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Recherche & Développement : « Faire de la France le laboratoire de R&D du monde »

Recherche & Développement : « Faire de la France le laboratoire de R&D du monde »

Les Echos9 hours ago
Alors que le gouvernement a débloqué 100 millions d'euros pour attirer des chercheurs étrangers, le Sénat a validé une baisse de 630 millions du budget de l'enseignement supérieur et de la recherche en France. Pourtant, la France dispose d'un atout trop peu valorisé : une recherche d'excellence, mondialement reconnue, incarnée par ses grandes écoles et ses institutions scientifiques, et en outre moins coûteuse que celle des Etats-Unis ou du Royaume-Uni. Malgré ce positionnement stratégique unique et quelques avancées sous le premier quinquennat Macron, la France peine à jouer un rôle moteur dans l'économie mondiale de la connaissance.
Là où le Royaume-Uni, la Suisse, la Chine ou Singapour déploient des stratégies offensives pour capter les meilleurs talents, notre lenteur fragilise notre souveraineté scientifique.
Chaque année, le pays forme des chercheurs et ingénieurs d'exception. Mais leur potentiel reste sous-exploité. En cause : une culture administrative rigide, des structures universitaires sclérosées, des réformes trop lentes et une recherche mal intégrée aux entreprises. Résultat, près de 25 % des chercheurs formés en France s'expatrient, attirés par des écosystèmes plus agiles et mieux financés. Malgré des centres de recherche et des établissements d'élite, la France peine à transformer son excellence scientifique en puissance d'innovation durable. Les initiatives existent mais restent isolées, tandis que les outils d'évaluation, de financement ou de gouvernance sont souvent déconnectés des enjeux de terrain. Là où le Royaume-Uni, la Suisse, la Chine ou Singapour déploient des stratégies offensives pour capter les meilleurs talents, notre lenteur fragilise notre souveraineté scientifique.
Bâtir un modèle plus agile
Une alternative crédible s'impose : faire de la France un centre mondial de R&D fondé sur un modèle plus agile, sobre et mieux connecté aux entreprises. Notre recherche est reconnue pour son efficience, elle produit de l'excellence malgré des moyens limités. Il y a là une opportunité à la fois géopolitique et économique pour améliorer le maillage entre chercheurs et entreprises donnant aux premiers plus de moyens et aux seconds une plus grande compétitivité. D'autant que certaines puissances historiques, comme les Etats-Unis sous l'ère Trump, ont envoyé des signaux de défiance à l'égard du monde scientifique, affaiblissant leur capacité d'attraction. Ce retrait partiel a laissé un vide idéologique et pratique que la France, pays des Lumières et de la pensée critique, peut légitimement occuper.
L'autonomie des chercheurs est un levier de souveraineté aussi crucial que l'accès aux ressources naturelles. Pour préserver sa capacité d'innovation, la France doit garantir aux chercheurs une autonomie intellectuelle, opérationnelle et financière, en sécurisant les dispositifs existants comme le crédit d'impôt recherche (CIR) ou d'innovation (CII). Leur instabilité décourage pourtant de nombreux projets, comme en 2025, où la suppression du CIR « jeune docteur » a conduit à la perte de plus de 3.000 emplois dans la deeptech, souvent par manque de visibilité sur ces dispositifs.
Lisibilité et pérennité
Face à la relance scientifique des grandes puissances, la France doit renforcer la lisibilité et la pérennité de son cadre fiscal, faciliter l'accès aux financements privés, encourager les parcours hybrides entre recherche et entrepreneuriat, et créer de vraies incitations à la réinstallation des chercheurs français expatriés (chaires attractives, primes d'impatriation, visas facilités). L'autonomie ne se décrète pas, elle se construit par la confiance, la stabilité et des moyens adaptés.
Devenir le laboratoire du monde, ce n'est pas un rêve technocratique : c'est un projet concret, accessible, à condition d'en repenser les fondations. Avec ses talents, ses écoles, sa tradition humaniste et ses territoires d'innovation, la France peut encore reprendre l'initiative, à condition d'oser sortir des cadres.

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Le Parisien

time2 hours ago

  • Le Parisien

Bombardier furtif B-2, avions de chasse… la démonstration de force américaine dans le ciel de l'Alaska à l'arrivée de Vladimir Poutine

Un regard vers le ciel qui en dit long. Les États-Unis ont-ils voulu montrer les muscles en accueillant le président russe, ce vendredi, en Alaska, où il devait être question de l'Ukraine ? Aux côtés de Donald Trump, quelques secondes après son arrivée sur le sol américain, Vladimir Poutine n'a pas eu d'autre choix que de regarder vers le ciel, suivi par le son sourd de plusieurs avions. Sur le tarmac comme dans les airs, l'accueil du président russe a été l'occasion de montrer une partie des forces aériennes américaines… non sans symbole. Vladimir Poutine a été reçu sur tapis rouge — une attention déjà critiquée par les opposants au président russe —, où il a retrouvé Donald Trump directement à la descente de son avion, sur le tarmac de la base militaire Elmendorf-Richardson. Les deux dirigeants se sont ensuite enfermés avec leurs conseillers pour discuter de l'Ukraine, dans l'espoir de trouver un accord de paix — malgré l'absence du président ukrainien Volodymyr Zelensky. Dans le ciel, quelques secondes après les retrouvailles entre les deux dirigeants, un bombardier furtif B-2 a survolé le tarmac, entouré d'avions de chasse F-35. Donald Trump et Vladimir Poutine ont alors regardé vers le ciel, et le président américain a rapidement applaudi avant de glisser quelques mots à son homologue russe — sans que l'on sache ce qu'il lui a dit. Trump buzzing Putin with a B-2 flyover is certainly something to — Jerry Dunleavy IV 🇺🇸 (@JerryDunleavy) August 15, 2025 « Le B-2 est considéré comme un symbole de la puissance américaine, car ces bombardiers peuvent voler autour du monde sans escale et emporter des munitions conventionnelles et nucléaires », indique ABC News. C'est ce type d'appareil qui a permis aux États-Unis d'attaquer l'Iran — allié de la Russie — en juin dernier, dans le cadre de l'opération « Midnight Hammer ». « En plus de leur furtivité, ces avions ont démontré à de nombreuses occasions qu'en décollant depuis leur base aérienne de Whiteman (Missouri), ceux-ci ont bien souvent frappé des cibles de l'autre côté de la planète, comme par exemple le Yémen, grâce à plusieurs ravitaillements en vol », écrit aussi Air & Cosmos. Et le média spécialisé de poursuivre : « Au niveau de leurs munitions, ces avions peuvent larguer des bombes nucléaires, mais aussi une large gamme de munitions conventionnelles. » Le bombardier B-2 — régulièrement mis en avant par les États-Unis, comme ça a déjà été le cas au Super Bowl — ne serait toutefois pas venu en Alaska « juste » pour Vladimir Poutine et le sommet sur l'Ukraine. Ces appareils participeraient aux exercices Northern Edge 2025 qui doivent commencer le 17 août en Alaska avec la participation de milliers de militaires. La démonstration de force américaine avait aussi lieu au sol, ce vendredi, à l'arrivée du président russe. Autour des tapis rouges, ce sont des avions de chasse F-22 Raptor qui étaient ainsi « exposés ». Il s'agit là aussi d'un « monument » de l'armée américaine — les États-Unis sont d'ailleurs le seul pays à exploiter des F-22, considérés comme les meilleurs avions de chasse du monde.

Sommet en Alaska : les images de la poignée de main entre Donald Trump et Vladimir Poutine
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Le Figaro

time2 hours ago

  • Le Figaro

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Le dirigeant américain a accueilli son homologue russe sur la base américaine par une poignée de main énergique. Poignée de main énergique, tape sur l'épaule et sourire aux caméras, Donald Trump et Vladimir Poutine se sont retrouvés sur le tapis rouge de la base militaire de Elmendorf-Richardson à Anchorage en Alaska, ce vendredi à 21 heures, avant d'entamer de très attendues négociations pour régler la situation en Ukraine. Les deux dirigeants ont débarqué de leurs avions quasiment en même temps, se retrouvant six ans après leur dernier face-à-face au Japon. Ils ont ensuite parcouru le tapis rouge pour rejoindre le podium « Alaska 2025 ». Sous l'œil des caméras du monde entier, Donald Trump et Vladimir Poutine ont échangé une nouvelle poignée de main avant de monter ensemble dans la même voiture. Initialement prévu en tête-à-tête, le sommet se tient finalement avec la présence de conseillers techniques des deux présidents, a précisé la Maison-Blanche ce vendredi. Publicité Un «respect» mutuel Quelques minutes avant la rencontre Donald Trump a fait l'éloge du président russe, à bord de son avion Air Force One. Interrogé par des journalistes de Fox News présents à bord, le président américain a vanté le «respect» mutuel existant entre lui et Vladimir Poutine: «C'est un homme intelligent. Il fait cela depuis longtemps, mais moi aussi [...]. Nous sommes présidents. Nous nous entendons bien». Le président américain a toutefois nuancé cette déclaration expliquant qu'il «rentrera très vite» chez lui si le sommet avec Poutine ne se passe pas bien. Les deux chefs d'États se sont rendus dans une salle, accompagnés de conseillers, pour évoquer l'Ukraine.

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Pour recevoir Vladimir Poutine, son successeur républicain a déroulé le tapis rouge cerné de militaires en grande tenue, survolés par un bombardier furtif B-2 entouré d'avions de chasse. Tapis rouge, survol d'avions de combat, et une amabilité presque démonstrative : Donald Trump a offert ce 15 août à Vladimir Poutine un retour très chorégraphié sur la scène internationale. Peu après 11H00 locales sur la base militaire Elmendorf-Richardson en Alaska, sous un ciel gris, le président américain et le président russe sont descendus de leur avion respectif. Publicité Poutine reçu avec les honneurs Donald Trump a applaudi, très brièvement, quand Vladimir Poutine s'avançait vers lui, sur un tapis rouge déroulé en travers du tarmac. Les deux hommes ont ensuite échangé une poignée de main énergique, des sourires, des amabilités certainement - leurs paroles étaient inaudibles pour les journalistes. Donald Trump a tapoté la main de son invité. Que le dirigeant russe, sous mandat d'arrêt de la Cour pénale internationale, sous le coup de multiples sanctions dans de nombreux pays, s'aventure hors de son pays est déjà exceptionnel. Mais qu'il le fasse pour être reçu avec tous les honneurs aux États-Unis, voilà qui était proprement impensable avant le retour fracassant de Donald Trump à la Maison Blanche, se détournant de la ligne pro-Ukraine de son prédécesseur Joe Biden. L'ancien président démocrate voulait faire du maître du Kremlin un «paria» suite à l'invasion de l'Ukraine en février 2022. Démonstration Pour recevoir Vladimir Poutine, son successeur républicain a déroulé le tapis rouge cerné de militaires en grande tenue, survolés par un bombardier furtif B-2 entouré d'avions de chasse. Sur les réseaux sociaux, la scène a immédiatement été critiquée par des opposants au président américain comme marquant une déférence trop grande face au maître du Kremlin. Les partisans de Donald Trump y ont au contraire lu une volonté d'impressionner le président russe, réputé être expert de la pression psychologique, avec la puissance militaire américaine. «Allez-vous arrêter de tuer des civils?» a crié une journaliste à l'intention de Vladimir Poutine tandis que les deux hommes gagnaient une estrade où ils ont posé pour les photographes - avec encore une poignée de main. Pas de réponse. Vladimir Poutine est ensuite monté dans la limousine blindée présidentielle, surnommée «The Beast», pour rejoindre aux côtés de Donald Trump un bâtiment de la base. Là, les deux hommes, assis et flanqués de leurs conseillers, ont à nouveau brièvement posé devant la presse. Sweat-shirt «URSS» Chose inhabituelle, le loquace président américain n'a pas répondu aux questions lancées par les quelques journalistes présents. Si le programme est respecté, il aura l'occasion de le faire plus tard pendant une conférence de presse commune avec Vladimir Poutine - là encore un événement rare. Les deux dirigeants doivent prendre place derrière des pupitres, avec derrière eux un fond bleu, marqué de l'inscription «Œuvrer pour la paix» («Pursuing Peace»). Publicité Ni Donald Trump ni Vladimir Poutine n'ont prévu de s'aventurer en dehors de la gigantesque base militaire. Pour accéder au centre de presse érigé sous des tentes pour cette réunion organisée en toute hâte, les journalistes américains, russes et venus du monde entier, ont traversé en bus cette véritable ville comme toute grande base militaire américaine, apercevant des habitations, des hangars, une église, un bowling. La base Elmendorf-Richardson en Alaska, dont la construction a débuté en 1941, est un avant-poste d'une immense importance stratégique, cela depuis la Seconde Guerre mondiale et surtout la Guerre froide, quand les États-Unis et l'Union soviétique se toisaient de part et d'autre du détroit de Bering. À son arrivée dans la ville proche d'Anchorage, le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, connu pour ses provocations, arborait un sweat-shirt avec l'inscription «URSS», dont l'image a immédiatement fait le tour des réseaux sociaux.

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