
Promenades en landau et voiture, escorté par la police : pourquoi Bobby, le chat du président indonésien, crée-t-il la polémique ?
Les animaux de compagnie dans les palais royaux ou présidentiels ne sont pas rares à travers le monde, à l'image du labrador noir Nemo du couple Macron à l'Élysée, ou des corgis de la défunte reine Elizabeth II. Mais en Indonésie, c'est un chat qui arpente les couloirs de la résidence officielle du chef d'État, Prabowo Subianto, élu en octobre dernier. Adopté en 2017, Bobby Kertanegara est un «chat tigré à poil court», selon sa page Wikipédia. Blanc et marron, il a surtout la particularité d'être habillé de chemisettes colorées ou d'uniformes militaires ou policiers, et d'être photographié quasi quotidiennement.
Virées en SUV Lexus et selfies avec Bill Gates
Sur Instagram, un compte lui est carrément consacré, et cumule plus de 992.000 abonnés. Idem, sur YouTube, des vidéos mettent en scène son quotidien. Sa chaîne rassemble plus de 64.000 abonnés. Une mise en avant qui n'a rien d'anodin, et qui crée la controverse en Indonésie. Et pour cause : au-delà de ses tenues extravagantes et de son minois partagé sur les réseaux, Bobby profite d'un traitement de faveur. Il rencontre régulièrement des dirigeants et personnalités du monde entier. Comme le milliardaire américain Bill Gates ou le premier ministre australien Anthony Albanese. Promené dans son landau floqué de son nom dans les jardins officiels, il est régulièrement sollicité par les citoyens indonésiens pour faire des selfies.
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«Bobby peut-il être protégé ? Oui, bien sûr»
Sur internet, partagée par les médias locaux fait le buzz. On y voit le chat sortir d'un SUV blanc Lexus, le 12 juillet dernier lors du «Cat Lover Social Day», un événement organisé par la police nationale, et être transporté dans sa poussette puis encerclé par une dizaine de policiers, telle une célébrité. De quoi faire tiquer les Indonésiens, qui s'indignent de voir que leurs impôts servent à financer la protection du petit félin. «Monsieur, vos citoyens ont faim et peinent à trouver du travail», «A quoi ça sert à part jeter le budget par les fenêtres ?», «C'est comme ça que mon argent est dépensé ?», peut-on lire sous la vidéo du média NTV News.
D'autres s'amusent de la situation, tandis que certains vouent un véritable culte à l'animal. «Garde la santé Bobby !», «Respect monsieur Bob», «Pour ceux qui se plaignent que la sécurité de Bobby est prise en compte par le budget de l'État, vous ne le connaissez pas, il a sa propre chaîne YouTube ce qui lui permet de gagner de l'argent», indiquent les internautes indonésiens en commentaire.
Interrogé par le journal Kompas, le vice-ministre d'État et secrétaire d'État Juri Ardiantoro s'est exprimé à la suite des critiques. «Nous protégeons la résidence du président, ainsi que ses biens et ses effets personnels. À qui appartient Bobby ? Peut-il être protégé ? Oui, bien sûr», a-t-il déclaré.
«Indonésie sombre»
Depuis plusieurs mois, la situation politique et économique inquiète en Indonésie. En février dernier, plusieurs manifestations du mouvement «Indonesia Gelap», («Indonésie sombre» en français), se sont tenues. Les citoyens ont alors exprimé leur colère contre une qualité de vie jugée médiocre, alors que le fossé entre riches et pauvres s'élargit et que la classe moyenne est réduite à peau de chagrin dans ce pays de 281 millions d'habitants.
Les décisions de Prabowo Subianto cristallisent l'anxiété. Le président âgé de 73 ans, à la tête de la plus grande économie d'Asie du Sud-Est, s'est engagé à porter la croissance annuelle de l'Indonésie de 5 % à 8 % d'ici la fin de son mandat en 2029. Pourtant, le pays a affiché un rare déficit budgétaire au début de l'année. Le 18 mars dernier, l'indice de la Bourse de Jakarta s'était effondré de 7,1 %, sa plus forte chute en une journée depuis 2011, au point de déclencher un arrêt des échanges.
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