
Arménie : face à l'offensive coordonnée panturquiste, les contradictions de la diplomatie française
TRIBUNE - Si Paris a fermement dénoncé l'épuration ethnique du Haut-Karabakh, la récente visite de son ambassadrice à Chouchi marque toutefois un changement de ton. Entre grands principes et petits arrangements, la diplomatie française brouille son message sur l'Arménie.
Alexis Rochette Krikorian est diplômé en relations internationales et spécialiste des droits humains en Turquie et en Arménie . Il a effectué plusieurs missions de terrain en Arménie et en Turquie. Il a dirigé le programme liberté d'expression de l'Union internationale des Éditeurs et le secteur Fondations d'Amnesty International Suisse. Il est actuellement responsable de la collecte de fonds au Centre social protestant de Genève.
Trois événements récents, largement passés inaperçus en Europe occidentale, révèlent une offensive coordonnée dans le Caucase. À travers la restauration biaisée de sites historiques, la glorification de personnalités controversées et une alliance régionale ostentatoire, Ankara, Bakou et Islamabad semblent redessiner la carte mémorielle du Caucase au service d'un projet panturquiste affirmé. Le patrimoine arménien en est la première victime.
Ani : quand la restauration devient effacement
À la frontière orientale de la Turquie, le site médiéval d'Ani, ancienne capitale du royaume arménien des Bagratides et classé…
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