blessés et provoqué la coupure de l'A9, principal axe autoroutier entre la France et l'Espagne.
Depuis son déclenchement, peu après 16 h 00 mardi, 1500 pompiers s'attaquent en vain aux flammes qui ravagent garrigue, broussailles, résineux, vignes et quelques maisons. Il doit atteindre dans la nuit l'autoroute A9, qui longe la Méditerranée.
Là, un gros dispositif de sapeurs pompiers va tenter de stopper sa progression. Pour cela, l'autoroute A9, qui longe la Méditerranée entre Montpellier et Barcelone, a été fermée mardi soir dans les deux sens de circulation.
«Le feu progresse dans un secteur où toutes les conditions sont réunies pour qu'il progresse. On surveille les lisières et l'arrière du feu pour éviter des reprises. Dès le lever du jour, nous aurons à nouveau des moyens aériens. Ce feu va nous mobiliser pendant plusieurs jours, c'est un chantier au long cours», anticipe la secrétaire générale de la préfecture de l'Aude, Lucie Roesch. Le feu a toutefois «progressé de façon plus lente» durant la nuit en raison d'un taux d'humidité plus élevé, a-t-elle précisé. Campings évacués
Mercredi peu avant 04 h 00, le feu approchait de Roquefort-des-Corbières. De l'autre côté de l'A9, deux campings ont été évacués par précaution dans la commune touristique de La Palme. Mardi en fin d'après-midi, le vent soufflant en rafales a porté l'incendie jusqu'au village de Saint-Laurent-de-la-Cabrerisse, où des maisons ont brûlé.
À la coopérative viticole de Saint-Laurent-de-la-Cabrerisse, seules quelques palettes sur le parking ont brûlé. Mais la maison voisine est détruite, des véhicules calcinés fument dans la cour, un tas de bois coupé pour l'hiver s'est transformé en brasier.
«Quand on a vu le vent tourner dans notre sens, on a évacué la coopérative. Le feu a foncé sur le village à une vitesse impressionnante, le village a été quasiment encerclé par les flammes, le feu passait d'une maison à l'autre. Des feux, on en voit chaque année, mais comme ça, jamais», témoigne Anael Payrou, le directeur de la cave coopérative.
Deux personnes ont été blessées, dont une grièvement brûlée, selon la préfecture. Sept pompiers ont également été blessés. Appel à la prudence
Dans un message sur X, le président Emmanuel Macron a adressé un message de soutien aux pompiers et aux sinistrés. «Tous les moyens de la Nation sont mobilisés», a-t-il assuré, appelant à «la plus grande prudence».
Les vacanciers des campings de Lagrasse et de Fabrezan, des villages proches du départ du feu, ont été évacués de façon préventive, ainsi qu'une trentaine de maisons à Tournissan, une autre commune du secteur. Le feu a pris dans plusieurs jardins, où des habitants tentaient de contrer l'avancée des flammes à l'aide de tuyaux d'arrosage, parfois chaussés de tongs, a constaté un photographe de l'AFP.
Jusqu'à la tombée de la nuit, neuf Canadair, cinq Dash et deux hélicoptères bombardiers d'eau, soit «le maximum des capacités nationales», a souligné la préfecture, se sont relayés au-dessus du brasier, sans parvenir à le maîtriser.
Dans les villages de Lagrasse, Fabrezan, Tournissan, Coustouge, Saint-Laurent-de-la-Cabrerisse, la solidarité s'organise, des salles communales accueillent les personnes évacuées ou des sinistrés. Des commerçants rouvrent spontanément pour répondre à la demande. Routes fermées
De nombreuses routes départementales sont fermées à la circulation pour faciliter le travail des pompiers, et des milliers de foyers sont privés d'électricité dans une vingtaine de villages. «Il est demandé aux populations de rester confinées à l'intérieur de leurs habitations sauf ordre d'évacuation donné par les sapeurs-pompiers», a insisté la préfecture.
Miné par une sécheresse persistante qui rend facilement inflammable la végétation, le département avait été placé mardi en vigilance rouge aux feux de forêt, avec un risque «très élevé» d'incendie.
Depuis le début de l'été, plusieurs incendies ont eu lieu dans l'Aude. L'un d'eux, début juillet, le plus important dans le département depuis 40 ans, avait parcouru 2000 hectares près de Narbonne.
Affectée également par l'arrachage de vignes, qui avaient une fonction de coupe-feu naturel, l'Aude a connu une forte augmentation des surfaces brûlées ces dernières années.
Le directeur de la cave coopérative de Saint-Laurent-de-la-Cabrerisse redoute le lever du jour mercredi, craignant la perte de la production de 400 hectares de vigne. «On eu le gel en 2022, la sécheresse en 2023 et 2024, a-t-il énuméré, et cette année le feu. On a l'impression qu'on est maudits. On devait vendanger dans 15 jours…». «On a dû arracher des milliers d'hectares, on a enlevé des pare-feu naturels», a-t-il regretté. Newsletter
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