
Pourquoi votre enfant ne devrait plus jamais monter sur un trampoline : l'alerte d'un urgentiste
Avec les beaux jours, on les voit fleurir dans les jardins, comme des marguerites noires avec leurs filets : les trampolines. Et comme chaque année, ils se remplissent d'enfants insouciants et sautillants. Pourtant, ce que certains parents n'imaginent pas, les médecins, eux, le voient. Le 18 juin dernier, sur le plateau de RTL, le Dr Jimmy Mohamed tirait la sonnette d'alarme : 15% des blessures liées à cette activité nécessitent un passage aux urgences. Et le médecin de trancher : «pas avant 6 ans, pas après... En fait, zéro trampoline, jamais». Aux États-Unis, l'American Academy of Pediatrics a déjà pris position depuis 2008, déconseillant formellement ce type de loisir. En Hexagone, selon les données de Santé Publique France, le nombre de traumatismes à domicile lié à l'usage du trampoline a été multiplié par 18 chez les 5-9 ans entre 2004 et 2014. Et depuis le phénomène s'étend. «En été, c'est tous les jours, une à deux fractures minimum, alerte le Dr Nicolas Winter, praticien hospitalier aux urgences pédiatriques du centre hospitalier de Valenciennes. Et je parle seulement pour un service d'urgences d'une ville moyenne. Avoir un trampoline dans son jardin, c'est comme faire de la moto sans casque».
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Le danger ne vient pas d'où on l'attend
Contrairement aux idées reçues, ce n'est pas la chute hors du filet qui provoque le plus de blessures. Le drame se joue davantage à l'intérieur même du trampoline. «Dès qu'un enfant est dedans, il y a danger», souligne le médecin, également auteur de Urgences or not urgences (aux éditions First). La raison est simple : un enfant n'est pas un gymnaste, il n'a pas appris à sauter correctement, à sentir son centre de gravité et à absorber la chute. «Un trampoline n'est pas stable, sa structure particulière implique des contraintes mécaniques qui ne sont pas du tout adaptées à un enfant qui n'a pas été entraîné à se réceptionner, poursuit le médecin. Et quand la réception n'est pas bonne, l'avant-bras ou le poignet se tord (ce sont d'ailleurs les fractures les plus courantes), tout le poids du corps va porter dessus, et cela va se casser.»
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Les autres pièges
Autre danger : les collisions dans les trampolines collectifs, ou lorsqu'on laisse plusieurs enfants jouer en même temps. «Un enfant tombe, un autre lui retombe dessus… Plus ils sont nombreux, plus le risque de traumatismes grimpe», avertit le praticien hospitalier.
Au-delà des fractures spectaculaires qui mènent directement aux urgences, une autre réalité plus insidieuse s'installe, comme des lésions peu impressionnantes qui passent parfois inaperçues. «On voit énormément d'entorses de la cheville et du poignet également», rapporte le Dr Nicolas Winter. Résultat, l'enfant a mal, mais pas toujours assez pour alerter. «Souvent, il va y avoir une répétition de ce traumatisme, décrit le médecin. Le lendemain, on remonte sur le trampoline, donc ça remet une pièce dans la machine au niveau de la douleur du poignet, par exemple, ce qui peut ensuite entraîner des lésions ligamentaires et des lésions de tendons.»
Plus les enfants sont nombreux, plus le risque de traumatismes grimpe Dr Nicolas Winter, praticien hospitalier aux urgences pédiatriques du centre hospitalier de Valenciennes
Comment soigner ?
Heureusement, reconnaît le Dr Nicolas Winter, les enfants ont une capacité extraordinaire de récupération. «Leur structure est très plastique. Souvent, ça se ressoude très bien et il y a une très bonne récupération derrière», confirme-t-il. Mais ce n'est pas toujours le cas. «Vous pouvez avoir des séquelles plus tard, des problèmes sur des fractures complexes, des douleurs nerveuses qui durent, des articulations qui s'enraidissent. Ce n'est pas la majorité, heureusement, mais ça existe», indique le praticien hospitalier.
Quels sont les soins généralement préconisés dans ces situations ? Certaines fractures ne se contentent pas d'un simple plâtre posé en consultation. Lorsqu'elles sont déplacées, elles peuvent nécessiter une réduction, c'est-à-dire une remise en place de l'os sous anesthésie, parfois même avec l'administration de kétamine directement aux urgences, explique le Dr Nicolas Winter. Et si la fracture est trop instable ou trop complexe, l'enfant doit être opéré sous anesthésie générale. Ensuite, cela représente six semaines de plâtre minimum, parfois plus.
Les recommandations
Pour le médecin, la règle à retenir est simple : un enfant ne devrait jamais utiliser un trampoline en dehors d'un cadre professionnel. C'est-à-dire pas sans apprentissage avec un professeur de gymnastique, par exemple, et surtout pas sans surveillance, même dans le jardin familial, aussi sécurisé qu'il puisse paraître. «Il faudrait des formes d'initiation, comme pour le vélo. On apprend à pédaler, à se protéger. Pour le trampoline, il n'y a rien de tout ça», déplore-t-il.
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Le Dr Nicolas Winter insiste aussi sur l'interdiction de laisser plusieurs enfants sauter ensemble : les collisions figurent parmi les premiers facteurs de blessures. Une règle de bon sens qui est pourtant ignorée dès qu'on installe un trampoline chez soi. Quant aux filets et coussins vendus par les marques comme des garanties de sécurité, il les compare à un leurre marketing : «c'est comme le filtre sur les cigarettes, ça donne bonne conscience, mais ça ne change pas le danger».
Dans son service, aucun membre du personnel médical ne possède de trampoline à la maison. Ceux qui voient les dégâts au quotidien savent ce qu'il en coûte. Le médecin constate d'ailleurs souvent la même réaction des parents dont les enfants ont été blessés. «Ils n'étaient pas au courant des dangers du trampoline, ils pensaient bien faire, reconnaît-il. Et en partant des urgences, ils disent qu'ils vont le jeter».
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