
« On voit clairement nos taux d'occupation baisser » : dans les Vosges, les hôtels déclinent face à Airbnb
Union des métiers et des industries de l'hôtellerie
(Umih) relativise. « Cela prouve d'abord qu'il y a une volonté de découvrir notre département, c'est une bonne chose. Il y a une vraie demande de la
destination Vosges
. »
Reste qu'en 2024, selon des données européennes
agrégées par CORRECTIV.Europe
pour plusieurs rédactions européennes, dont Le Parisien - Aujourd'hui en France, le département des Vosges a vu l'hôtellerie traditionnelle reculer face aux offres de séjour sur les plates-formes en ligne, type Airbnb. Précisément, 2 022 350 nuitées traditionnelles ont été enregistrées, contre 2 063 926 nuitées sur les plates-formes.
« À Épinal, les locations Airbnb pullulent ! C'est astronomique ! On voit clairement nos taux d'occupation baisser », réagit Émilie Claudel, présidente du club hôtelier de la ville, et patronne de deux hôtels dans le département. « Qu'il y ait ce type d'offres, je l'entends, mais il faut réguler ce phénomène. »
En ce moment, sur la période estivale, sur sa soixantaine de chambres à Épinal, elle n'enregistre qu'un tiers d'occupation. « Maintenant,
sur Booking
, nous sommes mélangés avec tous les autres types d'hébergement. Et surtout, nous ne sommes pas du tout soumis aux mêmes normes. » Selon elle, le constat est le même pour tous les hôteliers d'Épinal, qui voient leur part du gâteau décroître sur ce marché touristique.
« Les touristes aiment avoir leur liberté, et c'est ce qu'ils trouvent chez nous », témoigne Stéphane (
le prénom a été modifié
), propriétaire de quatre appartements à Épinal, mis en ligne sur Airbnb. « Ils maîtrisent leur budget en pouvant cuisiner par exemple, ce qui est impossible à l'hôtel. » Sans détailler
ses revenus
, il avoue : « Au début, je faisais cela pour arrondir mes fins de mois, et maintenant je pourrais presque en vivre ! »
À Gérardmer, la vitrine du département vosgien, le phénomène des locations de logements en ligne est d'autant plus prégnant. « Sur Airbnb, il y a des chalets très luxueux à plusieurs milliers d'euros la nuit. Ils offrent une indépendance qu'il n'y a pas dans les hôtels. D'ailleurs, on voit doucement la tendance des chefs à domicile se développer, justement pour répondre à cette clientèle exigeante et indépendante », souligne Hervé Pierrel.
Plus à l'ouest, les villes thermales de Vittel et Contrexéville abritent aussi des centaines d'offres de location de logement chez des particuliers. « Cet attrait pour les plates-formes s'explique chez nous par des curistes qui cherchent un logement sur trois semaines, à prix avantageux. Un curiste loge rarement à l'hôtel sur une aussi longue durée », indique Julien Thivet, le directeur de la société publique locale Destination Vittel.
Depuis 2020, dans les Vosges, le nombre de nuitées via des plates-formes a doublé, alors que le nombre de nuitées traditionnelles a augmenté de seulement 30 %. « La crise sanitaire a clairement fait
redécouvrir les Vosges
. À nous maintenant de nous démarquer, concède Émilie Claudel, pour le club hôtelier d'Épinal. Mais cela demande des investissements et nos marges structurelles s'amenuisent… »

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