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« Toute une tenue pour un lundi matin ! »

« Toute une tenue pour un lundi matin ! »

La Presse13 hours ago
Une de mes subalternes s'habille de manière provocante...
Karla Miller
The Washington Post
Question
Je ne suis pas une inconditionnelle du petit tailleur gris, mais nous travaillons dans un environnement professionnel formel.
En fait, plusieurs collègues se plaignent de ses tenues légères, jugées gênantes et non professionnelles. Récemment, elle est arrivée en petite robe en dentelle au décolleté profond. J'ai dit : « Eh bien, toute une tenue pour un lundi matin ! » Elle m'a répondu qu'elle avait un rendez-vous galant ce soir-là.
J'ai contacté les ressources humaines. On m'a dit que c'était mon problème.
L'apparence physique et le décorum, c'est un sujet délicat. À l'aide !
Réponse
Oui, tellement délicat, apparemment, que même vos RH n'osent pas y toucher, même avec un talon haut de quatre pouces.
On aurait pu espérer qu'un lieu de travail « professionnel » soit administré comme tel, avec un code vestimentaire clair et des équipes RH capables de gérer les sujets délicats avec tact. C'est justement quand on abandonne les gestionnaires avec ces enjeux que les entreprises se retrouvent avec des crises au bureau et parfois des griefs ou des poursuites.
Je comprends que la tenue de votre employée vous ait surpris, mais elle a peut-être pris votre euphémisme pour un compliment. Non, elle n'était pas « habillée pour un lundi », elle était tout simplement habillée pour autre chose que le travail : elle aurait aussi bien pu arriver en leggings de gym ou en tenue d'équitation avec des bottes à éperons, sa tenue claironne que son attention est ailleurs que sur son travail.
Conclusion : son personnage était costumé pour une autre scène. (Croyez-le ou non, j'ai naguère arrondi mes fins de mois en dansant le baladi. Or, je savais qu'il valait mieux garder la ceinture à paillettes et les bracelets pour après le travail.)
Si votre entreprise n'a pas de code vestimentaire écrit, ou si ce code comprend des termes vagues et subjectifs comme « professionnel » et « approprié », la direction n'a qu'elle même à blâmer si les employés l'interprètent à leur façon.
Les codes vestimentaires doivent être précis sur les détails, tant sur ce qui est préférable (chemises à col, épaules et clavicules couvertes, pantalons longs) que sur ce qui est interdit, comme les sous-vêtements visibles, les vêtements déchirés, le jean ou les sandales de plage. Si votre code n'est pas aussi clair, il est peut-être temps de demander aux RH de le rendre explicite.
Réchauffement climatique et code vestimentaire
Par chance, ces jours-ci, les entreprises ont un prétexte parfait pour mettre les points sur les i par courriel : « L'été amène des températures record, voici quelques conseils pour rester au frais tout en conservant la tenue professionnelle attendue dans notre entreprise. »
Elle s'habille souvent de manière provocante, dites-vous ? C'est subjectif, mais c'est vous la patronne. Ça peut être intentionnel ou inconscient. Ou c'est encore la faute des designers de mode féminine, qui brouillent sans cesse la frontière entre tenue de travail et tenue de soirée et avec des coupes qui ne font pas à toutes les morphologies. Quoi qu'il en soit, un courriel à tous de la direction risque de ne pas avoir le même effet qu'une conversation en tête-à-tête.
Il faut éviter de lui donner l'impression que ses goûts la rendent incompatible avec la culture de l'entreprise, ce qui est souvent un euphémisme pour dire qu'elle est trop différente de ses patrons plus âgés. Le but est de l'amener à s'habiller de manière plus conservatrice sans qu'elle se sente jugée. L'ironie, c'est qu'elle est déjà jugée, et qu'elle en est probablement consciente. Donc, attention. Tout est dans la manière et dans le choix des mots.
Relancez les RH et exigez leur aide pour rédiger et transmettre une demande brève et directe à votre subordonnée. Vous pouvez leur rappeler que plus elles vous fourniront de conseils, moins vous risquerez de laisser échapper un mot qui finirait par leur donner bien plus de travail.
Cet article est d'abord paru dans le Washington Post.
Lisez cet article dans sa version originale (en anglais ; abonnement requis)
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