« Il était mort pour le hand » : de retour après de graves soucis cardiaques, Hugo Brouzet veut renouer le fil de sa carrière
D'ordinaire, Hugo Brouzet ne passe pas inaperçu : avec ses 2,10 m pour 110 kg, le pivot attire les regards. Mais vendredi dernier, il a surtout récolté les louanges des spectateurs à l'issue de la rencontre. Discussions, photos, autographes : les sollicitations se sont enchaînées pour mesurer pleinement ce que le joueur du PAUC (Pays d'Aix Université Club Handball) venait de réaliser lors de ce premier match de préparation face aux voisins istréens (29-26).
Des yago (une combinaison croisée entre le pivot et le demi-centre) en pagaille, deux buts et quelques contres. De prime abord, pas de quoi s'enflammer. Sauf qu'il a joué 30 minutes, une durée qu'il n'aurait jamais dû pouvoir atteindre. Présenté comme l'une des recrues phares à l'été 2024, l'ex-Chambérien avait commencé la saison sous les meilleurs auspices. D'entrée, il avait engrangé du temps de jeu avec de solides performances, dont un 6/6 face au Montpellier de Rémi Desbonnet et Charles Bolzinger pour la 5e journée de Championnat.
Pour autant, quelque chose déraille doucement avec Brouzet, qui tire la langue de plus en plus tôt dans les rencontres. Jusqu'au match contre Toulouse, le 19 octobre. Au bout de seulement dix minutes, le pivot est contraint de s'allonger derrière le banc, le souffle court. Le club annonce alors que son joueur « sera éloigné pour quelque temps en raison de soucis de santé ».
« Je suis passé par toutes les émotions : les faux espoirs, où on te dit "tu vas reprendre", et finalement tu ne reprends pas. A "tu ne reprendras jamais"
Hugo Brouzet
Il ne reviendra pas de la saison. De Marseille à Bordeaux, les examens se multiplient sans qu'un diagnostic ne soit posé : infection, bactérie, Covid long... Si ce n'est celui de son avenir. « Il était mort pour le hand », se rappelle Philippe Gardent, devenu directeur sportif du PAUC. En novembre, on lui trouve une myocardite, une inflammation du coeur pouvant causer une mort subite. Brouzet n'a plus le choix et est contraint d'arrêter sa carrière à seulement 25 ans car « jouer avec la maladie, qu'on a détectée très tard, était hyper dangereux. Surtout après ce qu'il s'est passé contre Toulouse ».
S'ensuivent des mois de questionnements, même si l'espoir de retrouver le terrain persistait. Premier supporter de son équipe, il ne manque pas un entraînement ni un match à domicile. Son entraîneur, Éric Forest, assure qu'il « était le moteur du groupe. Ça donne une bonne idée de qui est le personnage. Il était toujours optimiste, bien qu'il rongeait son frein, de voir ses coéquipiers jouer sans lui ». Un constat partagé par Graham Sinclair, directeur général du club : « Il a toujours gravité autour du groupe, jamais un mauvais jour, toujours la banane. »
Bien caché derrière son sourire, le fils d'Olivier Brouzet, ancien joueur du quinze de France, et petit-fils du lanceur du poids, Yves Brouzet, confie avoir connu des moments « très sombres ». « Je suis passé par toutes les émotions : les faux espoirs, où on te dit "tu vas reprendre", et finalement tu ne reprends pas. À "tu ne reprendras jamais", et donc devoir se mettre en tête que tu vas devoir trouver autre chose que le hand. Ce qui m'a tenu, c'est l'équipe. Je suis toujours resté au contact de ces mecs super. » Jusqu'à la délivrance, mi-juin 2025. Brouzet trouve finalement de nouveaux médecins qui lui permettent « de refaire de nouveaux examens et qui, avec un oeil nouveau, ont vu que ça s'était amélioré. Et c'est avec un rythmologue (spécialiste des anomalies du rythme cardiaque) sur Marseille que j'ai conclu le truc », et qu'il reçoit le feu vert pour reprendre.
Cette nouvelle ravit le club mais impose au joueur de retrouver le rythme avec un lourd travail, sans omettre l'aérobie. « L'année dernière, il était dans les premiers (sur les tests physiques), explique son entraîneur. Cette saison, il est toujours dans le haut de tableau, alors c'est bon. » Pas de traitement de faveur si ce n'est une écoute plus importante et, parfois, de tempérer ses ardeurs. « Il se connaît très bien et on a confiance en son jugement lorsqu'il dit "stop". » Brouzet « se sent bien » et veut mener Aix dans la lutte pour les places européennes du Championnat qui débutera dans un mois. Mais surtout, il peut « enfin respirer ».
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