
Prestations sociales, retraites... François Bayrou confirme une « année blanche » en 2026
une des pistes envisagées
par le Premier ministre pour réaliser 43,8 milliards d'euros d'économies et ramener le déficit public à 4,6 %. Lors de la présentation de son plan pour le futur budget ce mardi 15 juillet,
François Bayrou
a annoncé « une année blanche » pour 2026.
Concrètement, cela signifie que l'ensemble des prestations sociales (RSA, APL, prime d'activité, allocations chômage, retraites…) ne seront pas augmentées au niveau de l'inflation.
Cela vise à ne pas « dépenser plus en 2026 qu'en 2025 » et signifie que les « prestations sociales n'augmenteront plus ». Les retraites n'augmenteront pas non plus, mais ne baisseront pas. « La règle, c'est pas plus mais pas moins. » De même, en 2026, « il n'y aura pas de revalorisation générale ou catégorielle dans les ministères ».
L'Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE) a évalué un gel de l'ensemble des prestations sociales.
« Ça permet de dégager à peu près 6 milliards d'économie, on est assez loin des 40 », expliquait plus tôt dans la journée sur France Info, l'économiste Pierre Madec, de l'OFCE. Il poursuivait : « En euros, les plus riches devraient contribuer plus, les retraités aisés mis plus à contribution mais en proportion du revenu, ce sont les ménages les plus pauvres » qui seraient les plus touchés.
Selon l'
étude
, le revenu disponible des 1,3 million de ménages dont la personne de référence est au chômage se réduirait d'environ 120 euros par mois avec le gel des allocations.
Cette « année blanche » est loin de faire l'unanimité, chez les politiques et les syndicats. Opposée à cette mesure, la secrétaire générale de la CGT Sophie Binet a estimé ce mardi matin sur France 2 qu'elle serait « en réalité une année noire pour les travailleuses et les travailleurs, pour les services publics » puisque cela « appauvrirait les Français ».
Avec une année blanche, cela signifie « que toutes et tous nous perdrions en pouvoir d'achat », ajoutait-elle.
Le coordinateur de LFI Manuel Bompard estimait qu'il s'agissait d'« une très mauvaise solution ». « Ce ne serait pas une année blanche, mais une année rouge pour les Français », reprochait-il. Avant d'ajouter : « Si vous gelez l'ensemble des prestations sociales, des pensions de retraite, ce sont des mesures qui vont avoir deux fois plus d'impact pour les 10 % des plus pauvres que pour 10 % des plus riches. Celles et ceux qui en ont le plus besoin pour vivre vont être le plus confrontés à l'effort ».
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