
Katarzyna Niewiadoma en est convaincue : elle peut faire le doublé sur le Tour de France malgré une saison compliquée
Katarzyna Niewiadoma manie à merveille l'art de l'imprévu. Par son état d'esprit - « j'aime faire le contraire de ce que la société attend de moi » -, par ses attaques aussi impulsives que chroniques, par la dramaturgie qui a marqué, l'an passé, sa plus grande victoire : le Tour de France femmes avec Zwift.
Au sommet d'Alpe d'Huez, théâtre de l'arrivée de la 8e et dernière étape, la Polonaise sauvait son maillot jaune face à Demi Vollering pour quatre petites secondes - le temps, finalement, de cligner cinq fois des yeux pour saisir l'envergure de la performance. Écroulées de fatigue, les deux jeunes femmes pleuraient, souffle coupé. L'une euphorique, l'autre en détresse.
« Je suis rassurée d'avoir déjà gagné cette course »
Katarzyna Niewiadoma
Un an après ce final inoubliable, plus possible de surprendre : Niewiadoma (30 ans) défend son titre dès samedi au Grand Départ de Vannes. Et ça ne fait rien, « c'est un tigre, elle est prête », rabâche Davide Arzeni, son directeur sportif chez Canyon-SRAM zondacrypto. Son entourage juge la grimpeuse équipée pour ce nouveau standing, « tout autant surmotivée, sinon davantage que l'an passé ».
Depuis que l'Italienne Elisa Longo Borghini a conservé sa couronne sur le Giro début juillet, Kasia Niewiadoma s'est convaincue qu'elle pouvait y arriver, elle aussi. Sans le poids du premier dossard, bien au contraire : « Je suis rassurée d'avoir déjà gagné cette course. Je veux décrocher un autre Maillot Jaune et savourer à nouveau ce moment, mais je ne suis pas obsédée non plus. »
Mais question à un million : pourra-t-elle ferrailler, encore, contre la revancharde Vollering, qui a rejoint la surpuissante FDJ-Suez et avec laquelle elle a déjà remporté la Vuelta ? L'intéressée « se fiche complètement des autres ». Ce qui a le mérite d'être clair, alors que son niveau d'affûtage l'est beaucoup moins.
Un printemps délicat en raison d'une chute
Sa chute sur les Strade Bianche, le 8 mars, en descente, le long d'une glissière de sécurité, l'a couverte d'abrasions, de la joue jusqu'au mollet, et a repoussé sa montée en régime. Aussi ne l'a-t-on peu, ou presque pas, vue sur les Ardennaises, au printemps, où elle a fini 4e de la Flèche Wallonne (dont elle était tenante du titre) et 9e de Liège-Bastogne-Liège. « Elle entamait pourtant sa saison en bonne condition, soupire Arzeni. La chute a compromis sa campagne de classiques. Elle a dû récupérer. Ce n'était pas idéal, mais c'est une battante. »
La liste des coureuses engagées sur le Tour de France femmes 2025
Niewiadoma s'est rattrapée sur le Tour de Suisse au début de l'été, qu'elle a achevé à la 3e place derrière la Suissesse Marlen Reusser et Vollering, en ayant « seulement » gaspillé du temps dans une descente de la première étape. Quand la route s'est cabrée, elle n'a jamais failli. Dans les roues. Au contact. « Elle a immédiatement eu de bonnes sensations, a confirmé Arzeni. Elle a fait tout ce qu'elle a pu, et continue, d'ailleurs, pour être à son meilleur. »
Aussi enthousiaste soit-elle, Niewiadoma n'a levé les bras qu'une seule fois depuis la reprise, à l'issue de la course en ligne de son Championnat national, fin juin. Qu'importe, on martèle autour d'elle que son mental fait sa supériorité. Son palmarès n'a d'ailleurs jamais été bien garni : l'Amstel Gold Race en 2019, la victoire au sommet du mur de Huy l'an passé, et des deuxièmes places à la pelle, aux Strade Bianche, sa course bien aimée, ou sur le Giro en 2020.
De fleuriste à vainqueure du Tour, Vollering a réalisé son rêve
De retour de deux semaines de stage en altitude en Andorre, Niewiadoma n'envisage aucun scénario. Ses jambes parleront, promet-elle. Cecilie Uttrup Ludwig, Ricarda Bauernfeind, ex-lauréates d'étape sur le Tour, Chloe Dygert, double championne du monde du chrono, et Neve Bradbury, jeune perle de la grimpe, l'assisteront, dans une dynamique du « tout pour Kasia ». Avec une telle troupe, Arzeni scande : « Nous avons les moyens de faire mieux. L'an dernier, on s'est battus pour quatre secondes. Si c'est cinq cette année, on prend ! »
Le parcours du Tour de France femmes 2025 en vidéo
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